jeudi 23 juin 2016

Eté et préparation de la rentrée



Bonjour, 

Lors de mon dernier échange téléphonique avec un étudiant de maths sup, nous avons parlé de la préparation de la rentrée. 

Je trouve qu'il est particulièrement difficile pour les futurs prépas de savoir quoi faire pendant l'été. 

Deux points de vue peuvent se défendre : 

La prépa n'a rien à voir avec le lycée et ça va tellement vite que ce n'est pas la peine de vouloir faire "tout seul" un début de programme sur lequel on va passer beaucoup d'heures, sans grand succès.

Ou

Tout ce qui est acquis, c'est du temps gagné pour les années de prépas et en particulier pour faire "un bon départ". 

Pendant longtemps, j'étais plutôt sur la première posture. Il ne me semble pas essentiel de passer l'été à vouloir travailler sans être vraiment efficace. Ensuite, la prépa c'est fait pour montrer ses capacités donc il faudra faire de son mieux. 

En fait, je ne dirais plus ça aujourd'hui. A la fois, je reste persuadé qu'il faut arriver à la rentrée en pleine forme et surtout pas épuisé par un été à tourner en rond chez soi à essayer de travailler sans y arriver vraiment... et en même temps, je mesure que des élèves arrivent mieux préparés que d'autres pour leur entrée en prépa. 

Dans les grands lycées parisiens, il est connu qu'une partie du programme de sup est traité en terminale. 

Au lycée Lakanal (Sceaux) où je suis entré en maths spé pour faire 5/2, j'ai pu mesurer la différence avec le lycée Pothier à Orléans. En effet, à Orléans, nous étions chacun dans notre galère sans le moindre "coaching" à l'époque, même si le mot n'existait pas. 

Au contraire au Lycée Lakanal, les élèves des années précédentes reviennent à la rentrée pour vendre leurs livres. Ça permet deux choses : 
- une transmission des livres et de l'intérêt d'en avoir. 
- un échange de conseils divers et variés sur les classes prépas, les concours, les écoles intégrées. 

On peut imaginer qu'un échange du même ordre avait lieu à Orléans aussi, au sein de l'internat. Mais pour les élèves restés chez leurs parents, c'est chacun se débrouille. Tant que tout va bien, ça va. Quand ça commence à être difficile, on se retrouve seul avec ses difficultés. 

Depuis maintenant 8 ans que j'interviens auprès des élèves de prépas, je mesure aussi le nombre d'élèves qui font appel à des cours particuliers. J'avoue qu'en maths sup à Orléans en 1997, ça ne me serait jamais venu à l'esprit. 

Entre-temps, les offres de cours particuliers, de coaching de maths, de stages pendant les vacances, et même de coaching "professionnel" comme ce blog se sont très largement développées...

Pour cet été, vous pourrez faire votre programme au cas par cas. Avant ma rentrée en sup, j'étais parti un mois aux Etats-Unis, ça a fait beaucoup de bien à mon anglais, et j'ai repeins ma chambre... sans commentaire. 

Ce que je pense important en ce qui concerne une entrée en maths sup : 
- prévoir de lire les livres au programme de français. C'est difficile de trouver le temps pendant l'année. Ceux qui n'aiment pas ça repoussent aux vacances de Toussaint, puis de Noël et ne les lisent parfois jamais...
- prévoir de faire des maths et/ou de la physique si vous aimez ça. Pourquoi pas sur un programme un peu intense d'une, deux ou trois semaines, pour ensuite avoir du temps pour partir en vacances à la mer, à la montagne, à l'étranger, en famille, avec des amis...

Dans tous les cas, il faut arriver à la rentrée en pleine forme.

Ensuite, il faut être très vigilant sur le rythme de vos journées et de vos nuits : être en forme, attentif et motivé va avoir un bien meilleur impact que de travailler tard la nuit. Surtout à long terme. Ce qui est la seule chose qui devrait vous intéresser : vous préparez des concours. 

