dimanche 12 septembre 2021

Les difficultés en classes prépas




Ce qui fait la spécificité de ce blog, ce n'est pas seulement de donner des conseils pour que tout se passe bien en classes prépas, mais de mettre des mots sur les difficultés que l'on peut y rencontrer.

En effet, si pour des raisons "marketing" et "communication" dès les premiers jours de sa création des coachs m'ont invité à parler de "Défis à relever" mais j'ai toujours voulu présenter les choses à partir des difficultés rencontrées. 

Je proposais même un sous-titre : 

Accompagnement des élèves des classes prépas pour surmonter les difficultés rencontrées.

En effet, si depuis quelques années, je me prête au jeu des « conseils pour la rentrée » il faut bien se rendre compte que s'il était possible de

  • travailler le plus possible et le plus efficacement possible
  • apprendre son cours et être toujours à jour
  • chercher et trouver les exercices
  • rendre les DMs
  • réviser les colles et les DS
  • et ce, pour toutes les matières... 

il n'y aurait pas d'échec, pas de souffrance, pas besoin de coaching.

 

Le stress

Le premier problème en prépa, c'est le stress.

Mais le stress, c'est aussi le premier moteur : l'envie de bien faire, de se surpasser, de travailler plus, plus efficacement, plus longtemps. L'esprit de compétition qui va avec : faire mieux que les autres, réussir les DS, être le premier, progresser dans le classement, faire mieux que son voisin, faire mieux que son ancien camarade classe parti dans une autre prépa, réussir les concours, intégrer la meilleure école possible. 

Ça devient problématique quand ça empêche de se mettre au travail, de répondre correctement en colle, de chercher sereinement le DS...

C'est un sujet à part entière que je développe sur une page dédiée : Gestion du stress


Ne plus être le premier


Une autre grande difficulté en classes prépas, c'est de ne plus être le premier ou le troisième ou « dans le top 5 de la classe ».


Les élèves y sont pourtant habitués depuis les plus jeunes classes : s'ils sont là, en classes prépas, c'est souvent que leur scolarité s'est passée sans problème. Ils avaient « des facilités » pour reprendre un discours qu'on entend beaucoup.


Etre parmi les premiers de la classe, c'est se nourrir de sa propre satisfaction, de celle de ses parents, de celle de ses profs.


Les premières « mauvaises » notes en prépas (elles sont systématiquement mauvaises quand on compare à un bac où les élèves ont maintenant 20 en maths!) peuvent être l'occasion de profondes remises en question :


  • Qu'est-ce que j'ai fait de mal ?

  • Il faut que je travaille plus

  • Il faut que je travaille plus efficacement


Puis peut arriver le début des vrais problèmes avec :

  • il faut que je travaille autrement


« Il faut que je travaille autrement », c'est se débrancher de ce qui a toujours marché pour soi, jusque là. Comme si on pouvait se mettre à comprendre plus vite, à apprendre plus vite.


« Il faut que je travaille plus » c'est prendre le risque de travailler en prenant sur ses heures de sommeil de manière excessive. Parfois jusqu'à l'épuisement, dans un cercle vicieux où quand on est trop fatigué, on a du mal à suivre en classe, on a du mal à comprendre, on prend deux fois plus de temps pour apprendre son cours, on le retient peu (la mémoire à long terme fonctionne la nuit).



Des enjeux de démotivation et de doute

Vivre tout cela peut amener à s'interroger sur sa place au sein de la classe, sur sa place en classes prépas. C'est parfois renforcé par des remarques, des critiques des professeurs. Souvent, les notes obtenues suffisent à déstabiliser.


20 ans plus tard, je suis « réconcilié » avec mon 9,5 au premier devoir de maths et 16e de la classe. Surtout quand c'est remis en perspective par mon enseignant quelques mois plus tard « avec ton dossier d'admission on n'avait aucune idée que tu pouvais faire un si bon démarrage d'année »... J'en étais tombé de ma chaise : dans mon ressenti à moi, avoir travaillé tous les moments disponibles, dès les premiers jours, pendant trois semaines et n'avoir pas la moyenne. N'être que 16e...


J'ai aussi remis en perspective les notes et les classements de mon année de spé en PSI* : être parmi les 10 derniers c'est normal quand il y a 12 redoublants devant et qu'on a été admis justesse en classe « étoile ».


Mais au moment où je l'ai vécu je me suis posé beaucoup de questions.


  • qu'est-ce que je fais là ?

  • Est-ce que les classes prépas c'est vraiment fait pour moi ?

  • Moi c'est de la philo que je voulais étudier de toutes façons...


Les questions que l'on se pose, c'est autant de temps et de disponibilité que l'on n'a pas pour son travail : on peut avoir du mal à s'y mettre, on peut avoir du mal à rester concentré.


Je fuyais dans un bouquin, des conversations avec d'autres, un cinéma quand le stress devenait trop fort... et ça déclenchait des périodes de culpabilité infinie de « tout ce temps perdu qu'il aurait fallu passer à travailler ».


