dimanche 12 décembre 2021

Travailler pendant les vacances de Noël en classes prépas

Pour tout le monde, c'est la "trêve des confiseurs" mais pour les élèves de prépa, il faut quand même travailler pendant les vacances de Noël. 

En tout cas, on aimerait bien travailler, on se dit qu'on va le faire ou qu'on devrait le faire. On est sûr que les autres le font, eux...

Comme pour toutes les vacances, il y a le risque de penser qu'on a le temps.

Erreur classique la semaine avant les vacances : "je verrai ça pendant les vacances". Si on n'est déjà plus très motivé pour apprendre un cours ou chercher un exercice le 15 décembre, c'est optimiste de penser qu'on aura la motivation entre les fêtes de Noël et la préparation du réveillon du nouvel an. 

Vous avez pu le constater au fur et à mesure des vacances - aux vacances de la Toussaint pour les élèves de première année - on ne fait jamais tout ce qu'on aurait voulu faire. On se laisse souvent tromper par cette idée d'avoir - enfin - du temps. 

Pendant ces périodes de vacances/révision, la dynamique des cours et la tension liée aux colles, DS, cours, TD, TP... s'arrêtent. La fatigue cumulée se fait ressentir. 

 

Stratégie

La stratégie que je vous propose, c'est de réfléchir en termes de priorités. Si pendant l'année, c'est assez clair et vous faites chaque jour ce qu'il faut à tout prix avoir fait ce jour-là, pour les vacances, je vous invite à y penser vraiment. 

Ainsi, on passe de "je vais reprendre toutes les maths depuis le début de l'année pour me mettre à jour" à : "qu'est-ce que j'ai à faire pour la rentrée ?"

  • Préparer la colle de maths du mardi de la rentrée

  • Préparer la colle de chimie du jeudi

  • Rendre les DM de maths, physique, info

  • Préparer le DS de maths à la fin de la première semaine

  • Préparer la feuille de TD de maths pour le mardi matin

Avec Mathieu (le prénom a été changé) avec qui on a travaillé sur ce sujet ce week-end, nous avons ajouté : 

  • les cours de la dernière semaine en maths, physique, chimie, info

  • les cours de français des dernières semaines

  • des approfondissements sur des notions des années précédentes (il est en 5/2)

Au cours de l'échange, Mathieu s'est aussi rendu compte qu'il avait oublié les TP de physique et chimie à reprendre. 

 

Gestion des priorités

Pour chaque élément de la liste, nous déterminons s'il est très important ***, important** ou moins important*.

  • DM Maths ***

  • DM Physique ***

  • DM info **

  • DM Chimie ***

  • cours de maths** (il le connait plutôt bien)

  • cours de physique ***

  • cours de chimie ***

  • cours de français ***

  • préparation colle de maths ***

  • préparation colle de chimie ***

  • TP physique *

  • TP chimie **

 

Jours de travail

Je propose de déterminer les jours dédiés au travail dans la période de vacances / révisions. Nous pouvons ainsi tenir compte du retour chez soi et des temps de transport, du besoin d'une pause le premier week-end, des événements familiaux.

J'aime suggérer de laisser les 2 ou 3 derniers jours en blanc pour les éléments sur lesquels on aurait pu prendre du retard, des points que l'on veut revoir, se sentir bien d'avoir atteint les objectifs quelques jours avant l'échéance...


Séquences de travail

Quel est le meilleur moment pour travailler ?

Est-ce le matin ? L'après-midi ? Le soir ?

Combien d'heures souhaitez-vous travailler ?

/// Tout le temps, bien sûr ! Mais c'est le risque d'avoir l'impression de ne jamais en faire assez. Ou de ne même pas réussir à s'y mettre... /// 

Quelle est la durée optimale d'une séquence de travail ? 

Est-ce 2h ? 1h30 ? 1h15 ?

Quelle pause vous ressource le mieux ? 

Est-ce que changer de matière vous suffit ?

Faut-il aller marcher 10 minutes ?

Comment éviter de vous mettre sur votre téléphone et d'y être encore 30 min plus tard ?

 

Journée type

Avec les éléments précédents, vous pouvez définir votre journée type : 

  • Travail de 9h à 13h puis de 15h à 17h. Séquences de 2h. Pause le soir

  • Travail de 9h à 12h. Pause l'après-midi. Travail de 19h à minuit. Séquences d'1h30. 

  • Travail de 9h à 19h. Pause d'1h pour le déjeuner. Pauses "ressources" marche à pieds quand j'en ressens le besoin. Séquences de travail d'1h15 à 1h30 selon la matière.

  • ...

 

Liste des tâches

Une fois qu'on a défini que notre séquence de travail idéale est d'1h30, on se rend bien compte qu'on ne va pas pouvoir finir les DM en une séquence de travail. On peut imaginer en prévoir 2 ou 3. 

On obtient ainsi une liste des tâches avec leur priorité/importance : 

  • DM Maths 1e séquence d'1h30 ***

  • DM Maths 2e séquence d'1h30 ***

  • DM Maths 3e séquence d'1h30 **

  • DM Phy 1 ***

  • DM Phy 2 ***

  • DM Phy 3 **

  • etc.

Gestion du temps et du stress

L'outil que je décris ici est proposé par Dan Low de World Education pour mieux gérer son temps et le stress qui va avec. Toute la force de l'outil consiste à répartir les éléments très importants *** sur 30% du temps de travail planifié disponible. 

Ainsi, chaque jour vous savez que vous avez trois fois le temps disponible pour faire ce qui est vraiment nécessaire d'avoir fait. Tout le reste, ** et *, vous avez décidé que c'était moins important. Il est donc possible que ce ne soit pas fait pour la rentrée.

C'est un outil puissant de gestion du stress parce que vous savez que vous pouvez y arriver. 

Vous savez que ce qui est le plus important pour la rentrée sera fait. 

Le dimanche soir, la veille de la rentrée, vous avez fait ce qui était le plus important. Si vous n'avez pas fait "tout ce que vous auriez pu", vous savez que vous avez fait ce que vous avez identifié comme le plus important. 

 

C'est aussi un outil puissant de gestion du stress parce que vous pouvez "vous détendre" avec des choses importantes, certes, mais pas indispensables 70% du temps. Ainsi, vous pouvez mettre de l'anglais ou du français même si c'est "moins important" ou "pas indispensable". 

 

Lors d'une interruption du travail par le passage de membres de la famille ou d'amis - en particulier pendant les vacances de Noël ! - vous savez que vous pouvez faire le *** du jour, même si vous avez pris deux heures de pause qui n'étaient pas prévues. 

 

Enfin, Dan Low précisait que si vous n'aviez pas terminé le travail prévu (en sous estimant le temps que ça prendrait par exemple) il vous est également possible de le finir au-delà du temps de travail prévu dans le planning !

