vendredi 22 novembre 2024

Le coaching n'est pas magique

 Bonjour, 


Le coaching permet de très bons résultats dans certaines situations, mais il ne fait pas nécessairement de miracles. 


Si vous n'êtes pas bien dans le cursus que vous avez choisi, il peut être important d'arrêter. 

En ce sens, le coaching n'est pas nécessairement un outil de plus pour "continuer à tout prix". 


Comme nous faisons un point global de la situation, si l'envie première, consciente, peut être de continuer, prendre le temps d'analyser plus globalement la situation peut vous amener, en quelques semaines, à reconsidérer vos choix. 


En effet, qui voudrait passer deux ans enfermés dans une chambre en ville pour passer toutes ses journées au lycée avant de travailler toute la soirée en espérant tout juste "arriver à suivre" ou "ne pas se prendre une tôle au prochain DS" ?


Tout un système est construit autour de ces classes prépas pour vous inviter à : 

  • sacrifier deux ans pour une école et une carrière prestigieuse
  • travailler dur aujourd'hui pour avoir la belle vie en école
  • montrer ce dont vous êtes capable !

Puis les discours vous amènent progressivement à penser qu'il faut à tout prix faire HEC, ou les parisiennes, sinon vous aurez raté votre vie. 

Comme je l'écrivais beaucoup au début de ce blog, personne, à mes yeux, ne démarre maths sup en se disant "ça va être la galère, je vais souffrir pendant 2 ans et j'aurai une petite école du groupe CC-INP (à l'époque on disait une "ENSI") dont je ne connais même pas l'existence". 

Non. 

Nous avions tous un cousin, un ami d'un grand frère ou le fiancé d'une belle-soeur qui nous avait bourré le mou avec 

  • "Pour avoir Polytechnique, lis Le Monde tous les jours" dès la 2nde. 
  • Viens à Centrale (sous-entendu Paris, bien-sûr), tu verras c'est génial. 

Quand j'assurais mes coachings à Paris, je me souviens de cette élève dont le raisonnement était terriblement efficace : 

"Je suis venue à Saint Louis pour faire SupAéro. C'est dur et j'ai des mauvais résultats dès le début de l'année. Je ne suis pas sûr d'avoir la classe étoile. Je ne sais pas si c'est utile de poursuivre."

 

A l''époque, j'ai pu l'accompagner dans l'idée qu'il fallait "lâcher l'objectif" pour être en mesure de se mettre au travail correctement pour voir ensuite si elle allait y arriver. 

Mais son raisonnement n'est-il pas tout à fait pertinent ?


Sans cet effet d'engagement. Cette nécessité de "ne pas lâcher en route". Cette impression d'avoir raté ou que ce serait un "échec", combien d'élèves lâcheraient tous ce bazar bien plus tôt ?

Et il y en a déjà beaucoup, chaque année, qui lâchent au bout de quelques semaines ou quelques mois. 


En prépas, s'ajoute un discours toxique sur l'idée que l'université c'est nul, qu'on ne peut y construire une carrière digne de ce nom. Quand on regarde les statistiques, il y a une part de vrai. 


En Biologie, la Sorbonne se targue d'avoir 800 élèves au premier semestre de la première année. 200 au second semestre. 


Personnellement j'aurais honte d'afficher ces chiffres et de me dire encore "La Sorbonne". 


Je ferais quelque chose pour l'intégration, l'accompagnement, le suivi et la réussite des élèves. 


Ce qui se passe en coaching, c'est que justement, je suis à l'écoute des élèves. Et c'est rare. Un prof fait semblant d'écouter et reste dans son schéma unique de pensée : 

- si tu ne réussis pas c'est que tu ne travailles pas assez. 

- si tu ne te sens pas bien, c'est que TU n'es pas fais pour les classes prépas. 


Jamais l'inverse. Alors je me permets de le dire, les CLASSES PREPAS ne sont pas faites pour un certains nombres d'élèves, et parfois les plus brillants, les plus attachants - parce que les plus géniaux, les plus sensibles, les plus émotifs, mais qui sont aussi ceux qui ont le plus besoin d'être 

  • soutenus
  • rassurés
  • encouragés
  • complimentés

et on recommence. 

