Il peut sembler qu'on s'entraîne toute l'année pour les oraux avec les colles mais tout à coup le stress s'emballe.
Lors de notre échange le week-end dernier avec une étudiante, nous avons pu identifier que même les oraux blancs pouvaient déjà installer un niveau de stress supérieur :
"Je suis seule avec l'examinatrice alors que nous étions trois..."
Pour certain, toute l'année, un examinateur qui porte un regard sur son travail par dessus son épaule, c'est déjà un stress intense.
Pour d'autres, le fait que ce soit un entraînement, une certaine confiance en eux, l'énergie (ou la surveillance) qui se répartit sur trois personnes, ça permet de rester plus ou moins serein pendant les colles.
Les oraux blancs, c'est aussi l'annonce des oraux. L'annonce des "choses sérieuses". Dans un stress relatif toute l'année, ça peut devenir très différent pour ceux qui ont tout à coup l'impression "de jouer leur vie".
Et vous, comment vivez-vous cette période ?
Avez-vous des outils à votre disposition pour faire diminuer le stress au moment de l'épreuve ?
Dans mes échanges avec les étudiants des classes prépas, je mesure que tous ces outils peuvent se révéler insuffisants quand la pression monte vraiment trop.
Dans un accompagnement sur l'année, il semble important de mettre en place une activité sportive régulière pour véritablement évacuer la pression, souffler, décompresser.
Vous autorisez-vous à aller courir 20 minutes pour évacuer la pression ?
Quand c'est possible, allez-vous à la piscine 1h dans la semaine pour aller mieux et être plus efficace tout le reste de la semaine ?
Lors de mon année de sup, notre prof de maths s'était moqué des 2h de sport prévues dans l'emploi du temps. Nous n'avions donc pour ainsi dire pas fait de sport de l'année du fait de son ascendant, de son rôle de référent.
J'ai par ailleurs, parlé d'un élève qui lui, connaissant ses besoins - et dans une autre classe donc peut-être pas sous cette influence peu constructive - faisait du basket à toutes le pauses et en fin de journée.
C'est deux ans plus tard, à Lakanal, que j'ai mis en place le même type d'organisation : chaque sortie de devoir le samedi était l'occasion de se retrouver quelques heures pour jouer au foot. Nous avions accès au gymnase tous les midis pour aller jouer au volley ou au badminton. Pendant les périodes de révisions pour les oraux - et même avant cela - chaque fois que la pression montait trop je partais courir dans le Parc de Sceaux.
C'est désormais ce que je recommande.
Quand la pression monte trop pour être en état de travailler efficacement, sereinement, il faut s'autoriser à aller évacuer physiquement la pression.
Se mettre sur son téléphone ou devant une série "pour ne pas y penser" n'est pas une solution. Quand il est temps de reposer son téléphone ou d'arrêter de regarder ce qui nous change les idées, au stress s'ajoute la culpabilité du temps perdu qu'on aurait dû passer à travailler.
Par contre, s'autoriser à aller courir, c'est savoir que c'est un investissement de 30 minutes pour travailler efficacement, sereinement toute la semaine.
Au delà, de ce stress lié à la volonté de réussir le plus souvent et à l'inquiétude de ne pas y arriver... je voudrais également parler de la difficulté à répondre à l'attente des examinateurs.
Dans les consignes données, il me semble compliqué de concilier :
A l'EDHEC il ne faut pas faire trop long pour ne pas perdre l'attention du jury.
et
A l'EM Lyon il est attendu une réponse développée et détaillée.
Donc le jury de l'oral blanc va juger favorablement ou défavorablement une réponse selon qu'on envisage qu'on simule l'EDHEC ou l'EM ? En psychologie, on parle des doubles contraintes comme des éléments les plus complexes à gérer. J'ai l'impression que là, c'est de cela qu'il s'agit.
Développer sa réponse mais ne pas faire trop long...
Enfin, il y a aura toutes les situations où le jury va volontairement mettre en doute la parole de l'étudiant pour le déstabiliser plutôt que de l'accompagner à montrer le meilleur de lui-même. On ne sait plus, alors, si on est là pour évaluer des compétences ou un comportement sous stress.
Quand c'est pour un entretien d'embauche ou pour l'entretien de personnalité, ça peut permettre de cerner des traits de personnalité. Mais quand c'est pour évaluer un niveau de compétences en chimie, est-ce vraiment utile ? Légitime ?
Enfin, si vous avez des oraux, c'est déjà très bon signe pour vous et je vous en félicite.
Bon courage pour les préparer, les passer, les réussir et choisir ensuite les écoles qui vous conviendront le mieux.
Pour tout cela, si vous avez besoin de faire le point, n'hésitez pas.
- Avoir des outils avec soi pour gérer au mieux le stress d'une épreuve.
- S'organiser pour être prêt à passer les épreuves.
- Faire le point pour savoir choisir l'école ou le cursus d'étude qui vous conviendra le mieux.
- Prendre une décision importante...
Bon mois de juin !
Gabriel
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