 

Avec cette logique de "30% du temps sur les ***", une journée ratée à cause d'un moment de découragement peut se rattraper le lendemain. J'ai trop souvent eu le témoignage d'élèves qui me disaient "j'aurais dû m'y mettre hier" et qui perdaient une nouvelle journée...


 

La limite de cet outil

La limite de l'exercice, c'est le moment où vous rebouclez sur le "mais tout est *** !" Oui, on voudrait tout faire. On pense qu'on doit tout faire. Et qu'on doit tout faire bien. Mais avouez que cette idée de démarrer les vacances en reprenant tous les cours de maths depuis le début de l'année, ça n'avait marché que quelques heures, le temps de vous rendre compte qu'en 4h vous n'aviez revu que 6 théorèmes sur les 120 à revoir...

 

Planification

Vous y êtes : devant votre planning des journées prévues de travail et des séquences planifiées, vous choisissez ce qui vous semble le plus juste. 

 

Jour 1                            Jour 2                                Jour 3

Cours Maths 1            Cours Phy 1                    

DM Maths 1 ***        DM Phy 1 ***

Anglais                      Revoir TP chimie

 

Selon votre choix, vous planifiez seulement les *** jour après jour ou vous prévoyez toutes les séquences de travail. 

Dans le cas présenté ci-dessus, vous voyez que la règle des 30% du temps ne sera possible que si vous avez autant de jours de travail que de séquences *** à prévoir. Si vraiment, tout est *** dans votre liste vous avez deux options : 

  1. Vous ne faites que l'essentiel et c'est parfait : les vacances peuvent aussi être un moment de repos et de détente
  2. Tout est *** et vous avez 14 jours de travail prévus avec 8h de travail par jour : reprenez l'outil. Distinguez ce qui est très important (= indispensable) de ce qui ne l'est pas et clarifiez !

 

Dans l'exemple ci-dessus, on pourra identifier que l'élève préfère travailler par thème : il reprend le cours de maths avant de chercher le DM la même journée. Dans d'autres cas, les élèves préfèreront changer de matière plusieurs fois par jour. 

La planification vous amènera à penser l'ordre aussi. Si vous avez prévu comme Mathieu, de reprendre le cours de la dernière semaine, vous aurez envie de le mettre en début des vacances avant le DM... mais peut-être également à la fin des vacances pour des révisions avant la colle de la semaine de la rentrée...

 

Dans tous les cas, j'espère que cet outil pourra vous apporter le soutien dont vous avez besoin pour mieux travailler pendant les vacances. C'est également un outil que j'ai proposé à des élèves qui me disaient à quel point ils étaient frustrés à la fin du week-end : 

  • de ne pas en avoir fait assez
  • de ne pas avoir été efficace
N'hésitez pas à mettre en commentaire comment vous utilisez cet outil, quels aménagements vous lui avez apporté pour qu'il vous convienne, à vous.    

Pour retrouver une autre présentation de cet outil avec les schémas qui vont avec, je vous invite à parcourir cet article de 2019 : Organisation du travail en vacances

Je vous souhaite bon courage et je reste disponible pendant ces vacances pour des séances de coaching pour ceux qui en auraient besoin pour retrouver motivation et confiance en eux !

Vous allez y arriver !


Gabriel

jeudi 2 décembre 2021

Cours et Coaching de maths !




 

Bonjour,

Parfois, la meilleure manière d'avancer, c'est de s'y mettre !

C'est pourquoi pour cette année 2021-2022, j'ai souhaité ajouter une proposition de cours de maths et de coaching de maths pour mieux vous accompagner dans vos besoins. Des cours de physique, sciences de l'ingénieur et anglais sont également possibles. 

J'ai une grande confiance dans les outils du coaching et je me réjouis de toutes les situations débloquées par une approche globale de la situation, l'écoute active, la reformulation, le changement de perspective. La clarification des enjeux et des objectifs, la recherche de solutions aux difficultés rencontrées permet aux élèves accompagnés de retrouver confiance en eux et en leurs capacités à réussir !

Et puis je dois reconnaître pour un certain nombre d'étudiants et d'étudiantes, le plus difficile, c'est de s'y mettre. 

S'y mettre une fois de retour chez soi après une grande journée de travail en prépa... 

S'y mettre le week-end après l'épreuve écrite le samedi matin...

S'y mettre alors que c'est ENFIN les vacances !

 

Dans ce cas, de très nombreux élèves et leurs parents s'appuient sur la solution des cours particuliers. 

Je suis moi-même intervenu au démarrage de mon activité, 

  • le soir dans un studio à proximité de Janson de Sailly pour 4 cousins installés-là par leurs familles pour viser des études prestigieuses...
  • le dimanche matin pour un élève de MP* de Boulogne qui avait demandé des cours de maths... On a privilégié la SI qu'il délaissait... étant un ancien PSI* j'avais plus à lui apporter sur ce sujet.
  • les samedi après-midi pour redonner du courage et des explications de physique à un élève de MPSI de Meudon qui savait qu'il n'arrivait pas à s'y mettre seul de retour de son DS et de sa semaine...

 

Pour d'autres, ce sont les doutes qui se mettent en place : 

Par quoi je commence ?

Comment je m'y prends ?

J'ai l'impression de ne pas être assez efficace !

Dans ce cas, parler de coaching de maths, c'est clarifier la méthodologie et l'organisation du travail, et s'y mettre ensemble ! 

Commencer par la compréhension et l'apprentissage du cours - si possible avant la séance de travail ensemble - puis chercher les exercices. Alors c'est l'occasion de clarifier : les notions essentielles, ce qu'il est indispensable de savoir par cœur (théorèmes et définitions a minima) et les reprendre ensemble si besoin. 

Puis dans la recherche d'exercices de maths de prépas, ne pas se décourager. Par définition, c'est normal de ne pas trouver tout de suite. 

Il va falloir passer par une phase d'apprentissage dynamique du cours : reprendre ce qu'on croit savoir pour identifier dans le cours ce qui pourrait s'appliquer : est-ce ce théorème ? les hypothèses sont elles vérifiées ? non ? Cette proposition alors ?...

L'apprentissage est alors très nettement consolidé. Les notions s'impriment dans la mémoire, leur utilité devient apparente. 


Puis d'autres stratégies peuvent intervenir : 

  • Faut-il faire autre chose pour y revenir plus tard ?
  • Faut-il dormir dessus et reprendre demain ? 
    • Dans ce cas, je planifie mes séances de travail pour avoir une première phase de lecture du sujet de TD, du DM et de recherche, puis une deuxième un peu plus tard avant le TD en classe, avant de devoir rendre mon DM


Ces séances permettent ensuite de traiter un grand nombre de sujets autour des maths : l'apprentissage du cours, la recherche des exercices et des DM, la préparations des colles et leur bon déroulement, la révision des DS, la gestion du temps pendant les DS.


Pour les élèves, ça leur évite la peur de perdre du temps. 

- Une heure pour un coaching ? je n'ai pas le temps...

- Une heure de maths ? ce sera toujours ça de fait...