 

Parce que quand enfin ils réussissent à se remettre au travail après avoir géré une crise de panique, d'angoisse, d'anxiété, ils ont besoin de bonnes notes pour confirmer que ce qu'ils font est satisfaisant, suffisant, et que ça va dans le bon sens. 

A l'inverse, quand une élève prend 5 jours parce qu'elle craque, on ne peut pas lui écrire des mails tout le week-end pour lui dire "tu vas rattraper le DS mercredi après-midi", "il faut que tu prennes contact avec les colleurs pour rattraper  tes deux colles". 

L'élève aurait besoin d'être rassurée sur le fait que ça va être possible de reprendre et de rattraper. Comme elle a manqué une semaine de cours, elle a besoin de temps pour être opérationnelle pour les prochaines colles et ne peut pas assurer celles de cette semaine. 

Quand on me raconte ça - et c'est souvent dans les plus grandes prépas de France - je me demande à quel point ces professeurs sont déconnectés de la réalité de leurs élèves. 


Une réponse se trouve peut-être dans le témoignage de Sara Forestier devant la commission d'enquète sur les violences faites aux femmes de l'Assemblée Nationale. Tous ces professeurs, hommes et femmes, ont vécus eux-mêmes ces violences. Les transmettent jour après jour, parfois depuis des années, et ne voient même plus le mal qu'ils font. 

Comme elle dit "Je l'ai vécu aussi, je n'en suis pas morte". 


Le harcèlement. Les violences verbales. Les humiliations. C'est le quotidien des élèves des classes prépas. D'un certain nombre d'établissements. ou d'un certain nombre de professeurs dans ces établissements. Et pour un certain nombre d'élèves dans les classes.


Mais tout le monde est témoin. Passif. De ce qui se passe dans la classe d'à côté où l'on sait que le prof de maths est terrible toxique. Mais peut-être dans notre classe où le prof se contente, innocemment, de perpétuer cette tradition qui consiste à rendre les copies par ordre décroissant des notes. 


La tension monte au fil des secondes et des minutes que ça peut durer. 


Les premiers jouissent de voir étaler leur réussite au grand jour, avec le petit mot d'encouragement ou de renforcement de leur EGO qui n'en a vraissemblablement pas besoin. 


Les autres élèves se font à chaque copie rendue un petit peu plus petits, un petit peu plus humiliés, un petit peu plus angoissés par le mauvais résultat qui les attends. La honte devant toute la classe dut petit mot sarcastique, caustique, humiliant dont le prof accompagnera la mauvaise note, comme si avoir 3,5 après des années de 19/20 ne suffit pas à détruire la confiance en soi vaicillante d'un élève qui accordait tout son énergie à satisfaire ses professeurs, à faire plaisir à ses parents à travers sa réussite scolaire. 


Parce qu'il faut rappeler que cet(te) élève qu'on humilie aujourd'hui, on l'a sélectionné(e) sur dossier parmi les meilleur(e)s de France. 


Comme à La Sorbonne, j'aurais honte de détruire ainsi, à Orléans comme à Paris, les élèves qu'on a considéré(e)s comme les meilleur(e)s de leur année pour leur proposer, chacun(e) à son échelle, une place à Henri 4 ou une au lycée Pothier. 


Et je ne vous parle pas aujourd'hui des maltraitances faites aux filles dans cet environnement tellement masculin. On pensait il y a 25 ans qu'elles trouvaient leur place au fur et à mesure. Les chiffres disent désormais l'inverse. 


Les élèves s'intéressent de moins au moins aux sciences de manière générale. 

La place des filles parmi ces élèves diminue chaque année. 


Finalement on le comprend quand on lit ce que je décris. 

Moi non plus, après ce que j'ai écouté hier du monde du cinéma, je n'y enverrais pas mes enfants. 

En classes prépas non plus, je n'y enverrais pas mes enfants. 


Et vous ? Voulez-vous vraiment qu'ils y aillent ? 

Et si ça se passe mal pour eux, voulez-vous à tout prix qu'ils y restent ? 


N'y a t'il pas mieux à faire de sa vie qu'apprendre à être sous pression, à être obéissant, à faire tout ce qu'on nous dit, même si ça n'a plus de sens pour nous et à le faire jusque tard dans la nuit, les week-ends et les vacances ?


