Bonjour,
C'est la question que je me posais il y a quelques jours.
On ne vous a pas dit que c'était pénible ?
Moi, j'ai cru pendant longtemps que ça avait été particulièrement pénible pour moi parce que je suis peut-être plus sensible ou plus émotif que la moyenne ? ou moins intelligent ?
La réponse est tombée avec les tests WAIS passés en septembre : 152 de QI.
Alors je peux désormais me rendre à l'évidence : les classes prépas ne sont pas là pour "classer" les élèves selon leur intelligence, leur talent ou leurs qualités.
Peut-être sont-elles là pour mesurer l'endurance, la ténacité, la capacité à travailler le plus possible, le plus longtemps possible ?
Même pas.
On finit par se demander si elles ne sont pas là pour s'assurer que vous continuiez à travailler même quand ça n'a plus de sens pour vous.
L'objectif des classes prépas serait alors de mettre en valeur puis de sélectionner les élèves les plus soumis ?
Ce ne serait pas tout à fait absurde après 15 ans de scolarité où l'on doit faire ce que l'on attend de nous ?
Ce ne serait pas non plus tout à fait absurde au regard des humiliations ou des mauvais traitements qui continuent d'être pratiqués : pas contre ceux qui réussissent, bien sûr, mais ceux-là sont les observateurs passifs de ces maltraitances pratiquées sous leurs yeux et qui ne leur paraissent même plus anormales...
Il m'a fallu 15 ans et le mouvement #MeToo ou des lectures sur la maltraitance des enfants dans les écrits d'Alice Miller, pour comprendre que ce qui se passe en classes prépas n'est pas normal et la plupart du temps pas acceptable.
Le bizutage, avec ses dérives, pendant des années, c'était normal.
Les humiliations en classes prépas, ça reste pratiqué dans encore beaucoup d'établissements, des plus prestigieux aux plus médiocres.
Alors, je vous pose la question :
Pourquoi faites-vous encore les classes prépas ?
D'ailleurs, il serait pertinent de creuser cette question : peut-être qu'en fait, les effectifs des classes prépas sont en baisse ?
Une réponse :
Si ça a pu baisser 2 années de suite, on reste autour de 80 000 élèves qui font le choix des classes prépas chaque année.
Parmi ceux-là, quelle proportion ne le vit pas bien ? Quelle proportion le vit très mal ?
Un certain nombre.
Ceux qui ne sont pas préparés. Ceux qui ne savent pas ce qui va leur tomber dessus. Ceux qui sont curieux, multi-facettes, passionnés par plein de sujets, souvent talentueux... et à qui on va demander de ne plus faire "que travailler" pendant des heures et des heures.
Les élèves dits "à haut potentiel" ne s'y retrouvent même pas spécialement.
Un élève hyper intuitif en maths devra justifier le raisonnement qui lui a permis d'arriver à une réponse qui lui parait simplement "évidente". Il n'y parviendra pas forcément.
S'il retient extrêmement bien ce qui l'intéresse, l'élève surdoué "n'arrive pas à se forcer" : ça ne l'intéresse pas, il ne retient pas.
Sensible au bruit, aux notes, aux critiques, aux remarques : ce qui était un atout jusque là devient un point faible. Il travaillait pour faire plaisir à ses parents, à ses profs, pour le plaisir de la bonne note. Tout à coup, il a "à peine 11" et il est censé s'en contenter.
C'est encore plus caricatural aujourd'hui puisqu'ils ont désormais 19 ou 20 au bac. Là où 16 était pendant des années la mention "très bien".
L'année suivante, celui qui se retrouve en difficulté à 5/20 mais celui qui réussit a 11,60 et a du mal à croire que "c'est bien".
Alors oui, c'est censé vous permettre de faire ensuite Supaéro ou Navale... mais qui a encore envie de rejoindre Navale ou Supaéro ?
Construire des avions en 2024 avec la sensibilité écologique qui est la vôtre ?
A moins que vous ne vouliez encore travailler en salle des marchés pour faire "le plus d'argent possible" comme si on était encore en 1980 ?
C'est effectivement ce que j'ai encore entendu l'année dernière.
Ça me laisse un peu sceptique.
Bon courage !
Gabriel
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