 

Pour les vacances de Noël, j'ai même imaginé que nous pouvions allier les séances de planification un peu spéciales que je propose : gestion des priorités, identification des meilleurs moments pour travailler, clarification des temps de repos et de pause, gestion des points forts et des points faibles - à des séances de travail maths, physique, SI, anglais selon les besoins. 

Ce sont ces différents éléments que j'ai ajouté à ma page "Nos offres" en perspective des semaines à venir. 

 

Dans tous les cas, ne vous découragez pas. Les semaines de décembre puis de janvier sont les plus difficiles. Ensuite, c'est reparti !

Bon courage, 

 

Gabriel Brabant

Auteur de ce blog, ingénieur et coach

Pour plus d'informations ou pour prendre rendez-vous, vous pouvez me joindre directement au 06 33 85 53 27 

 

jeudi 18 novembre 2021

Harcèlement et mauvais traitement


 

Bonjour

 

Je suis interpellé par le documentaire "Les abus sexuels dans le sport" qui était proposé cette semaine dans la sélection de Mk2 Curiosity. Sur France Bleu le "zoom" portait sur le harcèlement scolaire. 

 

Le parallèle entre les deux m'interpelle : 

Dans les deux cas, les victimes ne peuvent pas parler la plupart du temps. 

Quand elles osent le faire, on ne les écoute pas, on les renvoie à leur propre responsabilité et on ne prend pas de mesures pour les défendre ou éviter que ça se reproduise. 

 

Ces derniers jours, il a été question de harcèlement sexuel, d’agressions sexuelles et de viols à Centrale-Supélec.

 

Comment est-ce possible ?

Comment pouvons-nous accepter ça ?

 

Un autre parallèle me semble inquiétant : 

Le chercheur explique que dans le monde du sport, c'est normal de souffrir dans son corps et de se soumette à l'entraîneur pour gagner en performance sportive. 

L'enfant est donc déjà dans une logique de soumission à celui qui doit pouvoir le mener aux Jeux Olympiques, quand l'entraîneur franchit la ligne rouge et lui impose des choses inacceptables. Ayant accepté de nombreuses souffrances et douleurs au nom de la performance, il continue de se soumettre et n'est pas en mesure de refuser, de se défendre, de trouver des protections. 

Ensuite, il n'est pas en mesure de parler. Quand il le fait, il est rarement entendu. Il provoque un tsunami pour toute la famille, pour toute l'équipe sportive. Dans le documentaire, ça va plus loin et c'est glaçant : on achète son silence et ça continue. 

 

Vous voyez le parallèle avec le harcèlement en classes prépas ? 

 

Ces professeurs qui doivent mener les étudiants à HEC ou à Polytechnique bénéficient aussi de ce contexte : 

- adulés par leur hiérarchie qui compte sur eux pour la réussite des élèves et décrocher des écoles prestigieuses pour les résultats du lycée. (C'est également ce qui est mis en avant pour les fédérations sportives vis à vis des coachs déviants)

- élèves séduits et devant assurer pour leur avenir.

 

Ce contexte permet à CERTAINS enseignants - une minorité heureusement - de critiquer, humilier, rabaisser, moquer des élèves dans des proportions qui ne seraient acceptables nulle part ailleurs.

Rien que cette habitude absurde et humiliante, pourtant encore pratiquée, de distribuer les copies par ordre décroissant, devant toute la classe : le premier est encensé, adulé, félicité. Les suivants s'inquiètent de plus en plus au fur et à mesure de la distribution. Le dernier ne peut pas discrètement encaisser le choc de cette mauvaise note - ce n'est quand même qu'une mauvaise note - il est stigmatisé devant toute la classe !

Précision importante : je m'en tiens à un parallèle entre les processus qui conduisent à l'abus sexuel d'un côté et à l’humiliation ou au harcèlement scolaire de l'autre. Je n'ai pas connaissance de situation d'abus sexuels dans les classes préparatoires. Je découvre celles pratiquées dans les grandes écoles avec les articles de journaux et j'en suis atterré. Je n'avais pas eu connaissance ou observé de telles situations pendant mes études. Enfin, en l'écrivant, je me rends compte que les quantités d'alcool consommées menaient certainement à des situations du même type


Et vous, qu'en pensez-vous ? 

Avez-vous connaissance de dérives ? 

Avez-vous pu les dénoncer ?

Si vous êtes directement concerné(e), avez-vous pu vous défendre, être protégé(e), défendu(e) ?


La discussion est ouverte !

  

mardi 16 novembre 2021

Le coaching, en quoi ça vous aide ?

Bonjour,

En arrivant en maths sup, à Orléans, en 1997, il n'était pas question de demander de l'aide. 

Des cours particuliers ? Ça nous aurait paru hautement improbable. 

Nous ne nous achetions même pas de bouquins complémentaires aux cours des profs.

Au cours de l'année, j'ai découvert qu'il était utile d'acheter des bouquins pour mieux comprendre, parfois aller à l'essentiel en 1 page quand le cours fait 20 copies doubles. 

 

En arrivant à Lakanal en 5/2 c'était une institution : vente de bouquins par les internes de l'année d'avant pour les nouveaux arrivants. MethodiX et tous les autres...

 

Aujourd'hui, il y a internet, vous avez probablement accès à 20 ans d'annales de concours, aux corrigés de vos DM...

 

Quand j'ai lancé mon blog de coaching fin 2008, je ne voyais pas comment les cours particuliers pouvaient aider. Le copain qui accompagne la création d'entreprise m'a annoncé le contraire : "si tu veux que ton entreprise fonctionne, propose des cours de maths !" "C'est là qu'est le marché".

 

Depuis les cours de maths sont devenus des coachings de maths. 

Olivier SARFATI propose des classes virtuelles de maths les samedi après-midi et 190 h d'accompagnement à travers des séances collectives pendant les vacances, des sessions enregistrées, des coachings par son équipe... sur le site très soigné MyPrepa.fr

Quand on cherche des coachings pour les étudiants des classes prépas, on est passé de 3 interlocuteurs en 2008 : Sylvaine PASCUAL à Versailles, Sylvie AUDIBERT à Saint Germain en Laye à plus de 25 offres diverses et variées.

De mon côté, je continue à croire à l'autonomie de l'étudiant et à une approche globale du coaching. 

Ce que j'aime dans ma proposition d'accompagnement, c'est de remettre un étudiant sur pied en 1h ou 1h30. De pouvoir m'assurer qu'ensuite tout se passe mieux sur 6 semaines. 

 Ce n'est évidemment pas un modèle économique très efficace. Proposer des formules annuelles alléchantes garantissant l'intégration d'HEC est evidemment plus satisfaisant commercialement. 

Les familles sont prêtes à dépenser beaucoup pour l'avenir de leurs enfants. 

Des articles circulent cette semaine :

 

De mon côté, quand je demande quelques centaines d'euros, je trouve que c'est déjà beaucoup pour plusieurs semaines d'accompagnement. 