Alors HEC plus c'est cher, mieux c'est. Comme Beau-Soleil en Suisse finalement. Peut-être pourriez-vous gagner du temps et les envoyer directement à Beau-Soleil à 13 ans ? Les reportages plus ou moins fiables, mais de belles pages de pub tout de même, parlent d'une scolarité qui serait passé de 85 000 euros (2012) à 150 000 euros. Vous seriez sûrs que vos enfants sont bien entouré de l'élite du Monde. 


La question est ouverte. 


Le coaching donne un espace d'écoute préservé et bienveillant pour se trouver avec l'aide du coach des solutions sur mesure aux difficultés rencontrées. Il permet de redéfinir ses objectifs au regard de la situation telle qu'elle est vécue et de connaître les bonnes pratiques pour "s'en sortir" le mieux possible. 


Le coaching donne également un espace "d'autorisation" à prendre les pauses nécessaires pour aller bien, continuer d'être efficace pour obtenir de bons résultats. 

C'est également un espace où l'on arrête de croire qu'il suffit toujours de travailler PLUS et où l'on s'interroge enfin sur comment on peut travailler MIEUX. 


En effet, on arrête de faire la confusion et l'amalgame entre faire des efforts et réussir ! Comme je l'avais évoqué dans cet article, il y a quelques jours. 


Bon courage !


lundi 18 novembre 2024

Ce n'est pas si simple d'être Coach

Bonsoir, 


La première raison, c'est que "Coach" ne veut pas dire grand chose. 

La deuxième, c'est qu'on a l'impression que les Coachs gagnent beaucoup d'argent à cause de leurs tarifs, alors que d'un autre côté, il est connu parmi les entrepreneurs individuels et les professions libérales "qu'il n'est pas possible de vivre du coaching". 


Quand j'ai commencé mon activité de Coach, après 5 ans d'activités professionnelles et autant de métiers et d'entreprises testées, je pensais que ça prendrait quelques années pour retrouver les revenus dignes d'un ingénieur. 


En effet, j'ai certes créé mon blog "Coaching Classes Prépas" immédiatement, mais j'imaginais alors que c'était en parallèle du développement d'une offre de Consultant, Formateur et Coach en entreprise. 


Au fur et à mesure des années et des rencontres opportunes, j'ai pris conscience que j'avais un réel intérêt et une valeur ajoutée particulière pour les élèves des classes prépas. 


Deux écueils s'offrent à moi : 

  1. Les gens sont habitués au salariat et comparent les tarifs des prestations à des salaires horaires. Comme si je pouvais par exemple assurer 5 à 7 coachings rémunérés par jour, tous les jours de la semaine. 
  2. Le temps de travail réel est très largement sous-estimé. 
    1. Les échanges "autour des séances de coaching" semblent invisibles. Ainsi, quand j'ai fait le point sur le nombre d'heures de travail qu'avaient représenté "Deux séances et demie", je suis arrivé à 7 rendez-vous téléphoniques au total, sans compter la préparation de la première facture, puis de celle rectificative qui tenait compte de la rupture d'engagement qui venait d'avoir lieu. 
    2. Les 3 ans passés en maths sup MPSI, maths spé PSI*, 2e maths spé 5/2, puis 3 ans en école d'ingénieurs Télécom Bretagne et UCL à Londres, et encore 5 ans d'expériences professionnelles de Consultant en stratégie marketing, Ingénieur d'affaires dans le conseil en nouvelles technologie, Ingénieur avant-vente et formateur chez un éditeur de logiciel, Analyste en finance de marché sur les actions US puis Consultant et formateur sur les outils de gestion de trésorerie de BNP Paribas avant 15 ans de Coach et Formateur en Classes prépas, en formation de formateurs, en management de projets complexes et d'équipes...      qui amènent à une expertise et une visibilité sur internet parce que j'écris sur ce blog depuis fin 2008. Soit 291 articles publiés sur 15 ans. 
 
Ainsi, chaque rendez-vous pris, chaque séance assurée, est non seulement l'aboutissement de 20 ans de travail, d'expérience et de présence sur internet sur ces sujets mais également l'issue de premiers échanges avec les parents qui peuvent prendre plusieurs mois avant de se concrétiser par une séance avec leur fils ou leur fille.