Pensez à organiser votre rentrée en gardant au moins une des activités que vous aimiez, que ce soit peinture, natation, aikido, guitare ou équitation. Les élèves les plus déprimés en novembre sont ceux qui ont tout arrêté pour ne faire "que travailler" et qui s'épuisent. 

Si vous pensez votre prépa comme un athlète de haut niveau, vous n'essaierez pas de vous présenter aux J.O. épuisé par un manque de sommeil chronique. Pour le cerveau c'est pareil, ça marche mieux quand c'est bien alimenté et bien reposé. 

Si vous souhaitez réfléchir à ce qui serait votre programme idéal pour l'été, nous pouvons y réfléchir ensemble. En 20 à 30 minutes au téléphone, vous construisez votre réflexion et votre programme sur mesure en fonction de vos objectifs et de "qui vous êtes". Moi, je ne suis là que pour vous écouter et vérifier la cohérence de ce que vous êtes en train de planifier.

Pour cet été, je propose ces formules simples : 

- planifier mon été en une séance de 20 à 30 minutes au téléphone / 60 euros
- je préfère échanger par mail ( 5 à 6 échanges de mails sur 10 à 15 jours) / 30 euros
- je voudrais un accompagnement plus complet : une session dans l'été et deux sessions à la rentrée et 15j après la rentrée, soit trois rendez-vous de coaching par téléphone : 180 euros

Sinon, j'espère que ces quelques conseils vous permettront de planifier votre été au mieux. 

Si vous voulez me soutenir dans la rédaction de ce blog d'aide aux élèves des classes prépas, vous pouvez désormais contribuer sur Tipeee : https://www.tipeee.com/coaching-classes-prepas


Gabriel

Pour me joindre : 
06 33 85 53 27
gabrielbrabant (arobase) yahoo.fr

jeudi 9 juin 2016

Classes prépas, attention danger !

Bonjour,

Déjà le mois de juin. La fin de l'année ou presque pour les 1ères années, les résultats des écrits et la préparation des oraux pour les 2e et 3e année.

J'ai reçu un mail ce matin abordant la question de la 5/2 quand on est déçu des résultats des écrits : je vous invite à passer quand même les oraux du mieux que vous pouvez, ne serait-ce que pour vous entraîner pour ceux de l'année prochaine.

En ce qui concerne une intégration dès cette année sur les concours CCP ou Petites Mines, voici les réflexions que je me suis faites en réponse au mail :

Aujourd'hui, nous sommes 16 ans après ma 5/2 et je me rends compte que je ne serais pas du tout prêt à refaire une 5/2. Pas parce que mes tantes avaient peur que je "pète les plombs" et que je n'aie rien, mais parce que :

- un copain a fait l'ENSIMAG sur le concours CCP et était très content de l'école, a choisi de faire une année supplémentaire à Dauphine à la fin de ses études, fait une très belle carrière dans les télécoms (Bouygues en stage, Siemens en SSII, Alcatel comme premier boulot pendant 8 ans, Total dans le service Télécom à l'international aujourd'hui)

- j'ai intégré Télécom Bretagne en 5/2, j'étais même admissible à Normale Sup donc c'était un joli succès d'estime. Pour ce que j'en ai fait après mes études : passer 5 ans à essayer de quitter le monde des ingénieurs pour travailler plutôt avec les gens, je ne suis pas sûr qu'une autre école n'aurait pas été aussi efficace. Bon, il y a le prestige du concours Mines-Ponts, que je continue d'apprécier, même si certains parents de copains disaient des trucs du genre "Télécom Bretagne c'est vraiment la lose..."

- j'ai pu constater que les 5/2 globalement, sont épuisés quand ils arrivent en école. En tout cas, entre un 3/2 qui entre à Télécom Bretagne et un 5/2 qui entre à Télécom Bretagne, il y en a au qui a passé les classes prépas "plutôt bien" et l'autre qui est "à bout de souffle". Vous pouvez  le mesurer puisqu'on peut avoir été un bon élève en MP* dans un bon lycée parisien sans pour autant réussir à entrer sur Mines-Ponts en 3/2.

