lundi 15 janvier 2024

Les classes prépas et les écrans

Bonjour, 


Avez-vous choisi de limiter l'usage des écrans pour les classes prépas ?

Choisissez-vous d'éteindre votre téléphone quand vous entrez en cours ou pour travailler ?


J'ai des témoignages incroyables de jeunes qui m'expliquent qu'

  • en terminale à Saint Jean de Passy, ils regardaient de la F1 pendant les cours
  • à Stanislas en MSPI, la soirée de travail se fait avec le téléphone en continu
  • qu'ils ne peuvent pas travailler les maths sans avoir une série en même temps

 

Notre fille a rejoint un internat pour la 5e, où l'on peut regarder des vidéos sur youtube en étude, quand on a fini ses devoirs...

La demande de ses camarades de chambrée, c'est d'installer le wifi dans l'internat pour passer leurs soirées sur snapchat, tiktok, instagram...

 

Au lycée un peu plus loin, les élèves essaient d'avancer sur leurs devoirs au CDI alors qu'un camarade regarde Harry Potter 6 sur l'ordinateur à côté. 

 

Enfin, je reçois un élève pour prévoir des cours de maths et de physique en troisième samedi dernier : difficile de trouver 20 min pour lire dans la journée... les livres ne l'intéressent pas. Mais quand je l'interroge sur ses temps d'écran, c'est 1h à 2h les soirs où il termine à 17h, jusqu'à 3h les après-midis libres. 

Je n'ose imaginer combien ça fait en "réel" quand ces horaires sont ceux que l'on accepte de communiquer, encore moins le nombre d'heures qu'il peut passer sur les jeux vidéos, les réseaux ou youtube les week-ends ou les vacances. 

Une chose est sûre désormais : ça empêche de développer pleinement ses compétences cognitives. On ne pourra pas être autant attentif en classe quand on a passé sa soirée devant les écrans. On ne saura plus rester concentré le temps nécessaire pour assurer ce qui est demandé en classe. Enfin, la mémoire sera affectée par ces écrans en continu. 

Le plus souvent, les temps d'écran, en plus d'empiéter sur le temps de travail, réduisent drastiquement le temps de sommeil. Comme cet ami qui a une nuit levé le nez de ses écrans : il était 4h du matin. Depuis, il a mis en place un réveil qui lui signale qu'il est minuit et qu'il est temps d'arrêter. 

 

Avez-vous vos propres stratégies ?

Suite à la séance de coaching, la mère de l'étudiant qui nous décrivait ses séances de travail interrompues en permanence par des notifications ou des vidéos, lui a coupé sa ligne de téléphone. 

"Mais peut-être a t'il déjà résolu le problème en se connectant au wifi ?" ajoutait-elle...

"Peut-être a t'il déjà plein de films téléchargés sur son téléphone" se demandait-elle également ?

 

 "Je ne peux pas lui enlever son téléphone" me disait un autre père de famille, au sujet de son fils, en permanence sur son smartphone au lieu de travailler ses cours en première année d'école d'informatique. 


Peut-être que si ?


Il y a dix ans, j'aurais été modéré dans mes propos.
Depuis, il me semble que le temps passé sur les écrans récréatifs a explosé : notre "télé" et bien plus, est dans notre poche - dans notre main ! - toute la journée. 

La lecture de Michel Desmurget permet de se faire une opinion plus tranchée. 

Il n'y a pas de possibilité pour un jeune de "gérer lui-même son temps d'écran". 

Même les familles autour de nous qui choisissent le plus de liberté possible pour leurs enfants, avec le choix de l'école à la maison par exemple, et des apprentissages centrés sur l'enfant, se rendent compte avec les années que le temps de jeux vidéos nécessite d'être encadré. 

Tout est fait pour que nous soyons addicts. 

Tout est fait pour que nous y passions le plus de temps possible. 

A titre personnel, j'ai supprimé Facebook à cause du temps que je passais dessus. 

Je me suis rendu compte que je l'ai remplacé, au fil du temps, par les vidéos politiques puis par 2 séries coup sur coup, puis par des films et enfin par un jeu vidéo qui m'a pris un certain temps avant de décider à nouveau de reprendre les choses en main...