 

Alors depuis plusieurs années, je réfléchis à "la bonne formule". Est-ce que ça consiste à demander un engagement sur 8 séances ou sur 4 mois, comme ma Coach me l'avait demandé en 2005 quand j'ai découvert ce métier ?

Le problème survient alors quand la situation est réglée en 3 séances et en un mois. Pourquoi les parents continueraient à payer alors que le travail est terminé ? J'ai imaginé que ça pouvait être une "prime de résultat" mais c'est difficile à obtenir si ça n'a pas été réglé au préalable. C'est également difficile de demander le règlement de 4 mois de travail avant de commencer !


C'est pourtant ce que fait ma consœur Sylvaine PASCUAL, du blog Ithaque. Le parcours de coaching est proposé au tarif de 2150 euros pour 12 rendez-vous et 12 semaines d'accompagnement. Tout est gratuit tant que le contrat n'est pas signé, puis le coaching proprement dit démarre quand les chèques du montant total sont adressés en bonne et due forme. Mais elle m'a précisé que les élèves de classes prépas ne sont pas sa coeur de cible : elle en coach 4 par an, si j'ai bien compris ce qu'elle me disait. 


Je coach de mon côté 30 à 35 étudiants par an, de quelques heures à plusieurs mois. Paradoxalement, moins ça marche, plus ça coute, en quelque sorte. 

Dans tous les cas, le soutien et l'accompagnement est réel. Mais face à une difficulté suffisamment sévère pour faire appel à un Coach, c'est tellement mieux si la situation est résolue en 3 semaines !

 

Très engagé, très impliqué, je mets toutes mes forces dans la bataille pour trouver des solutions aux situations et aux difficultés qui me sont présentées. 

Je prends parfois sur moi les angoisses, les doutes, les inquiétudes, le stress des élèves pour les rassurer, les rasséréner, leur redonner confiance en eux et en leurs capacités à réussir. 

Ça n'a pas de prix.  

Mais quand j'obtiens des résultats qui peuvent paraître incroyables : il avait décidé de quitter Sainte Geneviève pour rentrer à Marseille. Quatre jours après, c'est tout bon, la décision de rentrer chez lui a permis de relâcher la pression, il a passé la meilleure semaine qu'il pouvait imaginer et décide de rester... et que pour cela, je touche quelques centaines d'euros sans plus jamais avoir de nouvelles, c'est un peu rude. 

 

Parfois, c'est une décision exactement inverse, mais qui assure une solution également satisfaisante : malheureux à Marseille depuis quelques semaines, son monde s'écroule. Il décide qu'il rentre à Montpellier pour la rentrée de la Toussaint, retrouve un établissement qui avait accepté sa candidature, ses parents, sa famille et son "chez lui". 


A chaque fois, c'est comme une prise de recul, une nouvelle perspective, des décisions simples mais qui n'avaient pas été envisagées et qui changent tout. 


Quelques années auparavant, j'avais eu une seule séance avec une étudiante qui avait ensuite fait des cours de maths avec ce qui est devenu MyPrepa.fr, d'Olivier Sarfati, mais l'essentiel avait été joué sur le passage du cursus ECS (à dominante maths) vers ECE (à dominante éco) même si ce n'était officiellement pas possible... Olivier la citait en exemple de réussite et je me souviens du montant de la facture de la séance ensemble à l'époque : 80 euros. 


Alors à la séance, 160 euros, 120 euros ou parfois 200 euros, ça parait trop. Mais je pense qu'il est temps de proposer mes coachings "autrement". En ajoutant les temps d'échanges avec les parents. En ajoutant les temps de travail et de recherches de solutions "hors séance". Pour un cours particulier de maths, il me semble normal d'annoncer le temps de préparation que je passe sur le sujet avant de pouvoir assurer le cours proprement dit. 