Je propose des coachings solidaires selon la charte de déontologie de l'association européenne de coaching : pour les élèves boursiers, les familles qui ont moins de moyen. 

J'en viens au sujet de cet article : comme "coaching" ça veut tout et rien dire à le fois, de quoi s'agit il exactement ? En quoi ça peut aider les étudiants ?


J'ai l'impression que le plus important, c'est que j'assure la gestion de crise. 


Il n'y a pas pas de coaching si tout va bien ou que c'est supportable. 


Les étudiants n'ont pas le temps de parler à un inconnu s'ils ne ressentent pas au fond d'eux-mêmes qu'il faut trouver une solution aux difficultés qu'ils rencontrent. Parents, profs et amis ont fait le nécessaire. Ils ont un prof particulier ou y réfléchissent. Ils font des stages aux vacances pour trouver la motivation de travailler...

Et si on prenait le problème dans l'autre sens ?

  • que voulez-vous ?
  • pourquoi faites-vous les classes prépas ?
  • qu'attendez-vous de ce métier, de ces écoles ?
  • qu'est-ce qui vous plait dans les maths, la physique ? ou l'économie, la gestion, le marketing ? la philo, les lettres, les langues ?
  • faut-il vraiment travailler tout le temps ou gérer les priorités ?
  • faut-il travailler tout le week-end ou prévoir un programme de travail et des pauses ?
Le plus important, ensuite, c'est la confiance en soi et en sa capacité à réussir.

On n'en parle pas explicitement, mais tous les sujets autour nous permettent exactement ça : vous rebrancher sur :

  • votre confiance en vous et en vos capacités à réussir
  • le sens de tout ça
  • votre intérêt pour les matières enseignées
  • la valeur de l'effort quand il permet d'obtenir des résultats
  • la satisfaction de trouver un exercice de maths, de rédiger une dissertation de philo sur un sujet qui nous interpelle, comprendre un phénomène physique ou les évolutions économiques 

Le chemin des classes prépas et des études supérieures est un parcours engagé et exigeant à un âge où d'autres peuvent avoir décroché depuis longtemps. 

Il est basé sur un contrat de retour sur investissement dont on peut douter tant qu'on n'a pas obtenu l'école visée, dans un quotidien où les certitudes flanchent... 

Il peut être tentant de trouver injuste de ne pas profiter, nous aussi, de nos soirées pour voir nos amis, des samedis pour nous coucher à 3h, de nos vacances pour ne rien faire...

Où que vous en soyez dans ces réflexions ou inquiétudes, quand vous passez plus de temps à douter qu'à travailler, plus de temps à vous dire que "vous devriez vous mettre au travail" qu'à travailler, une séance de coaching vous ferait du bien.

Le plus souvent, ce sont les parents qui identifient ce besoin. Malheureusement, les jeunes font comme nous tous quand ils n'ont pas envie de voir le problème : jeux vidéos, temps passé sur internet "à regarder des vidéos sur youtube".

A l'époque déjà, c'était plus facile d'être à l'internat qu'à la maison avec la tentation de la télé, de l'ordinateur ou de la console de jeux. Désormais, ils ont dans leur poche ou sur leur bureau la télé, l'ordi et la console. Je les plains. Bravo à ceux qui arrivent à couper leur téléphone ou au moins les notifications des réseaux sociaux et autres groupes whatsapp.

Ce week-end chez des amis pour la préparation d'un exposé d'une élève de 13 ans en 4e son smartphone affichait des notifications toutes les 5 à 15 secondes. Comment se concentrer dans ces conditions ?

Je vous souhaite bon courage !

Gabriel 

06 33 85 53 27  

lundi 20 septembre 2021

Une seule manière de travailler : la vôtre !



Bonjour, 

Régulièrement j'accompagne des élèves qui se posent plein de questions sur leur manière de travailler ou qui se reprochent de ne pas travailler assez, de ne pas être assez efficace. 



Est-ce que vous êtres vraiment en mesure de choisir à quelle vitesse vous apprenez un cours de maths ? 

Est-ce que vous êtes vraiment en mesure de choisir à quelle vitesse vous allez trouver la solution du problème, de l'exercice ?



Quand vous travaillez toute une après-midi, est-ce que vous choisissez si vous arrivez à rester concentré(e) 4 heures ou si toutes les heures vous avez besoin de vous levez pour aller faire un tour ?

Quand vous n'arrivez pas à vous y mettre en rentrant de votre journée de cours ou le dimanche matin est-ce que vous le choisissez ?



Je vous propose donc de prendre le sujet dans l'autre sens : 

Pour réussir à vous y mettre : qu'est-ce qui vous fait envie, qu'est-ce qui vous motive ? Faut-il commencer par vos points forts ? Par un sujet qui vous intéresse ? 

Faut-il prendre un temps pour vous rebrancher sur votre motivation d'origine : repenser à l'école ou au métier qui vous a fait choisir les classes prépas ?



Pour vous sentir efficace : identifiez vos priorités, ce qui est le plus important, ce que vous voulez avoir fait plutôt que la liste de "tout ce qu'il faudrait faire". 

Ainsi, quand votre séquence de travail se termine, vous savez que le plus important est fait. 



Tous les moments que vous passez à vous interroger, à vous remettre en question, à culpabiliser de ne pas avoir assez travaillé sont contre-productifs. 



Peut-être pouvez-vous imaginer que la seule manière que vous avez de comprendre, apprendre, travailler, c'est la vôtre. A partir de là, vous avez la chance de pouvoir avancer chaque jour dans la bonne direction. 



Et si vous avez le sentiment que vous n'avancez pas dans la bonne direction, il est alors possible de prendre un temps pour savoir vers quoi vous aimeriez aller, ce qui vous conviendrait mieux. 



Une chose est sûre, souffrir pendant ses études n'est pas la garantie, ni d'être au bon endroit ni d'être en mesure de montrer et développer ses talents. Au contraire. 

Si pour vous, c'est le moment de faire le point sur ce qui marche, ce qui ne marche pas, votre organisation, la gestion du temps et des priorités, gérer vos points forts et vos points faibles et vous sentir plus satisfait de votre travail, mes séances de coaching sont là pour ça. 

 

Bon courage !

Gabriel

06 33 85 53 27






lundi 13 septembre 2021

En quoi est-ce difficile de ne plus être le premier ?


Bonjour, 

 

Pour faire suite à mon article d'hier sur Les difficultés en classes prépas j'ai eu envie de développer. 

 

Finalement, la question se pose : En quoi est-ce difficile de ne plus être le premier ?

 

On pourrait se dire que quand on démarre les classes préparatoires aux grandes écoles, que ce soit maths sup, prépa HEC, une hypokhâgne, BCPST pour préparer l'agro ou véto, ou toute autre prépa, comme la première année de médecine, on est prévenu :

 

Ça va être dur. 
Il va falloir travailler. Beaucoup. Tout le temps. 
Les concours ne feront pas de cadeaux. 
Seuls les meilleurs vont y arriver. 