Écrire, lire des livres, BDs ou mangas. Étudier des sujets qui nous intéressent. Rencontrer des gens. S'investir dans une association. Rendre service à des amis. Prendre du temps avec nos enfants ou nos amis... Reprendre la pratique d'un instrument de musique... Faire du sport ou aller se promener dans la nature ou simplement au parc de son quartier


Autant d'activités qui permettront de décompresser et de se ressourcer, sans se réfugier dans les écrans.


Daniel Pennac écrivait dans "entre un mauvais téléfilm et un bon bouquin on choisit souvent un mauvais téléfilm..." 

Je pense que c'est important de pouvoir aider nos enfants et nos jeunes à choisir des activités de qualité et de les restreindre dans le temps qu'ils passent devant les écrans. La plupart des élèves qui réussissent en classe prépa ont surement une consommation raisonnée de ces écrans. 

Qu'en est-il de l'ensemble des élèves ?


Je vous remercie de partager vos expériences et vos choix dans les commentaires !

Bon courage

gabriel


jeudi 11 janvier 2024

Choisir les classes prépas ?

Voici quelques pistes avant de choisir les classes prépas :


-> Interroger des personnes qui sont en prépa ou qui sont allées en prépa dans les 10 dernières années.

-> Essayer de trouver des personnes qui ont aimé ça et des personnes qui n’ont pas aimé ça, pour avoir des points de vue différents. Demander autour de vous. Si vous n’en connaissez aucune, contacter une association d’anciens élèves.

Attention, dans cette démarche d'enquête auprès de différents interlocuteurs, une démarche qui peut aussi être très intéressante dans la construction de son projet professionnel, vous rencontrerez deux biais :

  1. « Le journalisme ce n'est plus ce que c'était »

  2. « Les classes prépas, c'étaient les meilleures années de ma vie »

Je vais expliquer, mais dans les deux cas, il faut apprendre à faire la part des choses. En effet, un journaliste qui a 40 ans de métier et qui avait connu les heures de gloire de le presse écrite peut être déçu de ce qu'est devenu son métier.

Il n'empêche qu'au moment où il me tient ces propos, le journalisme est en train de complètement se réinventer et quelques années plus tard, on voit des médias indépendants se créer sans les moyens qu'avaient à l'époque Le Monde ou le Figaro. On voit également des reporters suivre les mouvements sociaux avec leur smartphone et diffuser en live leurs reportages.

Pour la deuxième situation, vous trouverez toujours des gens pour vous dire que les classes prépas sont le lieu où ils se sont fait de vrais amitiés. Dans la structure que nous vous proposons dans ce livre, se trouver un binôme ou créer un groupe de gens pour travailler ensemble, fait partie des solutions.

Face à l'adversité, dans les moments difficiles, de liens se nouent, des amitiés se créent. Mais ne vous trompez pas : entre 18 et 20 ans, au démarrage des études supérieures, après être parti de son lycée et de son environnement familial, il est normal de tisser des amitiés.

Certes, les gens qu'on rencontre en prépa sont des gens intelligents, bosseurs, sympas. Mais si vous n'y êtes pas bien, ça ne justifie pas de vouloir y rester pour ça. Quand on quitte la prépa au bout d'une semaine pour aller étudier 6 ans de droit, je ne doute pas qu'on s'y trouve aussi des amis.


Pour finir sur ce sujet, quand un ami plus jeune que moi m'a demandé si Télécom Bretagne c'était bien, je lui ai parlé des sorties voile, du surf à partir du mois de mai... Nous étions en juillet, les vacances démarraient, le plus dur était derrière moi. Quand il m'a demandé en novembre suivant pourquoi je ne lui avait pas dit que les cours, c'était nul, je lui ai simplement répondu qu'il ne m'avait pas demandé...


Quand c'est pour le projet professionnel, voici ce que j'invite à demander :

  • qu'est-ce qui vous plait dans votre métier aujourd'hui ?

  • Qu'est-ce qui vous avait amené à le choisir ?

  • Quelles études avez-vous faites pour en arriver là ?

Mais il ne faut pas oublier l'envers du décor :

  • Quelles sont les aspects de votre métier que vous aimez moins ?

  • Qu'est-ce que vous feriez différemment si vous aviez eu les informations que vous avez aujourd'hui ?

  • Auriez-vous quelque chose à me préciser avant de ma lancer dans ce domaine ou ce secteur d'activité ?