Entre deux séances de travail, il y a l'analyse de ce qui a été évoqué. Des recherches de solutions individualisées et personnalisées à partir de tous les éléments qui m'ont été présentés par ailleurs. En effet, j'ai une approche globale qui me permet de mieux comprendre les différentes dimensions des enjeux rencontrés : 

  • Les différents niveaux de motivation, 
    • de l'intérêt pour les matières à l'ambition pour une école donnée ou l'attrait pour un parcours professionnel ou un secteur d'activité
    • mais également les moteurs ou freins internes, de l'esprit de compétition à l'envie de faire plaisir à ses profs ou ses parents en passant par la peur de l'échec ou des regrets 
  • ce qui conduit à une implication pendant les cours, d'être attentif et concentré à pleinement mobilisé sur la recherche des exercices, ou à chercher à comprendre les notions derrières les méthodes toutes faites et les théorèmes à retenir.
  • L'organisation personnelle
    • d'une précision horlogère
    • à un joyeux bordel
  • Les méthodes d'apprentissage
    • visuelles
    • orales
    • kinesthésiques
    • par répétition
    • par auto-interrogation 
    • par je-m'en-foutisme-intégral jusqu'aux mauvaises notes
    • régulières ou surtout pas
    • le soir, la nuit ou tôt le matin
    • seulement la veille de la colle ou du DS
    • au jour le jour
  • La gestion du stress
    • par un travail total
    • par le déni jusqu'à la crise d'angoisse, la perte de sommeil, le dos bloqué...
    • ... et l'absence d'outils sur le sujet, pour la plupart des élèves
      • et ce, malgré tout ce qui existe
      • respiration
      • relaxation
      • plantes (euphytose,...)
      • méditation
      • sophrologie
      • et si on peut éviter les anxiolytiques !
  • L'intérêt pour les maths ou l'allergie aux sciences de l'ingénieur
  • Les facilités en philo ou l'agacement en préparation de colle d'éco
  • Des profs porteurs et inspirants aux cons les plus parfaits. 
  • ...
  • Des environnements "pupille de l'air à Grenoble" à resté chez soi à Orléans (c'était moi !)
  • Internat, chambre en ville, éloignement favorable ou défavorable des parents et des amis
  • et quand nous avions un ordi, une télé et quelques jeux vidéos, ils sont désormais l'univers dans leur poche et tout le temps sur eux avec, comme nous tous, la possibilité de notifications en continu de leurs potes sur whatsapp, des messageries instagram et des vidéos ou shorts Youtube ou TikTok.

 

Mais sinon, faire des miracles, si possible dès ce soir, pour pas cher et pas longtemps, c'est la demande. 

 

Alors, je peux décider qu'il est temps de reprendre les prestations de formation pour les entreprises ?

Monter une association de soutien des élèves en difficulté en classes prépas pour trouver des relais ?

Valoriser mes prestations de coaching et d'accompagnement à des prix adaptés aux moyens des familles ?

Ouvrir une page "patreon" ou tipee : https://fr.tipeee.com/coaching-classes-prepas

pour que vous puissiez me soutenir dans mon travail sans pour autant faire un coaching...

 

Toutes les suggestions sont les bienvenues !

 

Bonne soirée, 

 

Gabriel Brabant

 

Auteur et Coach de Coaching Classes Prépas






Soirées formation gratuite

 Bonjour, 


Je vous propose de revisiter les grands principes des classes prépas à travers trois soirées de formation d'une heure environ à distance avec l'outil Microsoft Teams. 

  • Les bonnes pratiques en classes prépas - lundi 25 novembre 2024 - 19h30 en visio
    • mieux gérer son temps
    • organiser son travail
    • mieux apprendre
 
  • La gestion du stress - lundi 2 décembre 2024 - 19h30 en visio
    • au quotidien
    • pour la préparation d'un DS, d'une colle, à l'approche des concours
    • pendant une épreuve de DS ou de Colle difficile
 
  • Développer ou retrouver la motivation pour travailler - lundi 9 décembre - 19h30 en visio
    • se mettre au travail
    • être efficace
    • quand on n'a plus envie...

 

L'inscription peut se faire à la formation ou pour le cycle de trois formations. 

Par mail : gabrielbrabant (arobase) yahoo.fr

Si les dates ou les horaires ne vous conviennent pas, vous pouvez me le signaler.

 

Bonne semaine, 

 

Gabriel Brabant 

06 33 85 53 27

dimanche 17 novembre 2024

Un difficile mois de novembre

 Bonjour, 


Vous êtes plusieurs à passer un difficile mois de novembre. 


