mercredi 1 octobre 2025

Réussir à travailler en classes prépas : les écrans ???

Bonjour, 

La question qu'on peut se poser aujourd'hui, c'est : 

"Est-il encore possible de travailler en classes prépas ? " 

 

En effet, ce n'est plus très à la mode de sacrifier sa vie pour le travail. 

Mais surtout, les écrans ne nous prennent-ils pas tout notre temps, qu'on le veuille ou non ?

 

Dans ma vie, après plusieurs années, j'ai supprimé Facebook. C'était devenu "has been", utilisé seulement par les - bientôt - vieux coachs comme moi et il était de toutes façons grand temps de se mettre à Instagram, voire à TikTok. 

 

Mais je ne souhaite pas replonger dans Instagram comme je pouvais passer du temps sur Facebook. 

Je n'ai pas le courage d'alimenter quotidiennement la page Instagram de la marque Artisan Coach pourtant très belle que j'avais créée pour élargir mon offre et développer mon activité de coachings professionnels : des managers tentés par le changement aux entrepreneurs individuels débordés...

 

Je crois que la génération des élèves et étudiants est débordée par les écrans. Nous leur fournissons pour qu'ils puissent vérifier leurs devoirs sur l'ENT ou sur pronote. Ils multiplient les groupes whatsapp, comme nous, et sont nourris de fils instagram. 

 

Ce qui me fait le plus peur, et c'est désormais confirmé par les commissions d'enquête, ce sont les "shorts". Que ce soit sur tiktok ou sur youtube, on scrolle désormais de vidéo en vidéo, plus courtes et plus absurdes les unes que les autres. 

 

Et les élèves des classes prépas sont peu nombreux à s'abstenir sérieusement de le faire aussi. 

 

Peut-on continuer à passer 3 heures sur les réseaux sociaux, les vidéos, les séries ou les jeux vidéos et réussir ses études supérieures ? Très certainement. Il me semble qu'il y a néanmoins deux écueils : 

  1. on ne se rend pas compte du temps perdu à tout moment et cents fois par jour pour que ça fasse 3h par jour facilement. Soit 21 heures par semaine alors qu'on a soi-disant le temps de ne rien faire d'autre que la prépa?
  2. ça rend quand même complètement débile en plus de détruire la mémoire. 

Je ne prenais pas le sujet à bras le corps jusque là, mais les coachings de l'année dernière m'ont ouvert les yeux. 

 

Il n'y a pas de coaching tant que votre fils (le plus souvent ce sont des garçons) a un accès illimité à son smartphone, les réseaux sociaux, le wifi et les jeux vidéos ou les courses de F1 (à remplacer par les retransmission des matchs de foot, les vidéos tiktok ou Candycrush et tous les équivalents). 

 

A notre époque (désolé d'en arriver là, c'est la quarantaine qui veut ça !) nous n'avions QUE la tentation des jeux vidéos, de la télé, des ordis... mais nous ne l'avions pas dans notre poche toute la journée, jusqu'en classe. 

Le témoignage de ce jeune accompagné l'année dernière, c'est qu'en Terminale à Stan l'année précédente, il regardait les courses de F1 en classe. 

Une maman m'expliquait que sa fille rigolait en pensant qu'au collège, ses camarades de classe étaient sur leurs téléphone.  

Notre fille essayait, en arrivant en première au lycée Blaise Pascal, d'obtenir de l'aide pour la prof d'anglais dont seulement 6 élèves suivaient les cours. Elle n'a obtenu gain de cause ni de la part de la vie scolaire,  ni de la part de la prof elle-même de pouvoir chercher à ce que les choses changent. 

 

Ca nous fait sourire, nous qui faisons le collège à la maison et qui devons rendre des comptes à l'inspection d'académie pour l'instruction de nos enfants : "Et si vous commenciez pas instruire les élèves dont vous avez la charge?"

J'avais déjà pu expérimenter la salle informatique du collège quand j'ai été une année prof de maths : les élèves ont accès à youtube sur les ordinateurs et ne se privent pas pour relancer une vidéo toutes les 5 min même si on la leur fait fermer 10 fois. 

 

Comment faire pour réguler l'usage des écrans et des réseaux sociaux par nos enfants quand nous y sommes nous-mêmes toute la journée ? 

Pour les plus jeunes, il faudrait être très clair avec nous-mêmes : à aucun moment on ne donne un écran à un enfant pour l'occuper, pour le calmer, pour qu'il se babysit lui-même. Ni chez le médecin, ni au restaurant, ni le dimanche matin pour dormir une heure de plus. 