Et la question magique :

  • puis-je contacter quelqu'un d'autre qui travaille également dans cette branche de votre part, pour lui poser les mêmes questions ?


En ce qui concerne une enquête au sujet des classes prépas, vous trouverez chaque année dans la presse de très nombreux articles en faveur des classes prépas. En particulier dans les pages du Monde, du Figaro et en particulier dans leurs sections « Education » pour le Monde ou « Figaro Etudiants ».

C'est très simple ces articles sont signés de professeurs de prépas voire directement de la « Conférence des Grandes Ecoles (CGE) » ou des « Associations de professeurs de spéciales ».

Pour vérifier mes propos, je fais une rapide recherche : le premier article du monde proposé sur le sujet est un entretien avec le proviseur du lycée Louis le Grand, qui est aussi : « directeur de l'Association des proviseurs de lycées à classes préparatoires aux grandes écoles ».

Alors évidemment, pour eux, les titres sont toujours les mêmes « la prépa ce n'est pas le bagne ». « nous accueillons des filles en prépas » etc. Mais s'il est besoin de le préciser, c'est peut-être justement qu'il y a un problème.

Ce que je trouve dommage, c'est que des reportages de qualité sur les classes prépas disparaissent avec les années, alors qu'internet pourrait tout à fait permettre de continuer à les consulter : plus d'une heure de reportage « Envoyé Spécial » sur Lakanal, un « Complément d'enquête » sur le coaching en classes prépas... tous ces sujets que j'avais partagés au fil des années ne sont malheureusement plus en ligne.

Une nouvelle vérification me permet de découvrir les chaînes youtube plus à l'ordre du jour : « Bao » qui se met en scène en prépa à Stanislas, la communication des classes A/L de Lakanal avec des interviews d'élèves...

Menez votre enquête.

Construisez votre projet professionnel.



Vérifiez que les classes prépas :

  • correspondent aux matières dans lesquelles vous excellez

  • vous mènent aux écoles qui donnent accès au métier ou aux secteurs d'activités que vous visez.

Le problème que j'ai vécu c'est que j'ai choisi les maths parce que c'était dur et que si c'est dur, c'est que c'est bien. C'est-à-dire que la notion d'effort l'emporte sur le goût pour la matière ou le talent qu'on peut y avoir...

C'est vraiment contre-productif :

  • je me suis rapidement demandé pourquoi je faisais autant de maths (dès le retour des vacances de la Toussaint)

  • c'est devenu un effort permanent pour apprendre, pour mémoriser, pour simplement me mettre au travail ou y rester.

A l'inverse, je me suis rendu compte que j'avais 18 en biologie en terminale sans avoir l'impression de faire d'autre effort que d'apprendre mes cours. J'avais également 15 en histoire, en me contentant d'écouter attentivement les cours de la prof, sans jamais les reprendre. J'étais passionné de philosophie et je trouvais génial que le prof réponde à des questions que je me posais depuis longtemps. Je passais même mes week-ends à réfléchir à mes dissert' dans une satisfaction intellectuelle rarement retrouvée depuis. Puis le professeur mettait « 14 Excellent » sur mes copies. Ce que je n'ai jamais retrouvé non plus.


Finalement le point positif que j'ai trouvé à avoir choisi les classes prépas scientifiques, c'est que si ça m'a dégouté des sciences, au moins ça ne m'a pas dégouté des livres et de la philo.


La comparaison que je prends souvent, c'est qu'on n'imagine pas un champion olympique choisir de se présenter aux épreuves dans une discipline qui n'est pas pleinement son atout. Dans votre stratégie de préparation des concours, il faut également savoir quels sont vos points forts et aller chercher tous les points sur ce sujet. Il vous faudra bosser vos points faibles pour assurer l'admission, mais vos points faibles ne peuvent être ni le cœur du concours, ni le centre de vos efforts. Par définition, le travail sur vos points faibles ne paie globalement pas, par rapport au même travail sur des sujets qui vous passionnent.


J'ai également observé que malgré la quantité de travail et la somme de connaissances acquises pour réussir les écrits. Trois mois suffisent pour en oublier la moitié avant les oraux ! Des sujets qui vous passionnent devraient pouvoir être acquis pour des années.


Pour cela, vous avez aussi une réflexion à mener sur la mémoire à long terme, versus la mémoire à court terme et l'envie d'avoir une bonne note à la colle ou au DS...

 

(à suivre)