Que ce soit dans l'angoisse de ne pas réussir les concours dans quelques mois ou l'anxiété de tâches qui vous prennent "trop de temps", vous m'exprimez votre mal-être. 


Certains d'entre-vous n'arrivent plus à aller en cours, et la question se pose d'arrêter les classes prépas. 


Un de mes tout premier coaching, il y a 15 ans, avait consisté à aller jusqu'à Orsay, rencontrer une famille pour une élève qui avait dormi 16 heures par jour pendant les vacances de la Toussaint. Autant vous dire qu'elle ne souhaitait pas y retourner pour la rentrée le lendemain. 

Les parents avaient exprimé dans leur brief préalable la santé de leur fille et nous avions pu convenir ensemble qu'il était bien plus important qu'elle reste en bonne santé plutôt que d'y retourner "à tout prix".

Leur situation avait été reprise par le reportage d'M6 sur le sujet des classes prépas : 

http://www.coachingclassesprepas.com/2011/11/complement-denquete-france-2-3-novembre.html

http://www.coachingclassesprepas.com/2012/11/la-rentree-de-la-toussaint.html#more


Chaque année, c'est la plus grande difficulté : faut-il s'accrocher à tout prix ? 

Il ne faut évidemment pas renoncer à la première difficulté, mais quand on commence à mal dormir, à avoir mal au dos ou à faire des crises d'angoisse pendant le DS, qu'on est tétanisé pendant une colle ?


Chaque situation est unique. La motivation pour un métier, une école, se surpasser peut permettre de surmonter toutes les difficultés. Au contraire, sentir chaque jour qu'on n'est pas à sa place est peut-être l'indicateur qu'on a mieux à faire ailleurs. 


J'ai observé autour de moi un grand nombre d'élèves qui sont allés au bout de leurs écoles d'ingénieurs pour choisir ensuite une spécialisation différente par un Master spécialisé en école de Management ou qui ont simplement choisi ensuite de faire une carrière différente : écrire des scénarios, reprendre des études pour devenir pilote chez Air France, étudier désormais la médecine chinoise et l'acupuncture. 

 

Ca crée une confusion parce que ça peut laisser penser qu'après une école d'ingénieurs "on peut tout faire". Ce n'est pas tout à fait vrai, il faut un certain aplomb pour décider pour soi-même puis pour annoncer à ses parents qui viennent de financer 19 ans d'études, dont 5 dans le supérieur qu'on a l'intention d'en faire 5 de plus... ou de tout lâcher pour faire autre chose. 

 

En ce qui me concerne, j'ai bien passé le concours de la Fémis - la grande école de cinéma - comme je me l'étais promis plusieurs années avant, mais une fois que je ne l'ai pas eue, je suis allé travailler. 

 

A l'inverse, j'ai vu au fil du temps des élèves qui ont quitté les classes prépas au bout d'une semaine pour faire ensuite de brillantes études de droit et d'autres qui se sont fait virer de Pothier ou de Sainte Geneviève rebondir de manière très satisfaisante en rejoignant l'ISEP au coeur de Paris par exemple. 

 

Tous les parcours vous apportent quelque chose. 

 

Tenir bon vous montre que vous en êtes capable. 

Lâcher vous permet de construire autre chose qui vous correspond plus. 


Et Albert Jacquard a déploré pendant des années la tristesse de notre système scolaire et de notre système de classes prépas qui privilégient la compétition sur la collaboration. 

On se demande comment les médecins sont encore capables de prendre soin des malades après avoir dû "tout sacrifier" pour eux-mêmes pendant plusieurs années pour réussir.


Se sentir mal en classes prépas, n'est pas forcément mauvais signe. 

Je l'évoquais dans mon précédent article je pense qu'il est particulièrement difficile de faire les classes prépas quand on est haut potentiel intellectuel / surdoué / zèbre quand c'est associé avec l'hypersensibilité (ne serait-ce qu'au bruit !), l'émotivité, le cerveau global ou la pensée en arborescence qui les caractérisent. 

Et d'autres s'y sentent très bien parce que tout est cadré : les échéances sont régulières, les exigences explicitent, les autres élèves fonctionnent comme eux "à toute vitesse", les matières sont suffisamment complexes pour attirer leur intérêt, les projets professionnels inaccessibles "au commun des mortels". 


