Bonjour,
Aider les élèves des classes prépas n'est pas facile. La première raison, c'est que la culture des élèves des classes prépas devant une difficulté, c'est "je me débrouille tout seul".
Dans un premier temps, c'est la bonne démarche, puisque c'est bien à eux de se mettre au travail, de s'accrocher quand c'est difficile, de faire preuve de ténacité quand ils n'y arrivent pas du premier coup.
Parfois les parents aimeraient leur faciliter la tâche, en faisant appel à un prof particulier pour "aller plus vite", "aller à l'essentiel", "gagner du temps".
Je ne suis pas sûr que l'on puisse "gagner du temps" en prépa. En tout cas pas en faisant l'économie de la compréhension, de l'apprentissage et de la recherche des exercices. En effet, ce temps "gagné" à la maison, est perdu pour les DS.
Parfois, le DS est le seul moment où l'élève cherche vraiment un exercice, sans le soutien de son prof particulier, le corrigé fait en classe la veille ou celui trouvé sur internet. Ça déclenche inquiétude et stress. Il vaut mieux s'entrainer à chercher ses exercices le plus souvent possible. C'est du temps gagné pour le DS et les concours !
Au contraire, il arrive que des élèves restent très seuls face aux difficultés qu'ils rencontrent. Comme je le disais, dans un premier temps c'est normal et indispensable pour qu'ils conservent autonomie et force de travail.
Mais quand les difficultés s'intensifient au point de devenir parfois de la souffrance, il est temps de demander de l'aide. Un prof particulier peut effectivement venir soutenir sur la compréhension de certains points particulièrement ardus ou aider à la motivation de l'élève.
Quand c'est un besoin plus global, quelques outils de gestion du stress, des séances de relaxation - elles avaient été mises en place entre midi et deux au lycée Lakanal dès 1999-2000 - ou simplement reprendre une activité sportive peut faire du bien !
Parfois, les questionnements sont plus dérangeants. Les efforts sont importants mais les notes ne suivent pas.
Les parents jouent leur rôle, depuis le début, de soutien, d'écoute attentive, de propositions de solutions. De soutien sur toute la partie logistique aussi : les repas, les trajets parfois, la mise à disposition d'une chambre à l'internat ou en ville pour être à proximité du lycée, ...
Il arrive que tout cela ne suffise pas.
Quand j'étais en classe prépas, le soutien de mes parents me semblait "acquis". Ça ne voulait pas dire que ce qu'il me disait et leurs encouragements ne valaient rien. Je me disais simplement que c'était normal qu'ils me soutiennent, qu'ils me disent "que j'allais y arriver". Ce n'était pas forcément vrai. Ils se voulaient rassurants, mais ça ne me rassurait pas.
De la même manière, mon prof de maths me disait de ne pas me poser de questions et de travailler plus. C'est pareil, ça ne m'enlevait pas les questions de la tête. Ça ne m'aidait pas à y trouver des réponses.
Je suis content d'avoir trouvé un nouvel éclairage sur cette question dans l'ouvrage de Moussa NABATI, Le Bonheur d'être soi. Il explique que "mettre un couvercle" sur les questions que l'on se pose, ça n'aide pas à aller mieux ou à leur trouver des réponses.
C'est souvent l'assurance de les retrouver un peu plus loin sur le chemin, un peu plus fort.
Je propose, par des séances d'accompagnement individuel, de trouver et de construire des réponses à ces questions qui s'imposent, de fait, dans l'esprit d'un élève qui travaille toute la journée et qui ne voit pas ses notes monter :
- est-ce que je suis fait pour les classes prépas ?
- est-ce que j'aurais mieux fait de faire autre chose ?
- est-ce que je vais y arriver ?
- est-ce que je vais arriver à passer en deuxième année ? à avoir la filière que je veux ? à passer en classe étoile ?
et toutes les autres, associées :
- est-ce qu'il faut que je travaille plus ?
- est-ce qu'il faut que je travaille mieux ?
- est-ce qu'il faut que je travaille autrement ?
- est-ce qu'il faut que je dorme moins ?
- est-ce qu'il faut que je gère mieux mon temps ? au quotidien ? pendant le DS ?
Quand on en est encore au stade des questions, tous les espoirs sont permis. Les accompagnements sont "légers" et efficaces.
C'est plus compliqué quand les mauvaises notes et parfois les critiques ou les remarques acerbes du prof renvoient l'élève à des doutes et des jugements négatifs sur lui-même :
- je suis nul
- je n'arrive à rien
- les classes prépas, ce n'est pas pour moi
- je ne suis pas fait pour les classes prépas
- je savais bien que je n'aurais pas vu aller en prépas
- je ne travaille pas assez
- j'aurais dû travailler plus hier
- il faudrait que je m'y mette...
