Bonjour,
Je dois vous avouer que si je devais faire ma rentrée en prépa cette année, je ne la ferais pas.
Je peux essayer de me rassurer en me disant que vous êtes jeunes, en pleine santé et plein d'énergie pour vous jeter à corps perdu dans le défi des classes prépas.
Malheureusement les classes prépas me semblent avoir de moins en moins de sens chaque année.
Dès le début
ça m'a paru bizarre de devoir faire autant de maths. (C'est ce que je décris dans mes articles au sujet des vacances de la Toussaint).
J'imaginais que c'était une manière de sélectionner les meilleurs parmi les élèves les plus doués et les plus motivés.
Depuis j'ai pris conscience que le mode d'enseignement et de restitution ne me convenait pas.
En entrant en école d'ingénieur
j'ai pu constater que le programme de cours de Télécom Bretagne ne reprend pas les éléments de physique ou de maths enseignés en classes prépas. C'est complètement déconnecté. C'est même comme si "ça ne comptait pas" .
Ainsi, on a un prof de maths de sup qui explique que les maths que l'on a fait jusque là, "ce n'est pas vraiment des maths" et c'est vraiment dégradant ou dévalorisant pour tous les élèves qui ont déjà fait des efforts pour en arriver là. C'est également arrogant de sa part et dévalorisant pour tous ses collègues enseignants de mathématique en lycée, au collège et même à l'école primaire.
Les années qui ont suivi
j'ai découvert la pensée d'Albert Jacquart et son point de vue sur les classes prépas. Il est très critique sur la compétition et sur cette sélection des plus conformistes, des plus soumis.
Vous pouvez retrouver quelques phrases sur les classes prépas à la minute 1'30"
et l'intégralité de l'émission "Noms de dieux" d'où est tiré cet extrait.
Albert Jacquart était intervenu au colloque de pédagogie à Télécom Bretagne pour nous sensibiliser sur ces sujets le 28 juin 2001.
Albert Jaquart - Brest 2001 - Colloque pédagogie |
Maintenant
Cet été a été l'occasion d'échanger sur le sujet avec une enseignante en philosophie, théologie et éthique à l'université et elle a évoqué un "pseudo-savoir".
J'aime cette expression qui vient dire ce que je ressens depuis tout ce temps. Il ne me semble pas que tenter d'apprendre le plus de choses possibles, le plus rapidement possible et tout le temps, si c'est possible, sur une période de 18 mois ou 30 mois puisse constituer la construction de compétences ou assurer la qualité d'une intelligence.
Au contraire, dans mes accompagnements
les élèves les plus passionnés de mathématiques fondamentales ont parfois choisi de rejoindre l'université à la fin de la sup, après une année de souffrance de ne pas pouvoir étudier comme ils le souhaitaient, au rythme qui leur convenait, la matière de leur choix.
les élèves littéraires les plus consciencieux-ses ne se retrouvent pas dans le rythme imposé qui ne leur permet pas d'aller "au fond des choses". Cette même qualité qui leur a permis d'arriver là, de passer des heures dans leurs bouquins ou sur leurs dissertations devient aujourd'hui un problème parce qu'il leur faut aujourd'hui "aller plus vite", "être plus efficace", parfois renoncer à la profondeur pour ce contenter de résumés et de "digests" qui vont leur permettre de parler des oeuvres et de citer les auteurs... sans les avoir lus.
Pas d'inquiétude
si la prépa n'est pas faite pour vous. Celle où vous pensez qu'il faut travailler le plus possible, partout, tout le temps. D'abord, ce n'est pas vrai : la plupart des élèves se contenteront - de gré ou de force - d'un compromis. Parce qu'ils sont très peu nombreux, les élèves qui peuvent travailler 14h par jour, tous les jours, pendant 18 mois...
Ensuite, il existe bien d'autres options que les classes prépas, même pour intégrer les plus grandes écoles d'ingénieurs ou de commerce. Ouvrez les yeux, vous verrez des témoignages partout ces dernières années.
- Mon beau-frère a commencé par un DUT génie civil avant la prépa ATS pour intégrer l'ESTP.
- Les admissions sur titre ont le vent en poupe. Retrouvez les articles du Monde sur le sujet :
D'autres voies sont possibles
Chaque années, de nombreux étudiants jettent l'éponge au bout d'une semaine ou d'un an. Parfois à la fin de leurs études ou après 5 ans d'expériences professionnelles dans un secteur qui ne leur convient pas...
D'autres savent avant même d'essayer que ce n'est pas ce qu'ils veulent et la pression est forte pour les faire choisir les classes prépas ou médecine mais ils tiennent bon :
Bon courage... et quelques conseils pour les élèves de prépas
Si pour vous, l'enjeu c'est de tenter l'aventure, je vous invite à faire de votre mieux et à rester fidèle à qui vous êtes et à ce qui est de mieux pour vous pour apprendre, comprendre et mémoriser.
Respectez vos rythmes de sommeilTenez compte de vos goûts et de vos enviesNe vous laissez pas déstabiliser par des remarques externes ou des mauvaises notesContinuez de vous faire plaisir dans ce que vous apprenezComplétez par des éléments externes qui vous plaisent (lectures de magazines scientifiques, de livres qui ne sont pas au programme, ...)Continuez de voir vos amis et votre famille
Faites-vous aider pour les moments difficiles ou pour maintenir votre performance dans la durée, comme le ferait un sportif de haut niveau !
Ne restez pas seul : travaillez à plusieurs ou retrouvez d'autres élèves et/ou amis pour les moments de pause
Ne vous enfermez pas dans les réseaux sociaux, les jeux vidéos ou les vidéos youtube... pensez à les déconnecter pendant que vous travaillez et à prévoir des créneaux dédiés - et mesurés dans le temps - quand vous choisissez de faire une pause de ce type.
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Vous pouvez me joindre pour une séance de coaching au 06 33 85 53 27
Gabriel Brabant
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