Aujourd'hui les élèves doivent lutter contre youtube, netflix, leur smartphone et les réseaux sociaux. Nous n'avions « que la télé et les jeux vidéos ». Il suffisait de ne pas l'allumer, de ne pas en avoir chez soi ou dans sa chambre d'internat. Je n'ose imaginer le temps passé chaque jour par ces milliers d'élèves quand on ouvre instagram « pour 2 minutes », quand les notifications whatsapp peuvent pleuvoir toute la journée.


J'imagine que quand on est motivé, on coupe son téléphone. On le laisse dans une autre pièce. On le met en mode avion. Mais quand ce sera le mois de novembre et qu'il pleuvra, le samedi après-midi ? comme nous avait prévenu notre professeur de latin de terminale, également professeur de lettres en khâgne...


Haut potentiel et hypersensibilité

Au fil des années de coaching et de d'accompagnement, qui se sont associées pour moi à des formations, des lectures, des découvertes, j'ai pu voir le lien qu'il pouvait également y avoir entre le haut potentiel ou en tout cas l'hypersensibilité et les difficultés en prépa.


Ça en devient ironique parce que ça inverse le discours qu'on entend tous les jours.


  • « Elle n'était pas faite pour ça »

  • « Il n'avait pas les épaules »


Ce sont les plus talentueux, les plus « géniaux » qui peuvent se sentir le plus mal en prépa. En effet, jusque là « ils avaient des facilités » « ils ne travaillaient pas beaucoup » quand d'autres étaient déjà capables de passer leurs samedi après-midi sur la préparation d'un DS de maths ou une dissertation de philo.


Mais être sensible n'est pas un atout en prépa. Il est étudié qu'il n'est pas nécessaire d'être la cible de moqueries et des critiques pour en souffrir : voir son frère, sa sœur ou son camarade de classe critiqué, humilié par un parent, par un prof peut être tout autant source de souffrance. A laquelle s'ajoute l'incapacité, l'impossibilité de le défendre, de le protéger, d'empêcher les choses.


Cette notion aussi a été un éclairage important dans mon analyse de la souffrance en prépa. Je n'avais pas à me plaindre : c'est de Jérôme qu'on se moquait.


Pourtant :

  • je souffrais pour lui

  • je souffrais avec lui

  • je n'étais pas en mesure de m'interposer

  • je culpabilisais de ne pas être en mesure de m'interposer

  • je me reprochais d'être « une petite nature » puisqu'à moi, on ne « faisait rien ».



Alors c'est vrai qu'en « négatif » de toutes ces difficultés identifiées, je propose de faire au mieux pour :

  • préserver son sommeil à tout prix

  • travailler autant qu'on peut mais avec des pauses ressourcantes

  • faire au moins une activité sportive pour décharger la tension et le stress dans la semaine

  • il n'y a qu'une seule manière de travailler : la vôtre

  • si c'est « facile » ça a de la valeur : « c'est facile pour vous, mais pas forcément pour les autres ». Ce n'est pas la peine de passer sa vie à vouloir combler ses poins faibles, pour un concours il vaut mieux tabler sur ses points forts et en faire des atouts


C'est de tous ces sujets dont je parle avec les élèves de PC et PC* 3/2 et 5/2 qui m'ont contacté avec leurs parents cette semaine. Pour les élèves de première année, les appels arrivent un peu plus tard, avec les premières notes, les premières déceptions parfois.


Dans tous les cas, depuis 12 ans je souhaite être cette personne entre des profs « il faut travailler plus » et les parents qui essaient du mieux qu'ils peuvent de vous soutenir et de vous rassurer.


Cette souffrance existe, ces doutes se vivent parfois jusqu'aux concours, le stress peut vous pourrir la vie.


Si vous arrivez à travailler 4h de maths puis 4h de physique évidemment, non seulement vous n'avez pas besoin de moi, mais vous n'êtes de toutes façons pas en train de lire ce blog.


Si vous vous trouvez « pas assez efficace », que vous mettez « trop de temps à vous y mettre », que vous n'arrivez pas à vous motiver le dimanche, que vous vous demandez un jour sur deux si vous feriez mieux d'aller faire autre chose, sachez

  • que vous êtes nombreux dans cette situation

  • que ça vaut la peine d'en parler à un autre élève dans votre classe qui vit la même chose

  • que la solution n'est pas de « travailler plus »

  • mais de travailler « mieux »

  • et de vous rebrancher sur ce qui vous faisait envie, sur vos talents

  • et de retrouver confiance en vous et en vos capacités à réussir.


C'est à ça que servent les séances que je peux proposer, vous accompagner à retrouver le meilleur de vous-même pour reprendre très rapidement les choses en main, retrouver votre satisfaction à travailler et voir vos notes remonter, vos classements s'améliorer. 

 

Bonne journée, 

 

Gabriel 

06 33 85 53 27 

J'ai poursuivi ma réflexion sur ce thème :

En quoi est-ce difficile de ne plus être le premier ?

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