 

On est prévenu mais on fait les classes prépas pour réussir, comme on a tout réussi jusque-là. 

L'école primaire comme premier de la classe. Le collège avec 19,5/20 en maths et 40/40 au brevet. La première S sur la même lignée pour certains, avec plus d'efforts pour d'autres, mais toujours dans une dynamique d'être dans la meilleure classe du lycée, parmi les premiers ou en progressant rapidement dès qu'on travaille ce qui est nécessaire. 

La fameuse classe d'allemand première langue au collège, celle de latin au lycée. 

 
Alors quand on démarre les classes prépas, c'est pour continuer d'être le premier. C'est pour faire Centrale Paris ou Polytechnique, éventuellement l'ENS si on a une vocation pour enseigner. 
 
Je ne connais personne qui démarre les classes prépas pour faire une petite école inconnue dans une ville où il n'est jamais allé. 
 
Même mon école préférée aujourd'hui, l'ESTIA à Bidart, posée à quelques km des plages de surf, ça ne m'aurait pas semblé sérieux. 
 
 
Des mauvaises notes, c'est cesser tout à coup d'être "validé" par l'extérieur. 
 
C'est cesser de savoir que l'on fait ce qu'il faut parce que la note, le résultat, l'appréciation le dit, le rappelle : "Très bien", "Très satisfaisant", "Excellent". 
 
4,5/20 "A revoir"
 
Ça ne dit pas  : tu as bien travaillé, continue comme ça, ça vaut la peine, tu vas y arriver. 
 
4,5/20 quand "bien" ça commençait à 14/20 pour les autres et à 16/20 pour soi... c'est difficile à avaler. 
 
Être en dessous de la moyenne, c'était interdit. 
Être en dessous de la moyenne de la classe ! 
 
Ça veut dire que je suis moins bon que les autres ?
Ça veut dire que je ne travaille pas assez - alors que je ne fais que ça ?
Ça veut dire que je ne suis pas assez intelligent ? que je ne suis pas fait pour les classes prépas ? que je n'ai pas ma place ici ?            
 
Un échange avec le prof de maths : "Il faut travailler plus". 
 
Il faut travailler plus ? 
 
Mais je travaille tout le temps, autant que je peux. J'ai arrêté toutes mes activités. Je viens au lycée, je travaille. A la pause, je travaille. Je rentre chez moi je travaille. Je me couche, je dors et je recommence.  
J'ai tout appris, cherché et trouvé tous les exercices, appris toutes les démonstrations et j'ai 9,5 ?
 
 
La perte de sens
 
A quoi ça sert alors ?
De toutes façons, à quoi ça sert de faire des maths toute la journée ? 
Je ne vais quand même pas continuer à y passer tous mes dimanches et mes vacances ?
 
 
Le manque de sommeil
 
Pour d'autres, travailler plus ça veut dire dormir moins. 
 
Dans un premier temps, ça peut marcher. On arrive à apprendre plus de cours, à chercher plus d'exos.     

Dans un deuxième temps, ça peut être le début d'un cercle vicieux: fatigué, j'ai du mal à me lever. Arrivé tant bien que mal en cours, j'ai du mal à suivre, je suis moins attentif. Il me faudra plus de temps pour apprendre le cours, pour le retenir. Je n'aurais pas eu l'énergie de chercher les exercices proposés par le prof, je participe moins. Je laisse filer ce que je ne comprends pas au lieu de poser une question.

 Le soir, je n'arrive plus à m'y mettre, je ferai peut-être une petite sieste avant de travailler, quitte à me coucher encore plus tard.

Le mémoire à long terme est affectée par le manque de sommeil. 

On va gérer : réussir les colles apprises la veille, les DS révisés jusqu'à "pas d'heure". Mais que restera t'il de tout cela 12 mois plus tard au concours ? Encore un peu plus tard aux oraux ?

 

Cercle vicieux

Le cercle vicieux de la fatigue fonctionne aussi avec la perte de sens et donc de motivation. 
 
On n'arrive plus à s'y mettre en rentrant. Ensuite on se reproche de n'avoir pas travaillé. On se demande si ça vaut bien la peine de continuer.
 
J'ai ainsi accompagné un élève du lycée Pothier à Orléans (c'était aussi mon lycée pour la sup et la spé 3/2) qui s'est dit pendant presque toutes les vacances, 
"c'est peine perdue, j'aurais dû commencer hier" 

Comme on s'est rencontré pour un coaching le lundi des vacances, j'ai essayé de le rassurer :  "Si vous avez simplement fait la pause du week-end, ça va bien se passer, je vous propose de faire un planning."

"oui, mais j'aurais dû commencer hier"

Une semaine plus tard, il n'avait pas démarré et pouvait renforcer sa culpabilité et son découragement : 

"j'ai perdu une semaine, je ne rattraperai jamais..."

 

L'ambition, les projets

Alors oui, c'est difficile d'avoir des mauvaises notes, de ne plus être le premier.

 

"Si je ne suis pas parmi les premières, je n'aurais pas la classe étoile ? Si je n'ai pas la classe étoile, j'ai peu de chances d'intégrer Supaéro, est-ce que ça vaut le coup que je continue ?"

C'est la question d'une étudiante de Saint Louis, en maths sup PCSI il y a quelques années. 

Quelques semaines après la rentrée, avec l'arrivée des premières notes.

 

La question mérité d'être posée. 

Si je ne veux que "Polytechnique" et que j'ai des difficultés en prépa, qu'est-ce que je fais ?

Est-ce que je renonce à mon projet ? 

Est-ce que je renonce à Polytechnique ? 

Est-ce que je renonce aux classes prépas ?

 

Chaque réponse se construit individuellement à partir d'une petite enquête : 

  • pourquoi je voulais faire Polytechnique ou Supaéro ?

Est-ce pour faire un métier dans la technologie, l'ingénierie ?

Est-ce pour le prestige de l'école et de la formation ?

Est-ce pour travailler dans les Grands Corps d'Etat, comme fonctionnaire ?

Est-ce parce que mon grand-père/mon père/mon oncle a fait Polytechnique ?

(Oui, c'est sexiste, c'est malheureusement encore rarement parce que ma grand-mère a fait Polytechnique, et j'ai envie de croire que les mères qui ont fait Polytechnique sont un peu plus subtiles que nous les hommes et autorisent leurs enfants à faire autre chose - je suis féministe.) 

 

 

  • Pourquoi est-ce que j'ai choisi les classes prépas ?

Est-ce parce que mes professeurs m'ont invité à aller en classes prépas parce que j'avais des bonnes notes et que je ne savais pas trop quoi faire ? 

Est-ce pour me laisser "toutes les portes ouvertes" ? comme je l'entends trop souvent (cf. mon coup de gueule à ce sujet de janvier dernier : 

Les classes prépas ne sont pas un moyen de "se garder les portes ouvertes"

Est-ce parce que j'aime les maths, la physique, la chimie / les lettres, la philo, les langues / l'économie, la gestion, les sciences humaines... ?