Plus la douleur est vive, plus le coaching est efficace, mais il ne faut pas aller trop loin. Il ne faut pas attendre que le mal-être et les insomnies s'installent. Il ne faut pas attendre d'en être au stade du médical, avec les burn-out ou les dépressions qui peuvent arriver, même chez un élève pourtant brillant l'année précédente.
J'imagine que c'est justement parce que c'est "inimaginable" qu'on peut en arriver là. Si on était en présence d'un élève fragile, en difficultés, habituellement peu confiant en lui ou régulièrement en échec, je pense qu'on serait plus vigilant.
Avec un fils ou une fille qui vient d'avoir une mention très bien au bac et 15 ans de scolarité où tout s'est bien passé, il est difficile d'imaginer que six semaines de manque de sommeil, d'excès de travail et de mauvaises notes peuvent les "mettre à genoux".
Les élèves qui souffrent en prépas ne conduisent pas à une remise en cause des classes prépas, mais bien des élèves eux-mêmes qui "ne sont pas fait pour la prépa" ou pour qui "les classes prépas ne sont pas adaptées".
Les élèves eux-mêmes, dans ces situations, sont les premiers à se remettre en question. Dès lors, n'y arrivant pas, c'est qu'ils ne méritent pas d'entrer dans l'école qu'ils visent, probablement parce qu'ils ne travaillent pas assez, ne sont pas assez intelligents, n'ont pas de bonne capacité de mémorisation ou de compréhension...
En soutien aux parents qui permettent évidemment aux milliers d'élèves des classes prépas qui vivent ces situations de prendre du recul, de se détacher des notes ou des critiques, de continuer à travailler du mieux qu'il peuvent tout en sachant qu'ils auront une école à la fin, j'ai créé ce blog il y a 9 ans et je continuer de vous proposer mes articles.
Je propose également des séances de coaching pour les élèves. Parfois aussi pour leurs parents !
Gardez confiance en vous et bon travail !
Gabriel
Bonjour, merci pour votre article dans lequel je reconnaît bien les difficultés que rencontre mon fils.
RépondreSupprimerIl a commencé lundi. Dès mardi après midi, il s'est heurté à des difficultés de compréhension en mathématiques. Tous les élèves semblaient comprendre les explications du professeur sauf mon fils, il s'en est convaincu, sans compter la masse de travail dès le 1er jour pour le lendemain. Il a plongé dans une profonde dépression et se pose toutes les questions que vous évoquez : "suis je fait pour la prépa ? J'aurai dû faire autre chose...".
Il fréquentait une jeune fille depuis plus d'un an, cette relation a connu des hauts et des bas qui l'ont perturbé l'an dernier. Il a choisi de mettre fin à cette relation pour se consacrer sereinement à la prépa. Mais face aux premières difficultés rencontrées, cette rupture aggrave encore sa dépression.
Il fait sa prépa dans notre ville, dans le même établissement où il a fait le lycée. Nous avons parlé longuement hier soir. Je l'ai écouté, tenté de lui enlever la pression, face à sa détresse et lorsqu'il m'a dit qu'il voulait tout arrêter, je lui ai dit de prendre du recul, de ne pas se mettre la pression et que s'il voulait toujours arrêter dans les semaines à venir, je le soutiendrais, évoquant la possibilité qu'il prenne une année sabbatique pour partir 2 mois dans un monastère au Népal (son rêve depuis des années) puis ensuite faire des petits boulots à l'étranger pour apprendre l'anglais... qu'il reviendrait riche de cette expérience. Se réinscrire ensuite sur Parcoursup pour reprendre l'an prochain.
Je reste positive devant lui mais je me suis effondrée lorsque je me suis retrouvée seule.
Je ne l'ai jamais vu aussi mal et je m'inquiète beaucoup.
Les difficultés viennent généralement au bout de quelques semaines. Pour mon fils les cours ont commencé seulement hier... Il a toujours été bon élève mais très stressé. Il est arrivé très souvent qu'il rate une interro de maths ou physique car il n'avait pas dormi la nuit précédente à cause du stress. Il a eu mention Bien au bac S mais se convainc qu'il est nul et surtout ne comprend rien contrairement aux autres élèves de prépa.
Pensez vous que des séances de coaching pourraient l'aider ?
Merci pour votre réponse.
Bonjour,
RépondreSupprimerJe trouve votre commentaire sous le statut "en attente de modération" alors que jusque là, tous les commentaires étaient publiés directement. Je vous présente donc mes excuses pour ne pas avoir répondu à vos questions en temps utile !
J'espère que votre fils a trouvé des réponses et une orientation satisfaisante depuis !
Pour ceux qui auraient besoin de me joindre pour un coaching, je rappelle mes coordonnées dans l'onglet contact et ici :
RépondreSupprimergabrielbrabant (arobase) yahoo . fr
06 33 85 53 27
Bonne journée