France Culture - Les pieds sur terre - La prépa |
Bonjour,
Aujourd'hui je partage cette émission de témoignages de trois élèves qui ont arrêté les classes prépas.
L'écoute de cette émission me conforte dans quelques analyses récoltées au fil du temps :
1) Faire attention à choisir un lycée / des classes prépas adaptées.
Choisir un lycée / des classes prépas d'un niveau trop élevé c'est prendre beaucoup de risques, en particulier celui de se retrouver dans les derniers de la classe. J'avais écrit à ce sujet ici
Dans l'extrait, c'est également douloureux pour Serena de se retrouver dans un milieu social auquel elle n'appartient pas et qui peut se révéler "rejetant".
2) Se coucher à 2h du matin n'est pas une option, pas une solution. Ça fait même souvent partie du problème. L'épuisement physique ne permet pas d'apprendre dans les meilleures conditions et empêche une bonne mémorisation à long terme. Au bout d'un moment, vous pouvez même ne plus vous rendre compte que vous êtes épuisé(e) et que votre travail n'est plus efficace.
Le temps perdu à être épuisé en classe ne peut pas se rattraper sur la nuit suivante sinon c'est un cercle vicieux qui se met en place et qui est destructeur.
3) Arrêter les classes prépas peut être une option. Souvent ce n'est pas le cas malgré tous les signes de souffrance et d'échec. C'est très bien illustré par le témoignage. Pourtant, une fois que la personne arrête les classes prépas elle se rend compte que c'était une évidence, elle fond en larmes pendant plusieurs jours et pourra se reconstruire petit à petit.
Les séquelles sont d'autant plus importantes qu'elle aura été trop loin dans la destruction de soi :
- elle n'arrive plus à lire, elle n'a plus de plaisir à lire
- elle n'arrive plus à se mettre au travail.
Dans mon expérience à moi, en classes prépas scientifiques, j'ai mis plusieurs années à retrouver goût aux sciences et aux maths.
Dans l'expérience d'autres élèves d'hypokhâgne et khâgne, tout travail de rédaction devient un défi insurmontable.
En ce qui me concerne, j'ai choisi d'aller au bout des classes prépas, puis au bout de l'école d'ingénieur. Ca prend alors beaucoup plus de temps de pouvoir se ré-orienter ensuite vers des activités professionnelles plus cohérentes avec nos envies, nos désirs, nos compétences et notre personnalité.
Ça me parait tellement important, ce choix de départ, que j'en ai fait mon métier : j'accompagne ceux qui le souhaite pour trouver leur voie.
4) Enfin, pour tous les élèves, en particulier pour ceux qui ont un tempérament intuitif et créatif, arrêter toutes les activités telles que le sport, la musique peut conduire à un environnement légèrement dépressif. Au fur et à mesure des semaines, c'est votre niveau d'énergie et d'engagement qui diminue. Sans que vous vous en rendiez vraiment compte.
Ainsi, au bout de plusieurs mois, vous avez l'impression de travailler "tout le temps" mais vous n'êtes pas réellement engagé, mobilisé. Je vous invite à distinguer de vraies plages de travail et de vraies plages de repos avec des activités qui vont faire remonter votre niveau d'énergie, de bien-être, de satisfaction aussi.
Les activités à privilégier sont celles que vous avez appréciées les années précédentes. Elles vous permettront de gérer votre stress, de vous détendre, de vous rebrancher sur des situations de plaisir, de réussite. Elles vous permettront de maintenir un niveau d'énergie élevé, indispensable pour rester engagé(e), mobilisé(e) dans votre prépa.
Message de réconfort :
Si vous vous sentez tout "mou", que vous avez l'impression de travailler tout le temps, mais jamais réellement efficacement.
Si vos DM prennent des soirées entières au détriment du reste.
Si vous faites au mieux pour apprendre mais que vous avez l'impression de ne "rien retenir"
ce n'est pas une fatalité.
Vous pouvez remettre les choses dans le bon ordre.
Vous pouvez vous brancher sur ce qui vous plait vraiment.
Vous pouvez vous faire aider pour reprendre pied.
Bon courage !
Gabriel