jeudi 9 juin 2016

Classes prépas, attention danger !

Bonjour,

Déjà le mois de juin. La fin de l'année ou presque pour les 1ères années, les résultats des écrits et la préparation des oraux pour les 2e et 3e année.

J'ai reçu un mail ce matin abordant la question de la 5/2 quand on est déçu des résultats des écrits : je vous invite à passer quand même les oraux du mieux que vous pouvez, ne serait-ce que pour vous entraîner pour ceux de l'année prochaine.

En ce qui concerne une intégration dès cette année sur les concours CCP ou Petites Mines, voici les réflexions que je me suis faites en réponse au mail :

Aujourd'hui, nous sommes 16 ans après ma 5/2 et je me rends compte que je ne serais pas du tout prêt à refaire une 5/2. Pas parce que mes tantes avaient peur que je "pète les plombs" et que je n'aie rien, mais parce que :

- un copain a fait l'ENSIMAG sur le concours CCP et était très content de l'école, a choisi de faire une année supplémentaire à Dauphine à la fin de ses études, fait une très belle carrière dans les télécoms (Bouygues en stage, Siemens en SSII, Alcatel comme premier boulot pendant 8 ans, Total dans le service Télécom à l'international aujourd'hui)

- j'ai intégré Télécom Bretagne en 5/2, j'étais même admissible à Normale Sup donc c'était un joli succès d'estime. Pour ce que j'en ai fait après mes études : passer 5 ans à essayer de quitter le monde des ingénieurs pour travailler plutôt avec les gens, je ne suis pas sûr qu'une autre école n'aurait pas été aussi efficace. Bon, il y a le prestige du concours Mines-Ponts, que je continue d'apprécier, même si certains parents de copains disaient des trucs du genre "Télécom Bretagne c'est vraiment la lose..."

- j'ai pu constater que les 5/2 globalement, sont épuisés quand ils arrivent en école. En tout cas, entre un 3/2 qui entre à Télécom Bretagne et un 5/2 qui entre à Télécom Bretagne, il y en a au qui a passé les classes prépas "plutôt bien" et l'autre qui est "à bout de souffle". Vous pouvez  le mesurer puisqu'on peut avoir été un bon élève en MP* dans un bon lycée parisien sans pour autant réussir à entrer sur Mines-Ponts en 3/2.

Ces dernières semaines, j'ai aussi rencontré un étudiant qui a fait un burn-out en MP* à Versailles. Je voudrai renouveler mes recommandations de vigilance pour les proches et les parents d'étudiants qui souffrent en prépas.

Souffrir en prépas, ça peut sembler "normal" mais ça dépend du degré de souffrance, de la durée et de la récurrence des moments de stress ou de découragement. Je vous invite à rester vigilant aux symptômes de stress pour réagir avant la dépression ou le burn-out. Ces mots sont bien évidemment tabous. Ca n'arrive évidemment à personne, mais quand c'est votre fils ou votre fille et qu'on vous informe avec deux mois de retard parce qu'il est à l'internat ou seul dans une chambre en ville, il faut de nombreuses semaines pour remonter la pente.

Ce blog existe pour dire que la souffrance est bien réelle en prépa. La souffrance existe parce qu'il y a la quantité de travail et des notes qui ne sont pas bonnes, par construction : tous les premiers de la classe de l'année dernière sont évalués sur un barème principalement de 4/20 à 10/20 alors qu'ils étaient habitués à des notes de 15 à 20/20.

"Bien" c'était 14 et ça ne leur semblait pas assez. Aujourd'hui, "8", c'est la moyenne de classe de ceux qui ont eu mention bien ou très bien au bac l'année dernière ou l'année d'avant. Ensuite, quand on "prend le mur" en sup, en hypokhagne ou l'année suivante en "étoile", c'est 3,5/20 de manière récurrente et aucun moment pour souffler.

Il faut bien penser que dans certaines classes, un élève qui arrête ou qui s'effondre, ça fait de la place pour les autres. Dans une certaine prépa militaire, j'ai accompagné un élève à qui ses profs ont dit pendant six mois que ce serait mieux d'arrêter...

Dans les média, on rentre à chaque fois sur de grandes débats de principe sur les classes prépas. Quand c'est votre fille ou votre fils qui décroche, il ne s'agit plus de grands principes sur la valeur de l'effort, la méritocratie ou la constitution des élites, c'est beaucoup plus simplement un(e) jeune d'une vingtaine d'année qui souffre et qui perd confiance en soi et en ses capacités.

En termes d'accompagnement, j'avoue que je suis en grande difficulté quand on en est au stade de la dépression ou du burn-out et des médicaments, anxiolytiques ou anti-dépresseurs. D'abord, je pense que ces substances attaquent très fort la capacité de concentration et la mémoire, ou simplement l'attention. Je serais beaucoup plus à l'aise si vous me proposez de faire le point quand les premiers signaux d'alerte se manifestent.

Ainsi, on peut choisir de remettre les choses dans le bon ordre, garder une hygiène de vie indispensable à la réussite (le sommeil en particulier), un équilibre bien plus satisfaisant que des efforts démesurés et vains. La plupart du temps, je travaille sur les méthodes de travail efficace pour l'étudiant (et pour personne d'autre), l'organisation de son travail et de ses loisirs : on réinjecte souvent une activité sportive ou artistique dans l'agenda de la semaine, sa confiance en lui et en ses capacités à réussir. La motivation revient toute seule.

En classes prépas, l'enjeu n'est pas d'avoir une classe étoile à tout prix, mais bien d'aller au bout des écrits et des oraux pour obtenir une école qui vous mène à une formation et à un métier. Et même, à des métiers.

News :
Très bientôt, vous pourrez soutenir Coaching Classes Prépas par un don sur Tipeee.com. J'ai créé la page aujourd'hui et elle est en attente de validation. Ainsi, sans avoir à faire appel à un coaching payant, vous me permettez de continuer mon action de sensibilisation et la rédaction des articles de ce blog que je souhaite gratuit et sans pub.

Je vous souhaite un beau mois de juin et un bel été. Peut-être en attente d'ateliers ou de conseils pour préparer la rentrée au mieux !

Gabriel Brabant
Coach en prépa depuis 2008

06 33 85 53 27 

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci de laisser un commentaire !