Crédit photo Alice Donovan Rouse |
Droit de réponse : Le mardi 7 mai 2019 la mère de la jeune femme qui s'est suicidée me demande de préciser que "les classes prépas ne sont en rien responsables du suicide de sa fille mais qu'il s'agit d'une jeune femme haut-potentiel non diagnostiquée." Elle précise que les équipes de Hoche ont été d'un soutien absolu et qu'elle ne souhaite pas que sa fille soit un prétexte à critiquer les classes prépas. Elle invite à soutenir l'association Capu créée par une camarade classe de sa fille.
Bonjour,
Bonjour,
J'ai appris il y a quelques jours qu'une jeune femme s'est suicidée en prépa au Lycée Hoche à Versailles.
Rien dans les média.
Pas un entrefilet sur internet.
Le respect de l'intimité de la famille, certainement.
Une omerta efficace pour ne pas ternir l'image du prestigieux lycée Hoche à Versailles, ni celle des classes prépas en général.
En faisant une recherche, on trouve bien l'évocation de deux suicides en 2001.
En classes prépas les jeunes femmes meurent dans un silence absolu.
Pendant ce temps-là, France Inter nous propose 2 minutes d'antenne sur la blessure à l'épaule d'un footballeur...
Je suis triste pour les élèves des classes prépas. Comme il y a 20 ans, ils souffrent en silence.
Ils sont invités à faire appel à de plus en plus d'offres de coaching, hypnothérapie, sophrologie et cours particuliers mais rien sur le système en lui-même. Le moindre auteur ou journaliste qui s'y risque se fait rapidement remettre à sa place par un grand nombre de commentateurs en tout genre.
Je suis triste pour les élèves de prépas et je leur souhaite de vivre au mieux ces années ou de fuir si c'est mieux pour eux.
Je suis triste également pour leurs parents qui peuvent être tenus à l'écart de la réalité de la situation de leur enfant, "parce qu'ils ne pourraient pas comprendre".
Je suis triste qu'ils puissent apprendre bien plus tard la souffrance.
Parfois bien trop tard, quand c'est le suicide de leur fille qu'ils découvrent, impuissants.
Pour d'autres, ça peut être la prescription de Xanax pour gérer des troubles du sommeil. Il n'est pas possible de vouloir continuer d'étudier en classes prépas sous Xanax. L'étudiant le découvrira quand son médecin lui conseillera d'arrêter le traitement le temps des concours.
Mais comment peut-on prescrire du Xanax tout en laissant l'étudiant continuer ?
Parce que c'est le sport national en entreprise : nier les symptômes aigus de stress, prendre des médicaments et continuer jusqu'au burn-out... maladie professionnelle non-reconnue par l'assemblée, mais vécue par trop de nos contemporains ?
Il y a dix ans je commençais la rédaction d'articles sur ce blog pour changer les choses. Sans oser publier mes articles les plus critiques pour être audible par les élèves et leurs parents. Sans rien changer, peut-être, à toute la souffrance vécue par des enfants de 17, 18, 19 et 20 ans qui n'ont pas mérité ça.
On ne fait pas les classes prépas pour souffrir.
On ne fait pas les classes prépas pour mourir.
On fait les classes prépas pour avoir une belle école, pour se construire un beau métier, pour envoyer des fusées sur la Lune et bientôt sur Mars.
La réalité est tout autre.
Bon courage.
Gabriel
Bonjour,
RépondreSupprimerMon fils est actuellement en 2ème année de prépa ECT à Montpellier. Il est resté un mois en cours en prépa à Notre Dame du Grandchamp à Versailles et ça ne lui plaisait tellement pas qu'il a préféré quitter un lycée prestigieux pour un autre où il peut se faire de bons copains. Il veut une bonne école mais son bien être passe avant tout. En plus venant de la Réunion et ne rentrant jamais chez lui pendant les vacances, le fait de rester seul est insupportable. Mais il me dit qu'il a du mal à comprendre ces 2 élèves qui en sont arrivés à se suicider ces derniers jours. Ils doivent toujours être les 1ers: la meilleure prépa, la meilleure école, la voie la plus prestigieuse même si tout cela ne les intéresse pas. Alors surtout si ce n'est pas pour vous on peut être épanoui en faisant une autre école que le top 3 et les parents et enseignants devraient être plus à l'écoute de ses jeunes qui avaient toute la vie devant eux! C'est bien triste!
