Bonjour,
Ce matin, j'ai choisi de vous parler de ce que j'ai aimé en prépas.
1. Les amis
En réfléchissant à ce que j'ai aimé en prépas, la première chose qui m'est venue à l'esprit, ce sont les noms des amis. Ceux qui ont été mes binômes pour travailler. Ceux que je retrouvais pour la récréation ou pour le déjeuner et avec qui j'ai pu refaire le monde. Ceux que je retrouvais pour le dîner pendant l'année d'internat à Lakanal.
Ceux avec qui je prenais le RER à la dernière minute pour arriver juste à temps pour le film à la séance de ciné à Montparnasse.
Ceux chez qui je suis allé réviser en Tunisie pour les vacances de février.
Ceux aussi, que je n'ai jamais revus mais avec qui j'ai joué au foot ou au volley toutes les semaines pour me sentir mieux et tenir le coup.
Ceux à qui je suis allé rendre visite jusqu'à Orsay ou Zurich quand ils ont intégré Supélec puis l'école polytechnique de Zurich.
Ceux que j'ai retrouvés plus tard, au hasard des poursuites d'études, des voyages à l'étranger ou simplement des lieux de vie.
...
2. Les profs
La deuxième chose à laquelle j'ai pensé, en reprenant ma réflexion, ce sont les profs.
Le prof de maths de sup, inoubliable.
"Votre salut passe par la connaissance du cours... et la recherche des exercices."
"Les maths, c'est beau"
"Les irréductibles unitaires"
et "2713"
Le prof de français aussi. Que j'avais eu en "Lettres" les mercredi après-midi l'année précédente en terminale.
L'équipe des profs de Lakanal, aussi bien en physique et en SI par leur préparation rythmée et complètement maîtrisée, des concours écrits et des oraux, que le prof de maths qui me semblait enseigner les maths comme un artiste.
Un artiste qui remplissait le tableau d'une écriture fine et ciselée et qui semblait enseigner une autre matière que tout ce que l'on avait fait jusque là. Au lieu de corriger à toute vitesse une feuille de TD comme une autre, il semblait nous emmener pour un voyage, à traiter ensemble un sujet ou un problème pendant 2 heures. J'avoue que j'ai apprécié comme 5/2, tout en me demandant comment les 3/2 faisaient ?
La prof de français aussi, qui bénissait notre découverte de notre ignorance, enfin, dans un monde où les enfants et les jeunes (et les autres aussi) croient "tout savoir".
3. Progresser
Une chose est sûre, en prépa, on peut toujours progresser. J'ai démarré la sup comme un sportif de haut niveau préparerait une compétition. Je me suis mis au travail immédiatement. J'ai appris chaque cours, au jour le jour, aussi bien que je pouvais. J'ai cherché les exercices. J'ai trouvés les réponses et j'ai continué. C'était grisant d'apprendre autant, de travailler autant et de se sentir dans la course.
Ensuite, j'ai eu du mal à comprendre ce qui m'arrivait. En fait, j'ai compris plus tard que j'avais fait un très bon démarrage. Mon prof de maths m'a dit plus tard que mon dossier ne laissait pas supposer que j'allais pouvoir être 16e comme je l'ai été au premier devoir.
Moi, je n'avais pas compris que 16e c'était bien. Alors je célèbre cette victoire rétrospectivement, quand j'y pense. On ne peut pas toujours vivre les choses du premier coup, mais on peut toujours se féliciter pour ce qu'on a accomplit, une fois qu'on se rend compte de l'exploit.
4. Se dépasser
Tant que l'on va bien, les classes prépas, c'est quand même le lieu idéal pour se dépasser. Maintenant que j'enseigne à des élèves de 4e qui jugent inhumain d'apprendre 10 lignes de cours par semaine, je me rends compte à quel point on peut aller loin quand on a le goût de l'effort et le plaisir du travail bien fait.
Notre cerveau est beaucoup plus fort que ce que l'on veut bien nous laisser penser. Il suffit de s'atteler sérieusement à l'apprentissage d'une langue, d'une matière, d'un sujet qu'on aura choisi, pour s'en rendre compte.
En prépa, choisissez bien les matières qui peuvent vous intéresser jusqu'à l'overdose et allez-y : vous n'apprendrez jamais ailleurs, autant que dans un contexte où tout est fait pour que vous puissiez vous y consacrer pleinement : parents, profs, internat ou pas, soirs et week-ends : tout votre temps est dédié à cette nouvelle passion qu'est la prépa.
N'imaginez pas ensuite, que vous pourrez comme ça, passer 70 heures minimum sur un sujet. Vous aurez un logement à tenir en ordre, des courses et des repas à faire, puis des enfants à élever...
A moins de devenir chercheur ?
(A suivre...)