Pour les écoliers, il ne faudrait pas non plus que le réflexe de la personne qui les récupère à la sortie de l'école les mettent devant les dessins animés pour le goûter ou pour avoir la paix. Soit, c'est "nous" et nous pouvons leur proposer une sortie au parc, une activité ensemble, des jeux... soit c'est une "nounou" que nous rémunérons à prix d'or pour que nos enfants fassent autre chose que de rester seuls devant la télé. 

Enfin, nos enfants grandissent et il faudrait résister à l'obligation de leur fournir un smartphone simplement pour ne plus avoir à noter leurs devoirs dans un agenda !!!

 

Quand allons-nous refuser que l'éducation nationale soit le premier lieu de destruction de nos enfants, sous prétexte que des départements entiers d'Apple Education ou de Microsoft sont dédiés pour que l'argent public soit fléché pour équiper les classes d'écrans numériques ???

Vous pourrez détecter au fil des années : 

  • la crèche vous annonce la bouche en cœur qu' "aujourdhui les enfants (18 mois !) ont pu essayer les tablettes numériques" - rien moins que des Ipad flambant neufs fournis par les équipes commerciales d'Apple. 
  • votre enfant rentre de la maternelle en vous disant "c'était trop bien aujourd'hui on a regardé un dessin animé"
  • Votre enfant au collège a découvert le porno ou des photos des seins de la copine de classe relayé par un petit copain mal intentionné...
  • Au lycée, on propose comme programmation de sortie cinéma "la nuit du 12" au sujet de cette jeune fille brûlée vive dont ont a pas résolu l'enquête
  • et comme concours de lecture des lycéens : les noyés dans la Loire, le développement du sida chez le frère de l'auteur, et 2 autres livres tout aussi glauque dont l'un aura ensuite "le prix des lycéens". 

 

Il y a 16 ans, mon beau-frère proposait à nos enfants de 2 ans de commencer à jouer sur les ipad, lui aussi. Nous ne voyons pas le problème. Je n'aurais pas oser m'interposer. Aujourd'hui, j'ai 17 ans de recul et d'observations de ce qui se passe autour de nous. Son fils a beaucoup de mal à gérer le temps passé sur les wii et autres playstation à disposition. 

 

Dans le village où nous nous sommes installés, un petit garçon de 2 ans ne parlait que par onomatopées. Nous avons pu discuter avec les parents et nous leur avons suggéré : 

  • d'éteindre la télé allumée en continue sur les chaînes de musique dans le salon
  • de cesser de lui donner toute la journée le téléphone de sa mère (dans la poussette, à côté de nous, à la maison)

 Oui ! Même s'il hurle quand on le lui enlève. D'autant plus !  

En quelques semaines il a repris un développement normal du langage. 

 

Alors comment peut-on penser qu'on peut passer des heures (parce qu'au total, tous ces micro-moments accumulés, ça fait des heures, vous pouvez regarder le cumul sur l'appli de votre téléphone) et espérer se souvenir de l'ensemble des formules et théorèmes requis pour réussir non seulement une maths sup mais une école d'ingénieurs ?

Comment peut-on imaginer que dans le contexte d'un concours, d'autres n'ont pas eu l'idée de se priver de toutes ces distractions pour être plus efficaces, plus concentrés et mieux réussir !

On ne peut pas non plus penser qu'on est en train de travailler quand on regarde une vidéo même explicative d'un concept en maths ou qu'on demande la réponse à son devoir à l'IA du moment.   

Faire des maths, c'est apprendre son cours, retenir les formules et les théorèmes, chercher les exercices. 

Quand on ne trouve pas la réponse à l'exercice, on ne la cherche ni sur sa calculatrice super perfectionnée ni sur internet : on relis le cours à la recherche du morceau de cours qui nous manque pour comprendre la question, utiliser les données de l'énoncer, formuler des hypothèses.

Vous en êtes où de votre utilisation des écrans ? 

Vous en êtes où de la gestion de votre temps et de vos priorités ? 

Dans tous les cas, ces sujets s'ajoutent à tous les autres en prépa. 

De mon côté, je ne suis pas sur tiktok même si ce serait un formidable outil de développement commercial et de visibilité. Qu'en pensez-vous ? 

Vous regarder des vidéos de coaching sur tiktok? 

Vous apprenez les maths avec Youtube? 

C'est Mathsway.com qui fait vos DMs ?

 

Bon mois d'octobre !

 

Gabriel 

 

 

Photo de Van Tay Media sur Unsplash