Bonjour,
Après les écrits des concours, j'ai trouvé que le plus difficile c'est de préparer les oraux entre fin mai et juillet.
En 3/2, j'étais tellement démotivé que j'ai fait toutes sortes d'activités en dehors de la préparation des oraux. En particulier, j'ai trouvé judicieux de préparer le permis moto.
En 5/2, j'étais en bien meilleure forme et motivé. Je me suis heurté à un autre type de difficulté : être admissible à une école de bon niveau pour laquelle on ne s'est pas préparé.
J'étais admissible à Normale Sup Cachan et à aucun moment dans l'année je n'avais envisagé que ce soit possible. Je n'avais donc pas préparé les épreuves orales spécifiques de ce concours. Au contraire, quand le prof de SI disait "Vous verrez aux oraux de Normale Sup..." je trouvais qu'il se moquait de nous.
L'Enfer en 3/2
Pour revenir à ma première année de spé, cette période a ressemblé étrangement à l'Enfer. Je devais préparer le TIPE et me motiver pour des épreuves orales dans des matières que je ne supportais plus.
Pour ce qui est du passage des oraux, je vous laisse mesurer l'ampleur des dégâts...
Oraux de l’École Navale
Lorsque je les ai passés, les oraux de l'école Navale ont eu lieu dans le Lycée Louis le Grand à Paris. J'étais logé près du métro Ranelagh et j'ai pensé que ce serait plus rapide de descendre la rue jusqu'au RER en roller.
J'ai gagné quelques minutes mais j'ai surtout fait un magnifique vol plané en bas de la descente du RER Maison de la Radio. Ça m'a valu de passer la journée un genou en sang sous mon jean tout en essayant de résoudre les oraux de maths, puis physique et anglais.
Lors de l'entretien avec l'Amiral, je lui ai demandé s'il n'était pas trop difficile de fonder une famille et d'être en mer plusieurs mois par an. Tout à fait pertinent pour montrer ma motivation pour la "Royale" !
Les épreuves sportives de l'Ecole Navale
Les épreuves sportives ont eu lieu au Stade Porte de la Plaine dans le 15e arrondissement de Paris. J'y pense encore souvent quand je passe devant. Je m'étais entraîné en particulier à la natation depuis que j'avais eu connaissance de mon admissibilité.
Quand j'ai plongé, j'ai perdu mes lunettes de piscine. Le temps de les remettre, je me suis dit "Mais que fait l'autre nageur, je ne le vois pas ?" et je me suis retourné pour voir : il nageait tranquillement la brasse... Je me suis dépêché de finir mes deux longueurs et j'ai eu 11 quand mon temps habituel m'aurait permis d'avoir 17 ou 18... Le lancer de poids, c'est une autre histoire...
Les oraux des ENSI
A Savigny sur Orge, parmi les derniers à passer, vers le 20 juillet, sous une chaleur intolérable... l'horreur du début à la fin, en particulier avec des examinateurs cassants et désagréables comme on en fait plus (enfin, j'aimerais le croire...)
Le TIPE
Convoqué à 6h45 le 14 juillet... 3,75/20 le bagne...
L'oral de l'ENSGSI
L'oral de l'ISEP
Les seuls oraux qui se sont bien passés pour moi sont les oraux de type "Entretien de personnalité" ou "Entretien de motivation". Dans ces cas-là, j'ai obtenu jusqu'à 19/20 et les écoles qui choisissaient de classer les élèves selon ce dernier critère me mettaient en avant. J'étais classé 4e pour l'ENSGSI !
Limiter la casse en 5/2
Les oraux, c'est pas mon truc. Sauf en anglais, en allemand et les entretiens de personnalité. L'objectif était donc de faire de mon mieux...
Les oraux de Normale Sup Cachan
Je suis complètement passé à côté des épreuves de TP : je n'y comprenais pas grand chose.
Les oraux du concours Mines-Ponts
En maths et en physique, j'ai "limité la casse" en obtenant des notes entre 5 et 10... J'ai réussi à me faire arnaquer dans la rue. C'est un grand classique de l'arnaque du type : "je suis italien, j'ai des manteaux de marque de luxe, j'ai besoin d'argent pour rentrer chez moi, je vous accompagne au distributeur d'argent"... et on se retrouve à donner quelques centaines d'euros en croyant faire une affaire...
