jeudi 7 septembre 2017

Pourquoi c'est bien de faire une prépa (malgré tout)

Lycée Lakanal

Bonjour,

S'il y a une bonne raison de faire les classes prépas, c'est bien le fait que c'est le seul moment pour le faire.

Ce n'est pas dix ans plus tard que vous reprendrez ce type d'études.
Vous pourrez démarrer une reconversion à la permaculture (j'adore) ou faire un MBA pour tenter de doubler votre salaire en assurant la direction de la division d'un grand groupe (beurk), mais pas prendre deux ans pour faire des sciences fondamentales ou des lettres classiques. Enfin pas avec l'émulation de la prépa.

C'est surement tant mieux, pour plein de raisons évoquées dans ce blog. De toutes façons, avec une vie de couple et/ou des enfants, vous auriez plus de mal à travailler de 8h à 23h tous les jours avec quelques pauses "minimalistes" pour manger.

Parfois, certains ont l'impression de faire de grands sacrifices pour préparer un MBA : ils travaillent le soir ! Waouh !

Il faut reconnaître que ma plus grande déception en arrivant en école d'ingénieurs, c'est que je n'avais plus l'impression de faire des sciences. De la techno, un peu. Du bidouillage, parfois. Mais des sciences, non. Ni avec les amphis de 4 heures sur la jonction PN en "CMS" = le nom de l'électronique à l'école ENST Bretagne en 2000, ni avec les cours de traitement du signal sur la transformation de Fourrier.

A cela se sont ajoutés les cours de Java (beurk forever) et de gestion d'entreprise (du pipo après trois années de maths et de physique en prépa, mais des éléments intéressants bien que ne correspondant que de manière très lointaine à la réalité des entreprises pour lesquelles j'ai travaillé ensuite).

La plus grande déception en arrivant en entreprise, c'est qu'il n'y a plus d'occasion de réfléchir. De penser. D'apprendre, même. 

Commercial : passer des coups de téléphone, obtenir un rendez-vous, présenter son offre, tenter de convaincre. 
Ingénieur d'Affaires Grands Comptes : le même que précédemment, mais pour proposer des ingénieurs-consultants à une grande entreprise de télécom. 
Ingénieur Avant-Vente : connaître sur le bout des doigts les propriétés du logiciel proposé, savoir répondre aux questions techniques du client.
Ingénieur Informatique : Savoir installer ou paramétrer le logiciel chez le client. 
Ingénieur Assistant à Maîtrise d'Ouvrage : Faire la même chose en mieux pour un logiciel qui coute plus cher pour les clients d' une grande banque. 
Consultant en stratégie marketing : choisir le bon bleu ciel de la charte graphique pour le powerpoint de présentation de idées du patron, soutenues par des chiffres trouvés sur internet la veille. Attention, ne pas prendre le bleu ciel d'à côté, ça n'ira pas. 

Aller, j'ai triché !

Il y a plusieurs moments dans ma vie professionnelle où j'ai dû mettre mon cerveau en route. 

La premier, c'est le moment où j'ai rejoint un "family office" pour faire de l'analyse de fonds d'investissements. Avec l'aide du banquier de Natexis, j'ai appris à calculer les alpha, beta, ratio de Sharpe et d'information et ainsi procéder à l'analyse quantitative de fonds actions US.

Le deuxième, c'est quand j'ai rejoint Ponts Formation Conseil - la formation continue de l'école des Ponts ParisTech - et que je me suis invité à toutes les formations que j'étais censé commercialiser : formations au management et la gestion de projets complexes pour les Chefs d'agence routière ou les Directeurs des routes des départements. Formations passionnantes autant par le contenu proposé suite à des expériences professionnelles riches que par la qualité des participants et des interactions entre-eux.

Pour le reste, j'ai appris des choses quand j'ai choisi moi-même de me former. A l'analyse transactionnelle. Au coaching. Plus récemment, à la permaculture ou aux pédagogies alternatives. 

Pour le reste, je vous invite à lire mon article du mois d'août 2017 : nous n'apprenons jamais aussi bien que quand c'est ce que nous avons choisi d'apprendre !

Revenons au sujet de départ de cet article. Si vous êtes passionné de sciences, de lettres, d'économie ou de biologie, c'est le moment de prendre 1, 2 ou 3 ans pour apprendre tout ce qu'il y a à apprendre. Si vous avez de la chance et que vous vous passionnez pour le contenu des études en école ou dans la filière universitaire que vous avez choisie, vous pourrez même continuer si vous le souhaitez. 

Une fois que la vie professionnelle a démarré, vous aurez peut-être la chance de choisir un secteur d'activité qui vous intéresse, un boulot dans le champ de vos passions. Mais ça me semble assez rare. 

Même un passionné d'informatique qui rejoint une entreprise d'informatique peut avoir rapidement fait le tour de ce qu'on attend de lui dans son poste. Heureusement, l'informatique évolue tous les jours et il pourra continuer de se passionner pour son sujet, mais à condition de faire preuve de curiosité et de rester ouvert sur le reste du monde. 

Entre nous, c'est pour cette raison-même que ce n'était pas possible pour moi de travailler dans ce secteur : depuis le début ça ne m'intéressait pas et il aurait fallu se remettre à jour en permanence pour être satisfait de mon niveau de connaissance. 

En coaching, en psychologie ou en neuro-sciences, par contre, je trouve que chaque nouvelle avancée est passionnante et ouvre de nouveaux champs d'exploration. 

Pour terminer cet article, je voudrais évoquer le message de Claire, une cousine sur Facebook : 



Je n'ai pas retrouvé, depuis la prépa, le niveau d'engagement des élèves (et des profs dans une certaine mesure) dans ces classes. Même l'école d'ingé était encore un univers particulier pour la qualité des élèves qu'on y croisait. 

Le monde de l'entreprise, c'est le monde de l'approximation. Le membre de l'équipe "qui ne fait pas de vagues" (mais qui ne fait pas non plus son boulot) sera promu "chef d'équipe" au sein du département Connexis de BNP Paribas parce que son propre chef n'était pas plus compétent que lui... quand ce sera identifié pour le n+2 et qu'il se fera dégager, le n+1 restera en place...

Le monde de l'entreprise, c'est loin d'être le paradis pour les "premiers de la classe". Consciencieux, travailleur et discret, ce n'est pas adapté. Il faut "Faire" et "Faire savoir". L'ingénieur, de base, ce n'est pas celui qui passe plus de temps à "faire savoir". Pour la plupart d'entre-eux, le travail bien fait devrait suffire à être reconnu. 

A l'inverse, celui qui ne fait pas grand chose mais fait beaucoup de bruit à s'approprier le travail des autres arrivera mieux à tirer son épingle du jeu. 

De mon côté, je ne sais pas être calculateur. Je suis moi-même. Je suis émotif. Je ne supporte pas l'injustice. Je suis capable de me mettre en avant pour prendre la défense du groupe. Syndicaliste, au mieux. L'homme à abattre, souvent. 

Ces lignes évoquent le monde du travail et l'accompagnement que je peux proposer de "Coaching Pro" en plus de Coaching Classes Prépas que je fais depuis plusieurs années. N'hésitez pas à prendre contact si vous voulez pouvoir discuter de ce que vous vivez en entreprise...

L'objet initial de cet article était donc de vous dire que si vous avez envie de faire les classes prépas - ou que vous êtes en train de les faire - ça tombe bien : c'est le bon moment pour le faire, parce que c'est le seul ! 

Et puis si c'est trop la galère, il sera toujours temps, soit de vous faire aider, soit de vous enfuir !

Good luck !

Gabriel


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