Est-ce parce que je suis intéressé par un secteur d'activité ou un métier auquel me donnera accès mon école d'ingénieur, de management, véto, agro, l'ens... 


On voit bien que dans certains cas ce sera facile de retrouver sa motivation initiale et de s'accrocher pour traverser la tempête. Dans d'autres cas, il faudra se reconstruire une motivation propre ou aller voir ailleurs. 

J'ai la croyance désormais qu'on ne choisit pas une orientation par hasard, même si on se laisse influencer par l'extérieur. 

Mon driver, ma motivation à moi, c'était "si c'est dur c'est que c'est bien". Disons que c'était mon système de croyances - pardon pour le jargon de coach/psy. On voit que ça répond : 

  • au principe de sélection par les maths de notre système français
  • au principe de (sur-)valorisation de l'effort.

Depuis j'ai largement revu mon système de croyance : 

  • il faut faire ce qu'on aime
  • si c'est "facile" ça a d'autant plus de valeur : "c'est facile pour moi et (peut-être) pas pour les autres" = un talent ?

J'ai tout un travail autour des points forts et des points faibles avec les étudiants que j'accompagne. Heureusement, la plupart ont choisi les classes prépas qui leur conviennent à partir de leurs points forts, mais passent parfois ensuite trop de temps sur les matières où ils ont le plus de mal...

 

Paradoxalement, ces classes préparatoires peuvent nous imposer de sortir : 

  • de la comparaison ou de la compétition quand ça empêche de travailler sereinement
  • de l'approbation de l'autre parce qu'il faut retrouver une motivation interne et personnelle pour continuer à travailler dans l'adversité
  • de la perspective de grandes écoles prestigieuses comme seule raison de travailler puisqu'à un moment il faut accepter de ne pas être sûr de les avoir, dans le principe même des concours !
C'est tout ce qui me vient pour ce matin. N'hésitez pas à me contacter si vous voulez poursuivre la discussion ou vous faire accompagner pour traverser un moment difficile de votre prépa. 
 
Vous pouvez aussi poster vos remarques en commentaire pour alimenter la discussion ici. 
 
Gabriel Brabant
06 33 85 53 27

J'avais aussi pris le temps d'écrire à ce sujet ici : " La perte de valorisation
 
"Passer d'un statut d'élève reconnu pour ses mérites scolaires par les profs, les parents, la famille et la société en général à une situation de difficulté, d'échec, ou simplement de notes basses, puisque c'est la règle en prépa." 

dimanche 12 septembre 2021

Les difficultés en classes prépas




Ce qui fait la spécificité de ce blog, ce n'est pas seulement de donner des conseils pour que tout se passe bien en classes prépas, mais de mettre des mots sur les difficultés que l'on peut y rencontrer.

En effet, si pour des raisons "marketing" et "communication" dès les premiers jours de sa création des coachs m'ont invité à parler de "Défis à relever" mais j'ai toujours voulu présenter les choses à partir des difficultés rencontrées. 

Je proposais même un sous-titre : 

Accompagnement des élèves des classes prépas pour surmonter les difficultés rencontrées.

En effet, si depuis quelques années, je me prête au jeu des « conseils pour la rentrée » il faut bien se rendre compte que s'il était possible de

  • travailler le plus possible et le plus efficacement possible
  • apprendre son cours et être toujours à jour
  • chercher et trouver les exercices
  • rendre les DMs
  • réviser les colles et les DS
  • et ce, pour toutes les matières... 

il n'y aurait pas d'échec, pas de souffrance, pas besoin de coaching.

 

Le stress

Le premier problème en prépa, c'est le stress.

Mais le stress, c'est aussi le premier moteur : l'envie de bien faire, de se surpasser, de travailler plus, plus efficacement, plus longtemps. L'esprit de compétition qui va avec : faire mieux que les autres, réussir les DS, être le premier, progresser dans le classement, faire mieux que son voisin, faire mieux que son ancien camarade classe parti dans une autre prépa, réussir les concours, intégrer la meilleure école possible. 

Ça devient problématique quand ça empêche de se mettre au travail, de répondre correctement en colle, de chercher sereinement le DS...

C'est un sujet à part entière que je développe sur une page dédiée : Gestion du stress


Ne plus être le premier


Une autre grande difficulté en classes prépas, c'est de ne plus être le premier ou le troisième ou « dans le top 5 de la classe ».


Les élèves y sont pourtant habitués depuis les plus jeunes classes : s'ils sont là, en classes prépas, c'est souvent que leur scolarité s'est passée sans problème. Ils avaient « des facilités » pour reprendre un discours qu'on entend beaucoup.


Etre parmi les premiers de la classe, c'est se nourrir de sa propre satisfaction, de celle de ses parents, de celle de ses profs.


Les premières « mauvaises » notes en prépas (elles sont systématiquement mauvaises quand on compare à un bac où les élèves ont maintenant 20 en maths!) peuvent être l'occasion de profondes remises en question :


  • Qu'est-ce que j'ai fait de mal ?

  • Il faut que je travaille plus

  • Il faut que je travaille plus efficacement


Puis peut arriver le début des vrais problèmes avec :

  • il faut que je travaille autrement


« Il faut que je travaille autrement », c'est se débrancher de ce qui a toujours marché pour soi, jusque là. Comme si on pouvait se mettre à comprendre plus vite, à apprendre plus vite.


« Il faut que je travaille plus » c'est prendre le risque de travailler en prenant sur ses heures de sommeil de manière excessive. Parfois jusqu'à l'épuisement, dans un cercle vicieux où quand on est trop fatigué, on a du mal à suivre en classe, on a du mal à comprendre, on prend deux fois plus de temps pour apprendre son cours, on le retient peu (la mémoire à long terme fonctionne la nuit).



Des enjeux de démotivation et de doute

Vivre tout cela peut amener à s'interroger sur sa place au sein de la classe, sur sa place en classes prépas. C'est parfois renforcé par des remarques, des critiques des professeurs. Souvent, les notes obtenues suffisent à déstabiliser.


20 ans plus tard, je suis « réconcilié » avec mon 9,5 au premier devoir de maths et 16e de la classe. Surtout quand c'est remis en perspective par mon enseignant quelques mois plus tard « avec ton dossier d'admission on n'avait aucune idée que tu pouvais faire un si bon démarrage d'année »... J'en étais tombé de ma chaise : dans mon ressenti à moi, avoir travaillé tous les moments disponibles, dès les premiers jours, pendant trois semaines et n'avoir pas la moyenne. N'être que 16e...


J'ai aussi remis en perspective les notes et les classements de mon année de spé en PSI* : être parmi les 10 derniers c'est normal quand il y a 12 redoublants devant et qu'on a été admis justesse en classe « étoile ».


Mais au moment où je l'ai vécu je me suis posé beaucoup de questions.