C'est comme ça qu'on trouve probablement des départements de recherches en mathématiques où tous les membres sont probablement HPI, qu'ils en aient conscience ou pas. 

Quand j'évoque le sujet avec ma belle-soeur, Associée de son cabinet d'avocats de renommée mondiale, elle ne voit pas de quoi je parle et évoque la quantité de travail et les "nuits blanches" de ses premières années pour clore les contrats. 


Mais de nombreuses personnes pourraient faire toutes les nuits blanches qu'elles souhaitent sans jamais réussir le concours de médecine ou celui de Polytechnique, ni devenir associé(e) d'un grand cabinet d'avocats (ou simplement réussir le Barreau ou l’École de la Magistrature !). 


On fait une grande confusion, dans notre système de valeurs, entre effort et réussite. 

J'ai encore eu hier l'exemple d'une professeure qui parle du manque de réussite de son élève en disant "il ne travaille pas assez". En fait, en quantité, il travaille peut-être trop. Peut-être qu'il manque de compréhension du sujet. Peut-être qu'il manque d'esprit "économique". Peut-être qu'il se force à travailler un sujet qui ne l'intéresse pas sans succès. 

Ce même élève évoquait le fait que 3h de travail en philo par semaine lui suffisent pour traiter les sujets demandés et obtenir les meilleures notes de la classe. 

Quand je l'ai eu au téléphone il avait passé l'après-midi à se prendre la tête sur un sujet d'économie sur "la balance commerciale" et son agacement était perceptible. 

La seule chose qui compte c'est la réussite. Ce dont on nous parle à longueur de journée c'est d'une soit disant proportionnalité entre le temps passé à apprendre et le résultat obtenu aux examens. 


Il me semble que les élèves qui arrivent en classes prépas avaient souvent une relation inversement proportionnelle entre le temps passé à travailler à la maison et leurs résultats...


Mais on touche peut-être du doigt le problème des élèves qui font appel à mes coachings : ils n'avaient pas eu à travailler jusqu'à l'entrée en prépa. Ils pensaient, avec leurs parents, qu'ils n'auraient qu'à "s'y mettre" pour que ça marche. 


Mais les autres savent travailler. Ils ont l'habitude de travailler longtemps et ils aiment ça. 

Les hauts potentiels qui réussissent tout "facilement" le font en se nourrissant par ailleurs de musique, de passions, de cinéma, d'équitation ou de foot... d'astronomie, de jeu d'échecs ou de go, de jeux vidéos, d'électronique ou d'une connaissance encyclopédiques des insectes ou de l'univers des mangas, comme on voit les jeunes enfants se passionner de dinosaures, de légo, de puzzles et de tant d'autres choses. 

Quand on leur demande tout à coup de ne faire que travailler toute la journée et encore le soir et aussi le week-end... leur monde s'écroule. 

 

Ils aimeraient faire autre chose. 

Ils s'échappent dans leurs pensées, leurs rêveries ou au cinéma... juste pour penser à autre chose. 

Ils n'aiment pas faire des maths pour être évalués. 

Ils n'aiment pas étudier la philo "pour être meilleurs que les autres" (ils s'en foutent). 

Ils ne comprennent pas en quoi se gaver de maths peut faire d'eux un meilleur ingénieur ou un meilleur manager ou entrepreneur... (et ça ne leur servira d'ailleurs à aucun moment dans le cursus qui les attends, même en ingénierie. On ne fait une école d'ingénieur ou une école de commerce pour devenir chercheur en maths...)

 

Vous voyez le début du problème ? 

Nous pouvons poursuivre cette conversation pour voir ensemble les solutions possibles : 

  • pour d'autres orientations que les classes prépas s'il est encore temps, 
  • pour réussir quand même les classes prépas quand on est HPI ou hypersensible
  • pour quelques clés de compréhension pour mieux gérer tout ça...

A bientôt et bon courage

 

Gabriel

 

06 33 85 53 27

mardi 12 novembre 2024

Pourquoi vous faites encore les classes prépas ?

 Bonjour, 


C'est la question que je me posais il y a quelques jours. 