Bonjour je suis la maman de cette jeune fille qui s'est suicidée début novembre. Le problème de Capucine n'est pas la souffrance en classes préparatoires. Interrogez des élèves de première année de médecine et vous comprendrez. Ils subissent la même exigence et le même travail personnel. Le problème de Capucine est que c'était un enfant précoce non diagnostiquée. Avant de se concentrer sur les difficultés ou non rencontrées par les élèves qui choisissent une voie élitiste, il faut comprendre pourquoi quelques cas isolés de suicides amènent à un tel débat sur les classes préparatoires. C'est hors sujet. Notre fille était rayonnante, aimée, intelligente et surtout déterminée. Mais l'hypersensibilité qui était associée à son intelligence ne lui a pas permis de prendre du recul. Le vrai problème est comment identifier ces enfants précoces. Et malheureusement une fois qu'ils sont diagnostiqués, comment les accompagner pour qu'ils acceptent leur différence et sachent vivre avec pour transformer cela en force. Nous avons rencontré après le départ de notre fille beaucoup de parents d'enfants diagnostiqués précoces qui ne savaient pas gérer cette situation.. et qui malgré un parcours médical approfondi que Capucine n'a pas eu la chance de suivre, se retrouvaient seuls face à cette difficulté au quotidien. Nous sommes les parents de Capucine et jamais personne n'est venu vers nous pour comprendre son acte.. Beaucoup de personnes se sont sentis le droit de parler au nom de Capucine, en en notre nom sans jamais vraiment approfondir le sujet en interrogeant ses proches. Trouvez vous cela normal? Moi, Cécile Rousset, maman de Capucine, non.
RépondreSupprimerBonjour Je suis la maman de Capucine, jeune fille qui s'est suicidée début Novembre. Le problème de notre fille n'a pas été la pression des classes préparatoires, mais le fait qu'elle soit une jeune fille précoce non diagnostiquée. Il ne faut pas utiliser des cas isolés pour faire un procès sur les classes préparatoires, qui est une voie d'élites comme la première année de médecine par exemple. Le vrai sujet est : comment identifier un enfant précoce? Une fois diagnostiqué comment l'accompagner au mieux. Les parents sont perdus et le corps médical n'est pas préparé à suivre ces enfants qui sont juste différents. Il faut leur expliquer leur différence pour qu'ils l'intègrent au quotidien. Je suis choquée qu'autant de personnes journalistes comme blogueurs se permettent de faire des commentaires sur le départ de notre fille sans que personne, une seule fois, ne soit venu vers nous pour connaître l'histoire de Capucine. Je ne veux pas que le suicide de Capucine donne l'occasion d'un procès sur les classes préparatoires et je me battrai pour cela. Je souhaite davantage que le départ de Capucine sensibilise les gens sur la souffrance éprouvée au quotidien par ses enfants précoces qui se sentent différents, dans leur quête de l'absolu et leur insatisfaction permanente. Que cela ouvre le débat sur un vrai sujet qui est la prise en charge et l'accompagnement de ces personnes….Cécile ROUSSET, maman de Capucine
RépondreSupprimerBonjour Monsieur
RépondreSupprimer> Je viens de prendre connaissance du message que vous avez laissé sur un blog suite au suicide de Capucine Rousset début novembre, alors étudiante au lycée Hoche
> Capucine est ma fille
> Vous parlez de son départ sans savoir qui était Capucine ni pourquoi elle a été réduite à faire cet acte
> Vous ramenez cela aux classes préparatoires alors que le problème de Capucine est seulement et uniquement une enfant précoce non diagnostiquée qui a laissé des textes témoignant sa difficulté de vivre sans lien aucun avec les classes préparatoires
> Vous dites Pauvres parents sans savoir qui nous sommes qui Capucine était et comment nous vivons ce drame
> Beaucoup de gens se permettent d instrumentalisée Capucine contre les classes préparatoires sans penser une seconde à la connaître davantage auprès de ses proches. Ce n est pas correct, je trouve.
> Alors svp en hommage à Capucine je vous demande de retirer votre message de ce blog
> J aimerais que la démarche vienne de vous sans avoir à faire prévaloir mes droits afin de respecter notre histoire que n est pas celle sur laquelle vous vous permettez de témoigner
> Dans l attente de la suppression de ce message
> Bien à vous
> Cécile Rousset