  • qu'est-ce que je fais là ?

  • Est-ce que les classes prépas c'est vraiment fait pour moi ?

  • Moi c'est de la philo que je voulais étudier de toutes façons...


Les questions que l'on se pose, c'est autant de temps et de disponibilité que l'on n'a pas pour son travail : on peut avoir du mal à s'y mettre, on peut avoir du mal à rester concentré.


Je fuyais dans un bouquin, des conversations avec d'autres, un cinéma quand le stress devenait trop fort... et ça déclenchait des périodes de culpabilité infinie de « tout ce temps perdu qu'il aurait fallu passer à travailler ».


Aujourd'hui les élèves doivent lutter contre youtube, netflix, leur smartphone et les réseaux sociaux. Nous n'avions « que la télé et les jeux vidéos ». Il suffisait de ne pas l'allumer, de ne pas en avoir chez soi ou dans sa chambre d'internat. Je n'ose imaginer le temps passé chaque jour par ces milliers d'élèves quand on ouvre instagram « pour 2 minutes », quand les notifications whatsapp peuvent pleuvoir toute la journée.


J'imagine que quand on est motivé, on coupe son téléphone. On le laisse dans une autre pièce. On le met en mode avion. Mais quand ce sera le mois de novembre et qu'il pleuvra, le samedi après-midi ? comme nous avait prévenu notre professeur de latin de terminale, également professeur de lettres en khâgne...


Haut potentiel et hypersensibilité

Au fil des années de coaching et de d'accompagnement, qui se sont associées pour moi à des formations, des lectures, des découvertes, j'ai pu voir le lien qu'il pouvait également y avoir entre le haut potentiel ou en tout cas l'hypersensibilité et les difficultés en prépa.


Ça en devient ironique parce que ça inverse le discours qu'on entend tous les jours.


  • « Elle n'était pas faite pour ça »

  • « Il n'avait pas les épaules »


Ce sont les plus talentueux, les plus « géniaux » qui peuvent se sentir le plus mal en prépa. En effet, jusque là « ils avaient des facilités » « ils ne travaillaient pas beaucoup » quand d'autres étaient déjà capables de passer leurs samedi après-midi sur la préparation d'un DS de maths ou une dissertation de philo.


Mais être sensible n'est pas un atout en prépa. Il est étudié qu'il n'est pas nécessaire d'être la cible de moqueries et des critiques pour en souffrir : voir son frère, sa sœur ou son camarade de classe critiqué, humilié par un parent, par un prof peut être tout autant source de souffrance. A laquelle s'ajoute l'incapacité, l'impossibilité de le défendre, de le protéger, d'empêcher les choses.


Cette notion aussi a été un éclairage important dans mon analyse de la souffrance en prépa. Je n'avais pas à me plaindre : c'est de Jérôme qu'on se moquait.


Pourtant :

  • je souffrais pour lui

  • je souffrais avec lui

  • je n'étais pas en mesure de m'interposer

  • je culpabilisais de ne pas être en mesure de m'interposer

  • je me reprochais d'être « une petite nature » puisqu'à moi, on ne « faisait rien ».



Alors c'est vrai qu'en « négatif » de toutes ces difficultés identifiées, je propose de faire au mieux pour :

  • préserver son sommeil à tout prix

  • travailler autant qu'on peut mais avec des pauses ressourcantes

  • faire au moins une activité sportive pour décharger la tension et le stress dans la semaine

  • il n'y a qu'une seule manière de travailler : la vôtre

  • si c'est « facile » ça a de la valeur : « c'est facile pour vous, mais pas forcément pour les autres ». Ce n'est pas la peine de passer sa vie à vouloir combler ses poins faibles, pour un concours il vaut mieux tabler sur ses points forts et en faire des atouts


C'est de tous ces sujets dont je parle avec les élèves de PC et PC* 3/2 et 5/2 qui m'ont contacté avec leurs parents cette semaine. Pour les élèves de première année, les appels arrivent un peu plus tard, avec les premières notes, les premières déceptions parfois.


Dans tous les cas, depuis 12 ans je souhaite être cette personne entre des profs « il faut travailler plus » et les parents qui essaient du mieux qu'ils peuvent de vous soutenir et de vous rassurer.


Cette souffrance existe, ces doutes se vivent parfois jusqu'aux concours, le stress peut vous pourrir la vie.


Si vous arrivez à travailler 4h de maths puis 4h de physique évidemment, non seulement vous n'avez pas besoin de moi, mais vous n'êtes de toutes façons pas en train de lire ce blog.


Si vous vous trouvez « pas assez efficace », que vous mettez « trop de temps à vous y mettre », que vous n'arrivez pas à vous motiver le dimanche, que vous vous demandez un jour sur deux si vous feriez mieux d'aller faire autre chose, sachez

  • que vous êtes nombreux dans cette situation

  • que ça vaut la peine d'en parler à un autre élève dans votre classe qui vit la même chose

  • que la solution n'est pas de « travailler plus »

  • mais de travailler « mieux »

  • et de vous rebrancher sur ce qui vous faisait envie, sur vos talents

  • et de retrouver confiance en vous et en vos capacités à réussir.


C'est à ça que servent les séances que je peux proposer, vous accompagner à retrouver le meilleur de vous-même pour reprendre très rapidement les choses en main, retrouver votre satisfaction à travailler et voir vos notes remonter, vos classements s'améliorer. 

 

Bonne journée, 

 

Gabriel 

06 33 85 53 27 

J'ai poursuivi ma réflexion sur ce thème :

En quoi est-ce difficile de ne plus être le premier ?

lundi 30 août 2021

Réussir sa rentrée en classes prépas




Bonjour, 

J'aime beaucoup les séances de coaching au cours de l'été pour prévoir au mieux la rentrée en classes préparatoires. 

Maintenant que l'été est passé, c'est un peu tard pour se demander si on va travailler un peu, beaucoup, passionnément ou "à la folie" entre juillet et août. 

Parfois, l'écart est grand entre les envies et les objectifs imaginés fin juin et la situation au 30 août. 

Certains disent que ça ne sert à rien... d'autres ont déjà un trimestre d'avance par rapport à d'autres parce qu'ils étaient dans les plus grands lycées parisiens. 

Avez-vous au moins lu les œuvres au programme de français ? Aviez-vous l'intention de le faire mais repoussé chaque fois que l'occasion se présentait parce que ce n'est "vraiment pas votre truc" ?



Jeudi, c'est la rentrée. 

Voici les thèmes sur lesquels je vous propose de réfléchir ou d'être vigilant. 

 

1. Le sommeil

Se coucher à 1h du matin tous les jours "pour travailler plus" n'est possible que pour certains élèves. Pour d'autres, c'est le début d'un cercle vicieux qui vous mène à votre perte. 

