lundi 16 septembre 2019

Aide et soutien aux élèves des classes prépas

Bonjour, 

Je voudrais revenir sur l'intention derrière ce blog. 

Il me semble que la souffrance des élèves des classes prépas n'est pas bien comprise. D'abord, il semble pour beaucoup qu'elle soit normale. Ensuite, les profs semblent penser que les élèves des classes prépas ne travaillent pas assez : ainsi, dans leur discours, régulièrement, il suffirait de "se mettre au travail", de "travailler plus". 

Le plus souvent, pour les étudiants que j'accompagne, ce n'est pourtant pas la question. Ils travaillent. Ils travaillent du mieux qu'ils peuvent. Ils aimeraient travailler plus, travailler mieux, être plus efficaces, mieux organisés, retenir mieux et plus longtemps. 

Je ne connais pas d'élève qui démarre les classes prépas en se disant "je ne travaillerai pas" ou "ce sera la galère pendant 2 ans avant d'intégrer une petite école dont je ne connais même pas le nom dans une ville où je ne suis jamais allé".

La plupart des élèves des classes prépas font un dossier pour la prépa la plus prestigieuse qui voudra bien les prendre, parfois à Paris ou dans la grande ville de leur région. Ils prévoient de travailler beaucoup, prennent une chambre chez l'habitant à deux pas du lycée, choisissent l'internat ou une micro-chambre à Paris pour limiter les temps de trajet, le temps perdu et se consacrer à leur travail. 

Les parents leur proposent de travailler l'été qui précède, de faire un stage de pré-rentrée, des cours particuliers, des coachings de maths dans des salles de classe virtuelles. Ils prennent parfois en charge les repas, les courses, le ménage de la petite chambre en ville. Certains viennent du Sénégal ou de Tahiti pour les installer à Orléans ou à Paris avant leur rentrée. 

D'autres copains sont venus de Quito, Casablanca ou Sfax avec toutes les espérances de la famille. 

Pourquoi les enseignants restent dans cette croyance qu'ils ne font pas de leur mieux, que ce sont des glandeurs invétérés qui n'en "foutent pas une" ?

En ce qui me concerne, en accompagnement individuel et coaching, il m'arrive plus souvent de suggérer de mieux gérer le travail et l'efficacité en introduisant des pauses dans un emploi du temps saturé - ou fantasmé - de travail ininterrompu que de dire : "il serait peut-être temps de vous mettre au travail, mon petit gars !"

La souffrance n'aide pas, en prépa. Si vous souffrez, si vous manquez de sommeil, si vous êtes dans la "zone rouge" n'ayez aucun doute que ce sera très prochainement contre-productif. Le burn-out n'est pas un moyen de mieux réussir les concours. A mon époque, le mot n'existait pas, mais j'avais déjà observé que les plus fatigués, les plus acharnés, les plus en souffrance n'étaient pas ceux qui réussissaient le mieux. 

Dans une culture scolaire qui valorise l'effort, ça pouvait sembler vertueux. "Regarde comme je travaille dur !" Mais préparer un concours n'a rien à voir avec avoir un bon bulletin parce que l'enseignant ne peut qu'apprécier les efforts d'un élève qui montre sa bonne volonté. Soudain - et c'était quand même déjà le cas toutes ces années avec les notes - ce sont les résultats qui comptent. 

Pas les résultats de l'année, qui pourraient être tout à fait décourageants, mais les résultats du concours l'année prochaine ou dans quelques mois !

Mon invitation consiste à arrêter de valoriser les efforts et la souffrance pour privilégier l'organisation, la méthode et l'efficacité. Passer 3 heures à "ne rien faire devant votre bureau" vous donne peut-être bonne conscience mais ne vous fait pas avancer. Alors si vous en avez besoin pour être efficace, allez oxygéner votre cerveau et revenez ensuite pour travailler. 

Si vous voulez gagner, ne passez pas tout votre temps sur vos matières faibles, mais allez chercher tous les points possibles sur vos points forts. 

Ressourcez-vous sur les matières qui vous donnent satisfaction pour retrouver de l'énergie pour les matières qui vous posent des difficultés. 

Chérissez votre mémoire à long terme au lieu de vous gargariser de bons résultats à la colle que vous avez révisée deux heures avant - travaillant dans ce cas principalement la mémoire à court terme : les démonstrations en question, vous les aurez oubliées ce week-end !

Pour ce qui est des parents, c'est peut-être l'inconnu pour vous. Vous ne pouvez pas savoir exactement ce que votre enfant est en train de vivre, même si vous êtes vous-mêmes passés par les classes prépas, chacun peut le vivre tout à faire différemment, selon l'ambiance, les profs, le tempérament, l'état d'esprit... Vous pouvez vous montrer soutien. Vous pouvez être à l'écoute et une oreille attentive quand les interrogations et les doutes surviennent. Peut-être que vous pouvez vous abstenir de proposer conseils et solutions trop vite, pour laisser votre fils ou votre fille construire son raisonnement et ses solutions lui-même avec votre appui, votre écoute, votre soutien. 

Vous pouvez rester vigilant sur les signaux de stress, de fatigue, d'épuisement. Chaque année, il y a des drames en prépa, des parents qui n'imaginaient pas ce que leur enfant était en train de vivre, soit parce qu'il était discret et ne disait rien pour ne pas inquiéter ou décevoir ses parents, soit parce que la souffrance semblait tellement "normale" en prépa. 

Dans tous les cas, je suis disponible pour discuter, réfléchir ou simplement écouter ce que vous êtes en train de vivre. C'est mon métier alors toutes les fois où c'est possible, je vous demanderai une rémunération pour mon travail. 

Dans tous les cas, que nous ayons l'occasion d'échanger ou que vous ayez trouvé des éléments de réponse aux questions que vous vous posiez dans ces lignes, je vous souhaite que tout se passe pour le mieux pour cette nouvelle année scolaire qui commence. 


Gabriel Brabant 

Coach et Auteur du blog Coaching Classes Prépas depuis 2009
06 33 85 53 27
Gabrielbrabant (arobase) yahoo . fr