Si je le mentionne dans ces lignes, c'est pour vous dire d'être particulièrement vigilant. Je n'aurais pas été entre deux épreuves d'oraux et en situation de stress intense, je ne me serais pas laissé "embobiné" par ce baratineur...
L'oral spécifique de l'INT, devenu Telecom Sud Paris
L'entretien de personnalité, comme l'année précédente, a largement joué en ma faveur et j'aurais pu choisir cette école.
Bilan
Sur le concours Mines-Ponts, la chance que j'ai eu, c'est qu'on dit que la plupart des élèves admissibles sont ensuite admis. Je me rends compte en écrivant ces lignes que ce n'est pas "réglo" pour les élèves qui sont éliminés, chaque année, entre les écrits et les oraux.
En fait, mon niveau en anglais me permettait d'assurer toujours une très bonne note à l'oral.
Cette année-là, j'ai également eu 15,75 au TIPE sur l'optique adaptative.
Entre l'INT, l'ENST Bretagne et les Mines de St Etienne, j'ai choisi Telecom Bretagne.
C'est ainsi que tout le monde appelait l'école et heureusement, c'est devenu son nom officiel.
Quand j'ai choisi, je l'ai fait pour :
- l'ouverture à l'international et les nombreux échanges possibles à l'étranger
- la plaquette Alpha qui mentionnait la voile et la planche à voile... et j'ai découvert le surf sur place
- le voyage d'intégration d'une semaine à Madrid
- les télécoms, c'est ce qui se rapprochait le plus de l'aéronautique que je visais... et j'ai pu faire une 3e année à Londres en technologie spatiale
Et vous, sur quels critères allez-vous choisir et classer les écoles ?
La différence entre les écrits et les oraux
Pour moi, une des leçons essentielles de mon année de 5/2, c'est que je pouvais faire de mon mieux à l'écrit et réussir même si je n'avais plus envie de travailler toutes ces matières. Pour les oraux, c'était différent.
En ce qui concerne les écrits, je n'ai cependant pas été capable d'être admissible aux écoles du concours Centrale-Supélec parce que le format des épreuves "tout à toute vitesse" ne me convenait pas.
Aux oraux, malgré toute ma bonne volonté et la quantité de travail fourni tout au long de l'année de 5/2, je ne pouvais pas cacher mon manque d'intérêt pour les maths et la physique :
- à tout moment, j'avais l'impression de ne pas retenir ce que j'apprenais et au contraire d'oublier trop vite
- sur le long terme, j'avais l'impression d'avoir déjà tout oublié quand il fallait résoudre les exercices des oraux en juillet
Maintenant que j'accompagne régulièrement des élèves dans ces situations, je peux aussi penser que c'est mon niveau de stress pour ces épreuves qui m'empêchait de mobiliser toutes mes compétences et ma mémoire pour réussir.
Si c'était à refaire, je choisirais les matières qui me semblent faciles et qui n'avaient donc à l'époque "pas de valeur". C'est une bonne manière de s'appuyer sur ses points forts et de pouvoir aller beaucoup plus loin en termes de réussite.
Deux exemples de terminale :
- j'avais 18/20 en SVT sans avoir d'autre effort à fournir que d'apprendre mon cours par cœur, ce que je faisais sans difficulté.
- j'avais 15/20 en Histoire-Géo en écoutant très bien en cours mais sans le relire ou l'apprendre pour les DS, le bac blanc ou le bac.
Sur ces bases, j'aurais probablement bien mieux réussi médecine ou Sciences-Po, en fournissant moins d'efforts et étant intéressé par les sujets.
Au contraire, les maths et la physique m'ont passionné jusqu'en 1ere, où tout a commencé à se compliquer pour moi. Je n'avais plus de plaisir. Je travaillais pour maintenir mon niveau.
J'ai fait Maths sup, Maths spé parce que c'était difficile et prestigieux. La logique "c'est difficile donc c'est bien" n'a plus de sens pour moi aujourd'hui. C'était pourtant ce qui a construit mon choix d'orientation.
Je vous l'accorde, il faut bien faire des efforts, quand c'est nécessaire, pour réussir la voie qu'on a choisie. C'est au moment du choix qu'il faut être vigilant.
Vous viendrait-il à l'idée de proposer à un excellent joueur de tennis, et moyen au basket, de tenter la carrière professionnelle en basket ?
Maintenant, je fais ce pour quoi je suis excellent et ce qui apporte le plus de valeur ajoutée à mes clients.
A bientôt
Gabriel Brabant
06 33 85 53 27