Bonjour
Je suis interpellé par le documentaire "Les abus sexuels dans le sport" qui était proposé cette semaine dans la sélection de Mk2 Curiosity. Sur France Bleu le "zoom" portait sur le harcèlement scolaire.
Le parallèle entre les deux m'interpelle :
Dans les deux cas, les victimes ne peuvent pas parler la plupart du temps.
Quand elles osent le faire, on ne les écoute pas, on les renvoie à leur propre responsabilité et on ne prend pas de mesures pour les défendre ou éviter que ça se reproduise.
Ces derniers jours, il a été question de harcèlement sexuel, d’agressions sexuelles et de viols à Centrale-Supélec.
Comment est-ce possible ?
Comment pouvons-nous accepter ça ?
Un autre parallèle me semble inquiétant :
Le chercheur explique que dans le monde du sport, c'est normal de souffrir dans son corps et de se soumette à l'entraîneur pour gagner en performance sportive.
L'enfant est donc déjà dans une logique de soumission à celui qui doit pouvoir le mener aux Jeux Olympiques, quand l'entraîneur franchit la ligne rouge et lui impose des choses inacceptables. Ayant accepté de nombreuses souffrances et douleurs au nom de la performance, il continue de se soumettre et n'est pas en mesure de refuser, de se défendre, de trouver des protections.
Ensuite, il n'est pas en mesure de parler. Quand il le fait, il est rarement entendu. Il provoque un tsunami pour toute la famille, pour toute l'équipe sportive. Dans le documentaire, ça va plus loin et c'est glaçant : on achète son silence et ça continue.
Vous voyez le parallèle avec le harcèlement en classes prépas ?
Ces professeurs qui doivent mener les étudiants à HEC ou à Polytechnique bénéficient aussi de ce contexte :
- adulés par leur hiérarchie qui compte sur eux pour la réussite des élèves et décrocher des écoles prestigieuses pour les résultats du lycée. (C'est également ce qui est mis en avant pour les fédérations sportives vis à vis des coachs déviants)
- élèves séduits et devant assurer pour leur avenir.
Ce contexte permet à CERTAINS enseignants - une minorité heureusement - de critiquer, humilier, rabaisser, moquer des élèves dans des proportions qui ne seraient acceptables nulle part ailleurs.
Rien que cette habitude absurde et humiliante, pourtant encore pratiquée, de distribuer les copies par ordre décroissant, devant toute la classe : le premier est encensé, adulé, félicité. Les suivants s'inquiètent de plus en plus au fur et à mesure de la distribution. Le dernier ne peut pas discrètement encaisser le choc de cette mauvaise note - ce n'est quand même qu'une mauvaise note - il est stigmatisé devant toute la classe !
Précision importante : je m'en tiens à un parallèle entre les processus qui conduisent à l'abus sexuel d'un côté et à l’humiliation ou au harcèlement scolaire de l'autre. Je n'ai pas connaissance de situation d'abus sexuels dans les classes préparatoires. Je découvre celles pratiquées dans les grandes écoles avec les articles de journaux et j'en suis atterré. Je n'avais pas eu connaissance ou observé de telles situations pendant mes études. Enfin, en l'écrivant, je me rends compte que les quantités d'alcool consommées menaient certainement à des situations du même type.
Et vous, qu'en pensez-vous ?
Avez-vous connaissance de dérives ?
Avez-vous pu les dénoncer ?
Si vous êtes directement concerné(e), avez-vous pu vous défendre, être protégé(e), défendu(e) ?
La discussion est ouverte !
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