Ces dernières semaines, j'ai aussi rencontré un étudiant qui a fait un burn-out en MP* à Versailles. Je voudrai renouveler mes recommandations de vigilance pour les proches et les parents d'étudiants qui souffrent en prépas.

Souffrir en prépas, ça peut sembler "normal" mais ça dépend du degré de souffrance, de la durée et de la récurrence des moments de stress ou de découragement. Je vous invite à rester vigilant aux symptômes de stress pour réagir avant la dépression ou le burn-out. Ces mots sont bien évidemment tabous. Ca n'arrive évidemment à personne, mais quand c'est votre fils ou votre fille et qu'on vous informe avec deux mois de retard parce qu'il est à l'internat ou seul dans une chambre en ville, il faut de nombreuses semaines pour remonter la pente.

Ce blog existe pour dire que la souffrance est bien réelle en prépa. La souffrance existe parce qu'il y a la quantité de travail et des notes qui ne sont pas bonnes, par construction : tous les premiers de la classe de l'année dernière sont évalués sur un barème principalement de 4/20 à 10/20 alors qu'ils étaient habitués à des notes de 15 à 20/20.

"Bien" c'était 14 et ça ne leur semblait pas assez. Aujourd'hui, "8", c'est la moyenne de classe de ceux qui ont eu mention bien ou très bien au bac l'année dernière ou l'année d'avant. Ensuite, quand on "prend le mur" en sup, en hypokhagne ou l'année suivante en "étoile", c'est 3,5/20 de manière récurrente et aucun moment pour souffler.

Il faut bien penser que dans certaines classes, un élève qui arrête ou qui s'effondre, ça fait de la place pour les autres. Dans une certaine prépa militaire, j'ai accompagné un élève à qui ses profs ont dit pendant six mois que ce serait mieux d'arrêter...

Dans les média, on rentre à chaque fois sur de grandes débats de principe sur les classes prépas. Quand c'est votre fille ou votre fils qui décroche, il ne s'agit plus de grands principes sur la valeur de l'effort, la méritocratie ou la constitution des élites, c'est beaucoup plus simplement un(e) jeune d'une vingtaine d'année qui souffre et qui perd confiance en soi et en ses capacités.

En termes d'accompagnement, j'avoue que je suis en grande difficulté quand on en est au stade de la dépression ou du burn-out et des médicaments, anxiolytiques ou anti-dépresseurs. D'abord, je pense que ces substances attaquent très fort la capacité de concentration et la mémoire, ou simplement l'attention. Je serais beaucoup plus à l'aise si vous me proposez de faire le point quand les premiers signaux d'alerte se manifestent.

Ainsi, on peut choisir de remettre les choses dans le bon ordre, garder une hygiène de vie indispensable à la réussite (le sommeil en particulier), un équilibre bien plus satisfaisant que des efforts démesurés et vains. La plupart du temps, je travaille sur les méthodes de travail efficace pour l'étudiant (et pour personne d'autre), l'organisation de son travail et de ses loisirs : on réinjecte souvent une activité sportive ou artistique dans l'agenda de la semaine, sa confiance en lui et en ses capacités à réussir. La motivation revient toute seule.

En classes prépas, l'enjeu n'est pas d'avoir une classe étoile à tout prix, mais bien d'aller au bout des écrits et des oraux pour obtenir une école qui vous mène à une formation et à un métier. Et même, à des métiers.

News :
Très bientôt, vous pourrez soutenir Coaching Classes Prépas par un don sur Tipeee.com. J'ai créé la page aujourd'hui et elle est en attente de validation. Ainsi, sans avoir à faire appel à un coaching payant, vous me permettez de continuer mon action de sensibilisation et la rédaction des articles de ce blog que je souhaite gratuit et sans pub.

Je vous souhaite un beau mois de juin et un bel été. Peut-être en attente d'ateliers ou de conseils pour préparer la rentrée au mieux !

Gabriel Brabant
Coach en prépa depuis 2008

06 33 85 53 27