Être trop fatigué en classe, c'est ne plus être en mesure de faire ce qui va assurer votre réussite : 

  1. être attentif en classe

  2. chercher les exemples, exercices qui sont présentés tout au long du cours

  3. chercher à répondre aux questions qui sont posées par le prof

  4. poser les questions sur les points que vous ne comprenez pas

  5. chercher à retenir tout, tout de suite. 

En effet, trop souvent, on se dit "je verrai ça plus tard" : 

"Je verrai ça ce soir"
 "je verrai ça ce week-end..."
"Plus que quelques jours à tenir, je verrai ça aux vacances"

Idéalement, vous cherchez à comprendre, apprendre, trouver les exercices, répondre aux questions le plus possible, dès maintenant. 

 

2. Le sport

Il y aura forcément quelqu'un pour vous expliquer que vous n'avez pas le temps de faire du sport. 

Dans mon cas, c'est le prof de maths et professeur principal de sup qui nous a présenté l'emploi du temps prévu avec 2h de sport en ricanant. Ah ah ah le sport.

J'ai écrit à plusieurs endroit de ce blog que le sport a tout changé pour moi en 5/2, avec la possibilité de chausser mes baskets et d'aller courir toutes les fois où le stress devenait trop fort. 

Dans les accompagnements que je propose, j'invite tous les élèves, après avoir vérifié leur rythme de sommeil, à reprendre une activité qui leur fera du bien. 

Sport ou musique, il vous faut une activité qui vous permet de décompresser au moins une fois dans la semaine. 

Parfois, dans la conversation, les élèves qui pensaient ne pas avoir la moindre activité sportive se rendent compte qu'ils avaient quand même 15 minutes de marche de leur chambre en ville à leur lycée. 



3. Des pauses qualitatives

Sport, musique, peinture, piscine, marche à pied, jogging, caresser son chat... tout est bon dans la mesure où vous prévoyez dans votre emploi du temps une plage "ressource" dans votre semaine. 

Au téléphone tout à l'heure, une élève de 5/2 m'expliquait qu'elle n'avait eu aucun temps pour le sport pendant 2 ans. Normal, rien n'est fait pour l'inciter... 

Mais elle avait besoin de "se changer les idées" et passait parfois plusieurs heures le soir sur son portable avant de se coucher. 

Ma proposition : toute pause doit être une pause qualitative. 

  • Retrouver des amis et amies le samedi

  • Rentrer le week-end voir sa famille, ses parents, ses frères et soeurs

  • Prévoir un moment de détente avec eux à un moment précis si vous être resté(e) sous leur toit

  • 30 minutes de marche en forêt (ou dans le quartier)

  • 30 minutes de piscine s'il y en a une accessible

  • Guitare / Flute / Piano / Batterie ?

  • Lecture 

  • Un film ? Un Ciné dans la semaine ?

 

La différence entre passer 2h sur son téléphone parce qu'on n'en peut plus ou qu'on en a ras-le-bol et des pauses ressources qualitatives, c'est la culpabilité. 

 

Quand on choisit qu'on sera un meilleur élève de prépa avec un programme hebdomadaire qui nous permet d'aller bien en gardant des activités qui nous tiennent à coeur, qui nous font du bien, on ne ressent pas le culpabilité de l'élève qui n'a pas réussi à se mettre au travail, qui s'est laissé décourager, qui s'est laissé submerger par le stress. 

 

Quand j'allais au cinéma la veille d'un DS parce que je n'en pouvais plus, je vous laisse imaginer le stress et la culpabilité le lendemain !

 

Quand avec José, l'ami équatorien rencontré à Lakanal, nous décidions au dernier moment d'aller au cinéma à Montparnasse le samedi soir et que nous sautions dans le RER, je ne vous raconte pas le kif et les souvenirs que ça laisse. 


Entre temps, le samedi après-midi après les DS était également consacré à une grande partie de foot avec les élèves de la classe et quelques autres : détente, plein air, sport, convivialité, esprit de groupe, partage, solidarité, entraide...

 

C'est tout le reste de la semaine qui prenait une autre tournure.  



Objection : je n'ai pas le temps !

Je vous confirme : vous n'avez pas le temps. 

Il y a trop de travail, trop de cours, trop de leçons à apprendre, d'exercices à chercher (j'y reviendrai : c'est également une priorité), de DM à rendre. 

Vous n'aurez pas le temps mais il faudra bien le prendre. 

De toutes façons, vous ne pourrez pas travailler tout, tout le temps. 

(Sinon, vous ne seriez pas en train de lire ce blog mais en train de travailler ;-)  )

 

4. Organisation - gestion du temps et des priorités

Prévoir des tranches de travail de la durée où vous êtes le plus efficace. 

4h de maths puis 4h de physique. 

Ou plutôt 1h15, changement, 1h15, pause 10' et on recommence ?

Comme vous avez trop de choses à faire, il vous faut aller à l'essentiel et gagner du temps. 

 

4.1 Etre à jour

La première des choses, c'est d'être à jour. 

Chaque jour, vous essayez de comprendre et d'apprendre le plus possible directement en cours ! 

Ensuite, idéalement, vous relisez rapidement votre cours dès le soir pour retenir tout ce que vous pouvez dès la première nuit. 

 

4.2 Gérer les priorités

A) apprendre le cours. Pour être efficace, c'est ce que je dis juste au dessus :

  • pendant le cours en étant attentif, concentré et en participant le plus possible (recherche des exercices, essayer de répondre aux questions du prof)

  • Dès le soir-même avec la question "qu'est ce qui est le plus important ?" (idéalement vous avez mis du rouge pour les théorèmes et tous les moments où le prof dit "ça c'est important" "ça il faut le retenir")

  • A minima avant le cours suivant : être à jour, c'est pouvoir comprendre ce qui va être ajouté à ce qui précède. Perdre 2h d'efficacité parce qu'on ne sait pas de quoi parle le prof, c'est le début de la fin. 

B) Chercher les exercices

C'est absolument indispensable. 

A aucun moment vous pouvez vous contentez de vous dire "je verrai avec la correction". 

En DS vous être principalement évalué sur la recherche d'exercices nouveaux. 

Il ne faut en aucun cas vous retrouvez à être évalué sur quelque chose que vous ne faites pas de la semaine. 

 

Il ne faut pas : 

- se contenter d'apprendre des corrigés de TD

- recopier un DM parce qu'on n'a pas eu le temps de la faire 

 

Ça n'a aucun sens. 

 

 

Voilà ce qui me vient pour aujourd'hui. 

N'hésitez pas à me dire si vous voulez que j'aborde d'autres sujets dans ces lignes. 

 

Bonne rentrée !

 

Gabriel 

Auteur et Coach de Coaching Classes Prépas

 

Pour prendre rendez-vous : 06 33 85 53 27

 

Quelques articles des années précédentes sur la rentrée : 

Les enjeux de la rentrée en prépa

La rentrée, mais quelle rentrée ? (de nombreuses rentrées possibles)

Eté et préparation de la rentrée

Rentrée en classes prépas

 

La page dédiée au même sujet :

Réussir les classes prépas