Bonjour,
Ce qui revient comme sujet cette semaine, c'est la possibilité et l'envie de se débrouiller tout seul.
Ça me semble tout à fait normal et souhaitable, de se débrouiller tout seul en prépa. Pour moi, c'est tout à l'honneur des élèves des classes prépas de vouloir se débrouiller tout seul.
Au lancement de ce blog, j'avais fait un sondage : "Que faites-vous quand vous êtes en difficulté en prépa ?" A 80% vous aviez répondu "Je me débrouille tout seul".
Je ressens même qu'il y a une certaine fierté à réussir tout seul. Ça peut donc être une épreuve de devoir demander de l'aide. Dans la préparation de concours exigeants et difficiles, ça pourrait être perçu comme une forme de faiblesse.
Du coup, de nombreux élèves passent plus de temps à se demander ce qu'ils font là, s'ils sont faits pour la prépa ou si la prépa est faite pour eux... que de chercher la solution qui leur permettra de surmonter les difficultés qu'ils rencontrent.
Ce qui me vient, c'est le parallèle avec l'entrepreneur. Le "self made man". Celui qui s'est fait tout seul. En fait, au moment du développement du Coaching, ce sont les entrepreneurs, ces héros du "je me débrouille tout seul" qui ont soutenu le développement de cette approche du coaching.
En effet, en tant que Coach, je ne fais rien à votre place.
Même dans la recherche de solutions, ce sont vos solutions qui m'intéressent.
Celles auxquelles vous pensez, celles que vous voudriez mettre en place, mais dont vous n'êtes pas sûr qu'elles marchent...
Parfois, je prends ma casquette de "conseil" et je vous dis ce qui a marché pour moi, ce qui a marché pour d'autres. Ça peut vous aider à y voir plus clair.
Au bout du compte, il n'y aura quand même que vous qui pourrez mettre en place les solutions, les stratégies que vous aurez choisies.
Les entrepreneurs, ce sont eux qui prennent les décisions. Mais ils apprécient le soutien d'un coach pour réfléchir, pour prendre du recul, pour échanger avec quelqu'un sur les bonnes pratiques, sur ce qu'ils n'arrivent pas à se dire à eux-mêmes, mais que le coach entend et peut leur reformuler.
Ce que j'aurais aimé quand j'ai fait maths sup, c'est avoir un interlocuteur fiable pour réfléchir vraiment à ce qui aurait été une bonne solution, une bonne stratégie, le plan des actions à mettre en place pour y arriver.
J'aurais aimé quelqu'un qui me dise comment gérer l'organisation de mon travail pendant tout un week-end. En commençant par mettre en évidence que comme de toutes façons, je ne vais pas travailler tout le temps, ce serait plus intéressant de plannifier des pauses et/ou des activités que de "subir" une envie de travailler "tout le temps" pour finalement culpabiliser de toutes les périodes non travaillées plutôt que de me féliciter de toutes celles où j'avais travaillé.
J'aurais aussi aimé pouvoir échanger avec quelqu'un sur les vrais enjeux :
- est-ce qu'il s'agit d'entrer dans une école ?
- de choisir un métier ou un secteur d'activité ?
- est-ce qu'il s'agit de renoncer à ses envies pour la sécurité d'un emploi garanti ?
- est-ce que l'on peut concilier ses talents avec des études exigeantes et prestigieuses, mais peut-être un peu moins "voie royale" vers on ne sait pas vraiment quoi...
- enfin, j'aurais aimé qu'on me dise que "tout le monde" ne peut pas travailler les maths par tranche de 4 heures. Pour certains, trois tranches de 45 min avec des pauses sont beaucoup plus efficaces...
Alors oui, on peut se débrouiller tout seul. Parfois, même ça va plus vite.
Mais certains disent "Tout seul on va plus vite, mais à plusieurs, on va plus loin".
Si ce n'est pas vers un coach que vous vous tournez, vous pouvez trouver du soutien auprès d'un camarade de classe qui sera content de faire des sessions de travail avec vous, avec un enseignant que vous appréciez qui pourra vous donner quelques conseils ou quelques pistes, vers un parent ou un/une ami/amie qui sera l'oreille attentive dont vous avez besoin si vous lui précisez "je n'ai pas besoin de conseils ou de solutions, j'ai juste besoin que tu m'écoutes, tu penses que ce serait possible ?"
Bon courage à vous tous, que vous débrouillez tout seul ou que vous ayez trouvé du soutien, de l'aide, des conseils, des astuces...
Gabriel
PS : demander de l'aide n'est pas tricher.