On ne vous a pas dit que c'était pénible ?


Moi, j'ai cru pendant longtemps que ça avait été particulièrement pénible pour moi parce que je suis peut-être plus sensible ou plus émotif que la moyenne ? ou moins intelligent ? 


La réponse est tombée avec les tests WAIS passés en septembre : 152 de QI. 


Alors je peux désormais me rendre à l'évidence : les classes prépas ne sont pas là pour "classer" les élèves selon leur intelligence, leur talent ou leurs qualités. 


Peut-être sont-elles là pour mesurer l'endurance, la ténacité, la capacité à travailler le plus possible, le plus longtemps possible ?


Même pas. 


On finit par se demander si elles ne sont pas là pour s'assurer que vous continuiez à travailler même quand ça n'a plus de sens pour vous. 


L'objectif des classes prépas serait alors de mettre en valeur puis de sélectionner les élèves les plus soumis ?


Ce ne serait pas tout à fait absurde après 15 ans de scolarité où l'on doit faire ce que l'on attend de nous ?

Ce ne serait pas non plus tout à fait absurde au regard des humiliations ou des mauvais traitements qui continuent d'être pratiqués : pas contre ceux qui réussissent, bien sûr, mais ceux-là sont les observateurs passifs de ces maltraitances pratiquées sous leurs yeux et qui ne leur paraissent même plus anormales...


Il m'a fallu 15 ans et le mouvement #MeToo ou des lectures sur la maltraitance des enfants dans les écrits d'Alice Miller, pour comprendre que ce qui se passe en classes prépas n'est pas normal et la plupart du temps pas acceptable. 


Le bizutage, avec ses dérives, pendant des années, c'était normal. 

Les humiliations en classes prépas, ça reste pratiqué dans encore beaucoup d'établissements, des plus prestigieux aux plus médiocres. 


Alors, je vous pose la question : 

Pourquoi faites-vous encore les classes prépas ?

 

D'ailleurs, il serait pertinent de creuser cette question : peut-être qu'en fait, les effectifs des classes prépas sont en baisse ?

 

Une réponse : 

 


 

Si ça a pu baisser 2 années de suite, on reste autour de 80 000 élèves qui font le choix des classes prépas chaque année.

Parmi ceux-là, quelle proportion ne le vit pas bien ? Quelle proportion le vit très mal ?


Un certain nombre. 


Ceux qui ne sont pas préparés. Ceux qui ne savent pas ce qui va leur tomber dessus. Ceux qui sont curieux, multi-facettes, passionnés par plein de sujets, souvent talentueux... et à qui on va demander de ne plus faire "que travailler" pendant des heures et des heures. 


Les élèves dits "à haut potentiel" ne s'y retrouvent même pas spécialement. 

Un élève hyper intuitif en maths devra justifier le raisonnement qui lui a permis d'arriver à une réponse qui lui parait simplement "évidente". Il n'y parviendra pas forcément. 

S'il retient extrêmement bien ce qui l'intéresse, l'élève surdoué "n'arrive pas à se forcer" : ça ne l'intéresse pas, il ne retient pas. 

Sensible au bruit, aux notes, aux critiques, aux remarques : ce qui était un atout jusque là devient un point faible. Il travaillait pour faire plaisir à ses parents, à ses profs, pour le plaisir de la bonne note. Tout à coup, il a "à peine 11" et il est censé s'en contenter. 

C'est encore plus caricatural aujourd'hui puisqu'ils ont désormais 19 ou 20 au bac. Là où 16 était pendant des années la mention "très bien". 

L'année suivante, celui qui se retrouve en difficulté à 5/20 mais celui qui réussit a 11,60 et a du mal à croire que "c'est bien". 

Alors oui, c'est censé vous permettre de faire ensuite Supaéro ou Navale... mais qui a encore envie de rejoindre Navale ou Supaéro ? 

Construire des avions en 2024 avec la sensibilité écologique qui est la vôtre ?

A moins que vous ne vouliez encore travailler en salle des marchés pour faire "le plus d'argent possible" comme si on était encore en 1980 ?

C'est effectivement ce que j'ai encore entendu l'année dernière. 


Ça me laisse un peu sceptique. 


Bon courage !

Gabriel